Un forum pour booster les affaires entre le Burundi et l’Ouganda

Un forum des opérateurs économiques a réuni les hommes d’affaires Burundais et Ougandais mercredi le 23 mars 2022. Malgré des barrières qui bloquent les relations commerciales entre les deux pays, il y a des opportunités à saisir de deux côtés.  Le Burundi a beaucoup à apprendre de l’Ouganda mais inversement, il constitue un point stratégique pour l’Ouganda afin d’atteindre le marché régional    

Dans ce forum, les délégations des deux parties n’ont pas cessé de vanter les mérites de leurs climats d’affaires, les opportunités dont regorgent les deux pays. Chaque année, le pays enregistre entre 850 et 950 millions USD comme valeur des importations et entre 150 et 190 millions comme valeur des exportations. Sur cette part, l’EAC prend 11,5% des exportations et 21,4% des importations en 2021. L’Ouganda retient 7,8% du marché d’écoulement des produits burundais dans l’EAC et le Burundi y a importé 27,8% du total des produits importés dans l’EAC. « Le Burundi a importé de l’Ouganda des biens équivalent à 48 millions USD en 2020 alors que ses exportations sont estimées à 34 millions USD la même année », a fait savoir Audace Ndayizeye, président de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB).

L’Ouganda est un point stratégique pour le Burundi dans plusieurs domaines notamment le transport avec les agences de transport terrestre et la compagnie d’aviation Ouganda Airlines qui va revoir ses vols de 4 à 6 fois par semaine.

Le Burundi a importé de l’Ouganda des biens équivalent à 48 millions USD en 2020 alors que ses exportations sont estimées à 34 millions USD la même année.

Le Burundi, un point stratégique pour l’Ouganda

Selon Christian Nibasumba, représentant de TradeMark East Africa au Burundi, l’Ouganda a de quoi profiter du Burundi. Sa position géographique est un atout qui lui permet d’atteindre facilement les pays de la région, notamment la RDC et la Zambie via le lac Tanganyika.  Selon Audace Ndayizeye, le Burundi a encore des terrains vierges qui attirent les investisseurs ougandais. « Le lac Tanganyika est le seul lac où les poissons meurent par vieillissement parce qu’on n’a pas de techniques de pêche industrielles », explique-t-il. Il insiste à ce que les hommes d’affaires burundais s’inspirent de l’expérience de leurs collègues ougandais qui sont plus du Lac Victoria. Il ne faut pas qu’on s’intéresse à continuer à importer. Nous devons aussi produire, dit-il.

Les défis à surmonter pour investir au Burundi

Parmi les défis évoqués, il y a les problèmes de transport. Les marchandises qui viennent de Kampala pour transiter à Bujumbura transitent actuellement par les routes du Corridor Central en Tanzanie. Cette route est empruntée puisque la route Kampala-Gatuna-Gasenyi Nemba-Bujumbura qui normalement est la plus courte est fermée depuis le gel des relations entre le Burundi et le Rwanda. En plus, elle est en mauvais état.

Au moment où, la partie burundaise ont tenté de convaincre les hommes d’affaires ougandais de venir investir au Burundi, ceux qui sont déjà installés au Burundi, font état des défis liés au manque de devises et à l’insuffisance de l’électricité. « On nous exige de procéder au change en BIF immédiatement quand on domicilie les devises. Et quand, on a besoin des devises pour importer les matières premières, on ne les trouve pas facilement dans les banques. Ça nous décourage », explique un investisseur ougandais qui était présent à ce forum.

Ce forum s’est soldé par l’adoption des résolutions et décisions qui permettront aux hommes d’affaires des deux pays de nouer des partenariats. Marie Chantal Nijimbere, ministre de Commerce, de Transport, de l’Industrie et du Tourisme s’est engagé à mettre en place de la feuille de route de ce forum.

La délégation des hommes d’affaires Ougandais était dirigée par Dr Ruhakana Rugunda, envoyé spécial du Président de la République ougandaise dans l’inauguration solennelle du nouveau bâtiment abritant l’ambassade de l’Ouganda au Burundi.