Gouvernance

Hausse des prix : le gouvernement appelé à agir

La hausse des prix constatée sur le marché local ces derniers jours inquiète plus d’un. Dans sa sortie médiatique de ce 21 mars, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) s’est exprimé sur ce qu’il considère comme des éléments catalyseurs de cette situation. Entre autres recommandations, cette organisation exige la transparence, la concurrence dans la passation des marchés et la mise en place des carburants de réserve.

Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME : « Qu’on limoge les corrompus et qu’on mène des investigations contre ceux qui sont impliqués dans la malversation des fonds publics ».

Le marché burundais est actuellement touché par une hausse des prix sans précédent. Les prix des denrées alimentaires comme ceux des produits manufacturés ont connu un rebondissement spectaculaire. L’insuffisance des carburants et la rareté des devises constituent les principaux facteurs de cette déstabilisation du marché. L’inflation annuelle a pour la première fois atteint le niveau record de plus de 28 % selon la Banque centrale(BRB).

L’OLUCOME élucide les causes de cette hausse des prix

Agissant en rapporteur de l’assemblée générale de l’organisation qu’il chapeaute, Gabriel Rufyiri a énuméré les causes, de la hausse des prix. Cette ONG locale considère que la rareté des carburants est l’un des facteurs directs de la hausse des prix. La rareté des devises sur le marché a également été considérée comme un élément qui influence la hausse des prix.

Pour l’OLUCOME, le manque de transparence dans l’octroi des marchés publics est une autre problématique à laquelle il faut trouver des solutions. A cet effet, les membres de l’OLUCOME pointe du doigt les autorités administratives qui s’immisce dans le commerce. En effet, la participation des autorités administratives dans le commerce est liée aux spéculations sur les prix qui s’observent sur le marché. Rufyiri n’a pas oublié de souligner le problème lié à la sous production qu’il oppose à la démographie galopante de la population Burundaise.

Quid des solutions ?

L’OLUCOME affirme qu’il est possible de trouver des solutions à court et à moyen terme, mais moyennant une certaine planification. Rufyiri indique que la rentrée des devises n’est pas possible en l’absence de la croissance de la production. Ici, il indique ne pas comprendre où atterrit l’argent tiré de la vente de l’or. Il évoque également l’apport des investissements directs étrangers et la coopération étrangère. Cependant, cet activiste fait un clin d’œil aux autorités en leur rappelant qu’un bon climat des affaires est un stimulant qui encourage les étrangers à venir investir au Burundi.

Par rapport à une réponse immédiate à la hausse incontrôlée des prix, Gabriel Rufyiri conseille aux autorités nationales de reconnaître l’existence des défis. Ce qui constitue plutôt la base d’une solution durable. Deuxièmement, il propose la mise en place d’une commission d’experts indépendants qui doit proposer des solutions à court, à moyen et à court terme. Le président de l’OLUCOME a insisté sur la question liée à la bonne gouvernance. « Qu’on limoge les fraudeurs et qu’on mène des investigations contre ceux qui sont impliqués dans la malversation des fonds publics », a-t-il martelé. Pour Rufyiri, le trucage des marchés publics a des liens étroits avec la pénurie des marchandises essentielles dont les carburants ou les semences sélectionnées.

Le taux d’inflation annuelle sur le marché burundais est largement supérieur à l’inflation moyenne des prix à la consommation pour le continent africain.   Selon la BAD, l’inflation a atteint la moyenne de 13,8% pour l’Afrique en 2022, tandis qu’elle est de 28% pour le Burundi la même année.

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Jonathan Ndikumana.

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