Editorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service.  Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité.

Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours.  Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.

De toutes façons, la nationalisation du secteur pétrolier n’est pas une solution en soi.  C’est plutôt une alternative qui vise à casser le monopole de certains ténors du secteur.  Rien n’est moins sûr  La société publique chargée de la gestion des hydrocarbures réussira-t-elle sa mission? La question est de savoir où elle va tirer les devises pour constituer sa flotte de camions et assurer régulièrement les  commandes de l’or noir.  En mettant de côte les opérateurs privés pour accorder le monopole à une société nationale, il y a risque de freiner le libéralisme économique. Les consommateurs attendent de pied ferme de voir la nouvelle société passer à l’action.

Le mieux serait de statuer sur la pénurie récurrente des devises qui paralyse l’activité économique. Le pays doit miser sur les fruits à portée de main. Il suffit d’asseoir la bonne gouvernance pour assurer  une gestion efficiente des projets et programmes financés par les partenaires. Pour rappel, l’ensemble des bailleurs déplorent les taux de décaissement des fonds qui restent relativement faibles. En deuxième lieu, il faudra réformer le secteur des exportations avant d’entamer la diversification de la base des produits exportables.  Cela permettra d’accroître l’offre en devises. Si non, toute tentative de réguler le marché parallèle ne fera qu’augmenter la prime de change entre les deux marchés. Les spéculations dela valeur  du billet vert battent les records.  Actuellement, un dollar dépasse la barre de 5000 FBu.

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Benjamin Kuriyo.

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Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

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