Développement

Guichet Unique Electronique : Les administrations burundaises ne s’y pressent pas

Les utilisateurs du guichet unique électronique témoignent un gain palpable qu’ils tirent de ce système. Que ce soit au niveau du temps ou de la sécurité. Malheureusement, certaines administrations ne s’y pressent pas. L’OBR souhaite qu’aucune administration intervenante dans la chaine d’approvisionnement ne reste derrière

Jean Claude Manirakiza, Commissaire Général de l’OBR : « Nous encourageons les autres administrations intervenant dans la chaine d’approvisionnement à nous rejoindre dans ce grand chantier moteur de la facilitation des échanges et de l’amélioration du climat des affaires au Burundi ».

Un guichet unique électronique est fonctionnel au Burundi depuis le mois d’octobre 2018. Ce projet a été initié par L’OBR en collaboration avec les autres institutions gouvernementales impliquées dans le commerce international. Ce dernier est une solution informatique consistant à automatiser les processus d’obtention des documents délivrés par les institutions gouvernementales qui le souhaitent.

Un gain à tous les niveaux

Les différents usagers du guichet unique témoignent les gains qu’ils tirent de ce système à tous les niveaux. La pharmacie de gros Alchem utilise le guichet unique. 

Dans une évaluation de ce système, la déléguée de cette pharmacie a témoigné que le guichet unique électronique est venu au moment opportun. « Cela facilite la soumission des demandes d’autorisation d’importation auprès de l’ABREMA qui se faisait manuellement. Auparavant, les procédures pouvaient prendre de 5 à 15 jours, aujourd’hui cela nécessite 2 jours au maximum », témoigne-t-elle.

Un délégué de la pharmacie Multiphar témoigne aussi qu’ils gagnent beaucoup de ce système. «Auparavant, on imprimait 5 à 6 exemplaires avec des annexes qu’on acheminait au ministère avec des risques de perte, des va et vient tout le temps sans parler des appels téléphoniques pour le suivi des dossiers », fait-il savoir. Selon lui, les procédures pouvaient prendre 2 ou 3 semaines si le document était complet et qu’il n’y avait pas de données qui manquaient. Mais aujourd’hui cela peut prendre moins de 24 heures. Du côté importateur, ce pharmacien témoigne avoir tant gagné au niveau de la traçabilité. On peut à tout moment consulter le système et prendre les données nécessaires. Cela permet de faire l’archivage. « Parfois on nous envoyait une autorisation par exemple et on ne le trouvait pas. Soit il s’était volatilisée, soit il était abîmé », se souvient-il.

Il déplore cependant quelques lacunes. Selon lui, on a réduit le temps, mais on se rend souvent à l’ABREMA pour des signatures manuelles. «S’il y a moyen de concevoir une signature électronique et que l’autorisation soit octroyée une fois pour toute, cela permettrait d’éviter définitivement les va et vient», propose-t-il. 

Un chemin peu fréquenté 

Malgré les bienfaits du guichet unique, les administrations Burundaises qui recourent à ce système restent moins nombreux. On citerait notamment le ministère de la Santé Publique et de Lutte contre le Sida. Celui-ci délivre depuis 2021 les autorisations d’importation des médicaments et autres produits médicaux à travers l’Autorité Burundaise de Régulation des Médicaments à usage humain et des Aliments (ABREMA) de manière électronique. La procédure d’obtention du certificat d’éligibilité aux avantages du code des investissements délivrés par l’ADB ainsi que d’autres documents y relatifs est également automatisée. Le développement relatif au permis d’importation des produits végétaux et autres articles réglementés et délivrés par le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions est à la phase finale. 

« Nous encourageons les autres administrations intervenant dans la chaine d’approvisionnement à nous rejoindre dans ce grand chantier moteur de la facilitation des échanges et de l’amélioration du climat des affaires au Burundi », fait savoir Jean Claude Manirakiza, Commissaire Général de l’OBR.

Le code de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur la facilitation des échanges encourage dans son article 10 ses membres à établir et à maintenir un guichet unique permettant aux opérateurs économiques de soumettre aux autorités ou organismes partenaires les documents et/ou les données requises pour l’importation ou le transit des marchandises par un point d’entrée unique. 

Le projet de Guichet Unique électronique au Burundi a été conçu dans l’objectif de moderniser de la douane Burundaise. Cela permet la facilitation des échanges pour faire face aux volumes commerciaux croissants.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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