Economie

FH/Burundi au chevet des caféiculteurs dans trois communes du Nord

L’organisation Food for the Hungry/Burundi s’est engagée dans la promotion de la filière café au Burundi depuis 2008. Elle mène ses actions dans les communes de Kabarore et Butaganzwa de la province Kayanza et la commune Mwumba de la province Ngozi. La valeur ajoutée s’observe.

Vu que la filière café est confrontée à pas mal de problèmes dans tous ses maillons depuis la graine jusqu’à la tasse, FH/Burundi a mis en place un Projet d’Appui aux Caféiculteurs du Nord du Burundi (PACNOB), indique Jean Nibayubahe, chargé des moyens d’existence et de prévention des risques et gestion des catastrophes au sein de FH/Burundi. En 2008, juste après avoir mis la filière café dans le secteur privé, FH a saisi l’opportunité pour introduire un modèle de gestion et d’exploitation de mini stations de lavage  à la taille d’une coopérative de 250 à 300 membres.  Une fois qu’ils parviennent à  mettre leurs productions ensemble au sein d’une même unité de transformation et à travers un business plan qui a été mis en place par FH/Burundi et ses experts, on a voulu démontrer qu’avec une petite unité de transformation nantie de machines PENAGOS 500, c’est-à-dire une machine qui peut traiter 500 kg de café cerise par heure, on peut arriver à des résultats satisfaisants.

8 coopératives encadrées

Jean Nibayubahe, chargé des moyens d’existence et de prévention des risques et gestion des catastrophes au sein de FH/Burundi: «Vu que la filière café est confrontée à pas mal de problèmes dans tous ses maillons depuis la graine jusqu’à la tasse, FH/Burundi a mis en place un Projet d’Appui aux Caféiculteurs du Nord du Burundi (PACNOB)»

Selon Nibayubahe, les conclusions de cette démonstration les ont poussés à formuler un projet dans l’optique d’appuyer les caféiculteurs des communes Mwumba, Butaganzwa et  Kabarore. La première phase consistait à regrouper tous les caféiculteurs isolés dans des coopératives crédibles, c’est-à-dire qui ont des statuts et des organes. Pendant cette période, 8 coopératives qui réunissaient autour de 2000 caféiculteurs ont été encadrées. Le projet a appuyé 4 coopératives (2 dans la commune de Butaganzwa, 1 dans la commune de Kabarore et 1 dans la commune de Mwumba) pour qu’ils disposent de leurs propres unités de transformation. Toutes ces coopératives ont produit un café de qualité et ont pu l’exporter. Ils ont ensuite  entamé la deuxième phase qui a été clôturée au mois de mai 2018.

Les objectifs de FH/Burundi

L’objectif général à moyen et à court terme est de contribuer à l’amélioration des revenus des caféiculteurs par l’augmentation de la production et l’amélioration de la qualité du café.  Spécifiquement à court terme, l’objectif est d’augmenter la productivité des caféiers chez les 2100 producteurs réunis au sein des 8 coopératives de caféiculteurs et de réduire l’amplitude des variations qu’on appelle cyclicité de production qui était de plus ou moins 70% à 15%. De plus, c’est pour améliorer l’image du café des coopératives en les appuyant pour faire le marketing de leurs produits et pour se connecter  aux marchés de niches bons payeurs. Et d’ajouter que c’est aussi pour  aider les coopératives à accéder aux intrants agricoles à travers un fonds de garantie et plus spécifiquement les femmes en primant celles qui ambitionnent de jouer un rôle clé dans toute la chaine de valeur au sein des coopératives.

392 000 plants de caféiers produits pendant trois ans

Firmat Habonimana, responsable de PACNOB fait savoir que 76 000 plants ont été produits pendant la première année de la deuxième phase et 126 000 plants pendant la deuxième année. Et d’ajouter qu’on compte arriver à une production de 190 000 plants pendant la troisième année. 392 000  plants de caféiers ont été produits pendant tous les trois ans dans l’optique de remplacer les vieux caféiers qui sont devenus improductifs. Selon lui, il a été constaté que les caféiculteurs ont besoin d’un appui pour promouvoir la filière café. Comme les caféiculteurs le soulignent, ils allaient abandonner cette culture n’eut été l’appui de FH/Burundi.

Sa contribution

Pour produire des pépinières, on leur donne des sachets et un kit pour la construction de l’ombrage de la pépinière (les planches pour la construction et les clous).  Pour ceux qui effectuent le remplissage des sachets, ils sont rémunérés. FH Burundi se charge aussi de la recherche des semences à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) et des produits chimiques pour la pulvérisation des caféiers. Selon toujours Habonimana, des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques agricoles dans la filière café  leur sont offertes. Les résultats sont satisfaisants. Selon lui, le rendement est bon dans les trois communes. Beaucoup de caféiculteurs sont passés de 1 à 7 kg de café cerise par pied de caféier.

Signalons que le budget utilisé est de 424 637 USD octroyé par FH/Burundi et la Fédération Génévoise de Coopération (FGC) sur une durée de trois ans.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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