Economie

EAC-pénurie du carburant : Le Burundi à la traine dans les stratégies d’atténuation de ses conséquences

La plupart des pays de l’East African Comunity (EAC) ont pris des mesures pour améliorer les conditions de vie de leurs peuples dans cette période où le monde fait face à la pénurie du carburant et à la hausse des prix sur le marché. La population burundaise attend toujours des mesures pareilles    

Depuis environ un trimestre, le Burundi connait une pénurie du carburant. En conséquence, la quasi-totalité des secteurs de la vie du pays ont été paralysés. Le coût de transport a augmenté et la hausse des prix des produits de première nécessité en a été la pire des conséquences. Ce qui rend très difficile les conditions de vie des ménages, surtout dans les villes, en l’occurrence la capitale économique Bujumbura. Dans cette ville, la plupart des stations-services sont à sec. Il se manifeste des files indiennes des véhicules à la pompe qui attendent du carburant devant les stations-services qui sont servies occasionnellement. Les chauffeurs y passent plusieurs heures voire des jours entiers à la recherche de l’or noir.

Même les motocyclistes qui ne sont pas autorisés à circuler dans certaines zones de la ville de Bujumbura arrachent les réservoirs de leurs motos pour les transporter à la main ou sur la tête à la recherche de l’essence dans les stations-services qui ont du carburant.

La pénurie du carburant qui s’observe depuis plusieurs mois rend difficile la vie des tous les Burundais.

La révision des prix du carburant ne débloque pas la situation

Pour essayer de remédier à ce problème, le 28 avril 2022, le ministère de l’Hydraulique, de  l’Energie et des Mines a révisé les prix du carburant à la pompe à Bujumbura comme à l’intérieur du pays. C’est la deuxième révision du prix du carburant pendant cette seule année 2022 (une autre révision a eu lieu le 27 janvier 2022). Par exemple, dans la ville de Bujumbura, ce ministère a communiqué que le prix de l’essence passe de 2700 FBu à 3250 FBu le litre et le prix de mazout passe de 2650 FBu à 3450 FBu par litre. Le prix du pétrole, quant à lui, est passé de 2450 FBu à 3150 FBu. A cause de cette hausse du prix de l’or noir, les prix sur le marché ont sensiblement augmenté, notamment les produits de première nécessité. Et  le coût du transport via les bus qui desservent l’intérieur du pays et ceux qui circulent à Bujumbura a été revu à la hausse.

Suite à cette révision des prix du carburant, les consommateurs pensaient que le carburant allait être disponible dans toutes les stations-services. Malheureusement, jusqu’à présent, les stations-services qui reçoivent le carburant régulièrement sont comptées sur les doigts de la main. Pour illustrer cela, il s’observe toujours les files indiennes de véhicules devant certaines stations-services de la capitale économique. Ce qui justifie que l’offre du carburant est toujours inférieure à la demande.

L’autre conséquence qui s’invite dans la partie c’est notamment la vente accrue de l’essence au marché noir. Un conducteur de véhicule qui a préféré garder l’anonymat a confié à Burundi Eco que le prix d’une bouteille « Kinju » rempli d’essence (1,5 l) est situé entre 10 000 FBu et 15 000 FBu. Ce business est florissant depuis plusieurs semaines. Même la police en est informée. Dans les fouilles-percussions que les policiers ont mené ces derniers jours dans la zone de Buyenzi de la commune Mukaza, ils ont saisi pas mal de récipients remplis de carburant cachés dans certains ménages de cette localité.

Le Président de la République, dans ses discours, tranquillise les Burundais que la pénurie du carburant ne hante pas que le Burundi. Plutôt c’est un problème universel. Même les pays de la sous-région ont, eux aussi, revu à la hausse le prix du carburant. Il tranquillise les Burundais que le gouvernement est à l’œuvre pour essayer de résoudre ce problème. Mais contrairement au Burundi, certains pays limitrophes ont pris certaines mesures pour soulager les citoyens.

Quelles sont les mesures prises par les pays de l’EAC pour limiter les casses?

En République Démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a revu à la hausse les salaires des fonctionnaires à hauteur de 30% depuis le mois d’avril 2022. Il s’agit d’une décision salutaire qui vise notamment à améliorer le pouvoir d’achat de la population dans cette période de crise mondiale liée notamment à la guerre en Ukraine.

Le Kenya, malgré les perturbations mondiales actuelles, maintient son programme de subvention des carburants. Le gouvernement kenyan a l’intention de poursuivre la stabilisation des carburants pour s’assurer qu’au Kenya les prix des carburant restent les moins chers en Afrique subsaharienne. Pour ce faire, 426 millions USD ont été versés aux sociétés de commercialisation du pétrole dans le cadre de la stabilisation des prix du carburant à la pompe. En plus de cela, le gouvernement kenyan a augmenté de 12% le salaire minimum des travailleurs depuis mai 2022. Et, en Tanzanie, même si le monde fait face à une crise multiforme, ce pays a augmenté à peu près de 23,3% tous les salaires des fonctionnaires. Quant aux Burundais, ils attendent toujours des mesures pareilles.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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