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IFDC lance la campagne dolomie pour la saison agricole 2024 A

Le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC) a lancé officiellement la campagne dolomie pour la saison agricole 2024 A dans les communes de Songa, Rutovu et Kinyinya. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser la population pour qu’elle comprenne le rôle de la dolomie dans la correction de l’acidité du sol dans le but d’accroître le rendement agricole. Les bénéficiaires s’en réjouissent

Chadrick Habonimana, Directeur Général de Jacaranda Agro Industries , explique que l’acidité du sol prive les plantes des éléments nutritifs jusqu’à plus de 60%.

 

Les études sur la filière dolomie et la cartographie de fertilité des sols faites par le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC) en collaboration avec l’Institut des sciences agronomiques du Burundi (ISABU) ont montré que plus de 70 % du sol burundais est acide. Pour corriger cette acidité du sol, l’application de la dolomie est sans égal. C’est dans cette optique que l’IFDC a lancé officiellement la campagne dolomie pour la saison agricole 2024A dans les communes de Songa et Rutovu de la province Bururi et dans la commune  de Kinyinya en province Ruyigi du 16 au 17 août 2023. Cela en collaboration avec ses partenaires au projet pilote « dolomie », à savoir  Help Channel Burundi en province Bururi et Jacaranda Agro Industries en province Ruyigi. A cette occasion, les agriculteurs présents ont été sensibilisés et des démonstrations ont été faites pour leur montrer comment appliquer la dolomie dans une exploitation agricole en vue de corriger l’acidité du sol et améliorer le rendement agricole.

Selon Déogratias Bizabityo, chargé de suivi-évaluation au sein de l’IFDC, cette campagne a lieu pour que tout le monde prenne conscience du rôle et de l’usage de la dolomie dans la correction de l’acidité du sol. Une fois les agriculteurs sensibilisés, ils décident eux-mêmes d’acheter ce produit au même titre que les fertilisants. Par ailleurs, la dolomie n’est pas chère : 50 kg ne coûtent que 5 000 FBu.

« Nous saluons beaucoup l’initiative de l’IFDC de vulgariser l’application de la dolomie. A part la distribution gratuite de ce produit chez les agriculteurs, les enseignements qu’il leur donne via les techniciens agricoles sont très importants. En conséquence, la majorité des agriculteurs connaissent la dolomie et son impact positif sur le rendement agricole », explique Gloriose Niyubahwe, directrice du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) à Bururi. Malgré tout, elle tient à rappeler à la population que tous les agriculteurs ne peuvent pas bénéficier de la dolomie gratuitement. L’essentiel est que tout un chacun soit  sensibilisé sur les  bienfaits de la dolomie dans la correction de l’acidité du sol. Une fois bien informés, les agriculteurs sont prêts à acheter eux-mêmes de la dolomie pour s’en servir.

 La dolomie au secours des sols de Rutovu et Songa

Claudette Nduwimana qui a représenté Help Channel Burundi affirme que l’IFDC fait de son mieux pour acheter et transporter la dolomie vers les communes de sa zone d’action. Quant à Help Channel Burundi, il s’occupe de la réception, du stockage et de la distribution de la dolomie. Il identifie également les bénéficiaires et organise des réunions de sensibilisation des agriculteurs  en collaboration avec l’administration locale et les services techniques du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) à Bururi. « Nous sensibilisons la population sur les bienfaits de la dolomie et comment s’en servir pour être efficace afin d’avoir une  bonne production agricole », indique Mme Nduwimana. Elle fait savoir que l’application de la dolomie a commencé depuis l’année dernière et  que trois collines ont été choisies en commune Rutovu comme en commune Songa. Mais on a ajouté d’autres cette année. Les collines prioritaires sont celles qui ont un taux d’acidité du sol plus élevé que les autres. « Ce qui nous réjouit le plus est que les champs dans lesquels on a appliqué la dolomie affichent le meilleur rendement agricole que ceux qui n’en ont pas encore bénéficié », conclut Mme Nduwimana.

Les participants au lancement officiel de la campagne dolomie apprennent comment appliquer la dolomie dans une exploitation agricole.

 

Mais elle ne passe  pas sous silence  les défis rencontrés. D’abord  les bénéficiaires de la dolomie à travers ce projet sont limités, ce qui  n’est pas compris par les non bénéficiaires qui aimeraient aussi  d’avoir accès à cette dolomie. Un autre défi s’est manifesté l’année dernière où il y a eu un retard dans la  livraison de la dolomie aux bénéficiaires. Heureusement, ce problème a été résolu aujourd’hui. Un autre défi est que l’année dernière la dolomie était emballée dans un sac de 50 kg. Ce qui ne facilitait pas son déplacement. Heureusement, la dolomie est désormais emballée dans des sacs de 25 kg.

Nyabitsinda ou le Kumoso n’est plus fertile comme autrefois

Rénovat Simuzeye, directeur du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) à Ruyigi affirme qu’à l’époque, le sol de Kumoso était très fertile. Les agriculteurs n’avaient pas forcément besoin de fertilisants pour améliorer le rendement agricole. Mais avec l’accroissement de la population et à force de cultiver la terre sans relâche, le sol perd sans cesse les éléments nutritifs et devient acide. Pour corriger cette acidité, on fait recours à la dolomie, d’où le rôle de l’IFDC.

« L’acidité du sol prive les plantes des nutriments jusqu’à plus de 60 %. C’est un facteur très limitant pour ce qui est de  la production », explique Chadrick Habonimana, directeur général de Jacaranda Agro Industries, une société qui fournit des services agricoles. Cette société est en partenariat avec l’IFDC parce que ce dernier fait beaucoup de recherches sur la fertilité du sol ; ce qui intéresse le plus Jacaranda Agro Industries. Elle vulgarise les résultats de recherche de l’IFDC en sensibilisant les agriculteurs sur le bien-fondé d’utiliser la dolomie pour corriger l’acidité du sol. En plus, elle démontre comment appliquer la dolomie en montrant aux agriculteurs la  quantité de dolomie à utiliser sur une  surface donnée à base du taux d’acidité du sol (pH).

Les bénéficiaires témoignent l’efficacité de la dolomie

La plus-value est que les agriculteurs qui ont déjà appliqué la dolomie dans leurs champs depuis l’année dernière ont témoigné que le rendement agricole a été meilleur. Evariste Ndikumasabo, agriculteur et moniteur agricole sur la colline Kigabiro en commune Songa salue l’initiative de vulgarisation de la dolomie dans la population faite par l’IFDC. Il précise : « J’ai constaté qu’il y a eu une  plus-value dans mes champs depuis que j’ai commencé à appliquer la dolomie l’année dernière. » Il affirme que la récolte a été bonne.  A titre d’illustration, la production de haricot est passé de 150 kg à 350 kg et le rendement des pommes de terre est passé de 500 kg à 2,5 tonnes.

La dolomie est désormais emballée dans un sac de 25 kg.

 

Jean Claude Hakizimana, chef de zone Muheka dans  la commune Songa et en même temps agriculteur a appliqué la dolomie sur  un terrain de 3,75 ares. Sur cette surface, il a semé 4 kg de haricots et il a récolté plus de 100 kg alors qu’à l’époque il ne récoltait que 25 kg. Par conséquent, il recommande aux agriculteurs de ne pas compter seulement sur la dolomie distribuée gratuitement par IFDC. Qu’ils songent à acheter la dolomie par leurs propres moyens dans le but de lutter efficacement contre l’acidité du sol et d’améliorer la production agricole.

Tous ceux qui se sont exprimés ont rappelé que la dolomie ne remplace pas les fertilisants couramment utilisés dont le fumier organique et les engrais chimiques. Plutôt ils sont tous complémentaires pour plus  d’efficacité. A cela s’ajoute la protection du sol contre l’érosion en traçant les courbes de niveau et en plantant les arbres compatibles avec les cultures. Il faut privilégier aussi les semences sélectionnées. Une fois toutes ces conditions réunies, le rendement agricole doit être bon plus que jamais.

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