Santé

Distribution de masse des MIILDA : Une des stratégies efficaces de lutte contre le paludisme

Le gouvernement du Burundi lance une campagne de distribution de masse des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILDA). Plus de 6 millions de MIILDA vont être distribuées à environ 9,8 millions de bénéficiaires. Cela pour se protéger contre la malaria qui est la première cause de morbidité et de mortalité dans notre pays avec un taux d’incidence très élevé.

L’usage des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action est efficace dans la protection contre les piqûres des moustiques.

   

Depuis une dizaine d’années, dans les stratégies de lutte contre le paludisme, le Burundi organise pas mal de campagnes de distribution de masse des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILDA). Cela pour une couverture universelle et une distribution continue. Cette année, ladite campagne a repris. Le gouvernement du Burundi via le ministère de la Santé Publique et de Lutte contre le Sida va distribuer plus de 6 millions de MIILDA pour environ 9,8 millions de bénéficiaires dans 16 provinces du pays. Les provinces exceptées sont Muyinga et Ngozi où il y a des activités de lutte contre la malaria qui sont en cours, entre autre la pulvérisation intra-domiciliaire.

Selon Dr Pierre Sinarinzi, directeur du Programme national intégré de lutte contre le paludisme (PNILP), cette campagne couvrira 43 districts sanitaires. Au programme, du 8 au 19 septembre 2022 a lieu le dénombrement des bénéficiaires dans leurs ménages. Et du 9 au 21 septembre 2022 se déroule la distribution des MIILDA. Les cérémonies de lancement officiel de cette campagne de distribution de masse des MIILDA sont prévues vendredi le 9 septembre 2022 dans la commune de Giheta de la province Gitega.

Dr Sinarinzi exhorte les bénéficiaires des moustiquaires à ne les utiliser que pour se protéger contre le paludisme. « Nous lançons un appel vibrant à la population pour qu’elle comprenne que le paludisme est un problème de santé publique et que tout le monde a un rôle à jouer dans la lutte contre ce fléau en utilisant correctement le moustiquaire à des fins préventives », indique Dr Sinarinzi. Ce professionnel de la santé publique  appelle aussi les administratifs locaux, les leaders d’opinion,…etc. à aider la population de leur ressort à bien utiliser les moustiquaires à des fins préventives contre le paludisme en délivrant le message pour la bonne utilisation de la moustiquaire.

Situation de la malaria au Burundi

Le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme (2018-2023) montre que le paludisme demeure un problème majeur de santé publique et figure parmi les principales priorités nationales en matière de santé au Burundi. En 2017, le paludisme a été la première cause de morbi-mortalité avec un taux d’incidence de 815‰. Cette année-là, il a constitué 45,4% des motifs de consultations générales enregistrés dans les formations sanitaires avec un taux de 50,5% chez les enfants de moins de 5 ans. Il est responsable de 50,8% de décès hospitaliers.

Selon PMI Measure Malaria, en 2019, le paludisme a fait rage causant 7,2 millions de cas confirmés  et plus de 2600 décès. Et selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), en 2020, près de 4,4 millions de cas de malaria ont été enregistrés. Ce qui a entrainé plus de 2500 décès. Et, en 2021, les chiffres ont augmenté à tel enseigne que 5,7 millions de cas de paludisme ont été recensés, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. De surcroît, plus de 1 500 décès ont été déclarés.

Le paludisme est depuis longtemps une cause majeure d’épidémies dévastatrices au Burundi. Huit provinces sur les 18 qui composent le pays sont considérées comme étant à risque épidémique à savoir Gitega, Karusi, Kayanza, Muramvya, Muyinga, Mwaro, Ngozi et Cankuzo, selon l’ancienne stratification de la transmission du paludisme. Ces provinces représentent 56% de la population du Burundi, mais l’augmentation des cas de paludisme peut survenir dans toutes les strates de la population au cours des périodes suivant la fin des pics de précipitations. Le Burundi a connu plusieurs épidémies dont les plus meurtrières datent de 2001 et 2002 dans les zones méso et hypo endémiques. La dernière épidémie de paludisme date de l’année 2017.

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Gilbert Nkurunziza.

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