Médias

Jouissance des droits d’auteur : rêve ou réalité ?

Au moment où l’Office Burundais des Droits d’Auteur et des Droits Voisins (OBDA) compte faire payer les droits d’auteur, les musiciens jubilent. Pourtant, les consommateurs de la musique locale dont les détenteurs des studios, des salons de coiffure, des cabarets, etc ne digèrent pas cette mesure  

 

Les artistes attendent alors avec impatience la mise en œuvre de cette mesure, car c’est depuis 2005 qu’une loi qui régit les droits d’auteur a été mise en place .

Les détenteurs des studios, des salons de coiffures, des hôtels, des restaurants et d’autres qui recourent aux chansons des Burundais pour faire plaisir à leurs clients vont désormais payer les droitS d’auteur. Ces droits sont destinés aux auteurs de ces chansons. Cela a été indiqué par Claudette Mukankuranga, directrice générale de l’Office Burundaise des Droits d’Auteur et des Droits Voisins (OBDA) mardi le 27 juin 2023.

La raison évoquée est que la mélodie des chansons burundaises ne cesse d’être savourée dans les maisons ci haut-citées. Pourtant, Selon l’OBDA, les auteurs ne gagnent rien comme cela se fait dans les autres pays.

Pour collecter ces droits, Mukankuranga fait savoir que les détenteurs de ces maisons vont signer des contrats avec cet office. Ce sont ces contrats qui vont déterminer le mode de recouvrement de ces droits, précise-t-elle. Et les frais à payer seront déterminés sur base de ce qui est écrit dans l’ordonnance ministérielle  du 21 janvier 2014.

 

Lieux sonorisés Tarifs trimestriels
Bars et restaurants 10% de la moyenne des prix des boissons multiplié par la moitié du nombre de chaises
Magasins 6000 FBu à 12000 FBu  selon le nombre d’employés
Chambres d’hôtels 5% des prix de la chambre
Banques, agences de voyage De 12 500 FBu  à 25 000 FBu selon le nombre d’employés
Véhicules de transport De 3000 FBu à 10 000 FBu  selon le nombre de places
Salon de coiffure 3% du prix appliqué par individu et par jour

 

Les artistes ravis                      

Les musiciens contactés s’en réjouissent et laissent entendre que cette mesure vient à point nommé. « Nous fournissons beaucoup d’efforts pour produire les chansons. Pourtant, nous croupissons dans la misère, car il n’y a pas de contrepartie. Chacun consomme nos produits comme il veut », s’inquiètent-ils.

Ces artistes attendent alors avec impatience la mise en œuvre de cette mesure, car c’est depuis 2005 qu’une loi qui régit les droits d’auteur a été mise en place. Juste après, une ordonnance ministérielle de mise en application de cette mesure a vu le jour.  Nonobstant, la jouissance des droits d’auteur reste jusqu’actuellement inexistante.

Les détenteurs des maisons ciblées lésés

Pourtant, les détenteurs des maisons ciblées ne digèrent pas cette mesure. C’est le cas de Jean Claude Manirakiza, coiffeur dans la zone Cibitoke de la commune Ntahangwa de la municipalité de Bujumbura. Il fait remarquer que cette mesure risque d’être l’origine de l’abandon de la consommation des chansons locales.

Omar Mazina, propriétaire d’un studio situé dans la zone Bwiza abonde dans le même sens. « Si l’OBDA nous demande de payer beaucoup d’argent, nous allons diffuser des chansons étrangères », argue-t-il.

Notons que lors d’un atelier organisé en 2014 qui réunissait tous les intervenants et exploitants des œuvres d’art, on a tablé sur un montant de 1 milliard de FBu qui devrait être collecté pour que les ayant droits en profitent.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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