Actualité Régionale

Kenya vs Ouganda : L’imposition des œufs ravive les tensions commerciales

Le Kenya vient de rétablir la taxe sur importation des œufs en provenance de l’Ouganda. Désormais, chaque plateau d’œufs sera frappé d’une taxe à l’importation de 0,61 USD. Il s’agit d’un nouvel épisode dans une série de guerres commerciales récurrentes entre les deux voisins      

L’Ouganda affirme que le gouvernement kenyan facture désormais ses œufs à un taux de 72 KSh (0,61 USD) par plateau. Ce qui rétablit les tarifs que les deux pays avaient suspendu en décembre de l’année dernière à la suite de pourparlers bilatéraux.

Des hommes d’affaires ougandais se sont opposés à cette décision. Ils affirment que cela freinerait le commerce entre les deux pays.

L’application des droits de douane sur les œufs ougandais est une mauvaise politique qui viole les principes de l’EAC.

Une violation flagrante des principes 

« L’application des droits de douane sur les œufs ougandais est une mauvaise politique et viole la politique de libre circulation des biens et des services au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est à partir des États membres », a déclaré Godfrey Oundo Ogwabe, président de la commission nationale ougandaise du commerce frontalier.

De sa part, le secrétaire général de l’élevage, Harry Kimtai estime que le paiement des droits de douane sur les œufs ougandais pourrait être un prélèvement standard imposé sur les importations. Il a dit qu’il n’avait pas d’informations spécifiques mais qu’il pourrait s’agir d’un prélèvement commun que la Kenya Revenue Authority impose sur les importations.

Rien que du protectionnisme 

Pour Dominic Mukariria, spécialiste des relations internationales, cette décision va impacter le commerce transfrontalier. Il explique que l’Ouganda risque d’appliquer les mêmes mesures pour les produits kenyans. « En ce qui concerne l’impact sur le commerce bilatéral, le principe d’égalité s’appliquera puisque l’Ouganda ripostera et augmentera les tarifs sur les exportations du Kenya. L’Ouganda est devenu un important importateur de produits kenyans ».

En outre, M. Dominic a déclaré que l’instauration d’une taxe à l’importation visait à protéger les industries locales contre les importations bon marché. La protection est inefficace dans le sens où le gouvernement impose des tarifs pour protéger les industries locales au détriment des consommateurs. Cependant, la taxation des œufs importés plombe le business.  Les usines implantées à l’Ouest du Kenya dépendent des œufs bon marché importés. Ils seront obligés à s’approvisionner sur le marché local. Ce qui va augmenter les coûts de production.

Qu’est-ce que cela implique pour la Communauté de l’Afrique de l’Est ?

L’Ouganda et le Kenya font partie intégrante du même bloc régional. Les produits fabriqués au sein de la CAE sont éligibles aux droits de douane. La politique du Kenya viole sciemment le principe de l’EAC qui prône la libre circulation des biens et des personnes entre les Etats membres.

L’Ouganda s’associera à la Tanzanie pour accroître son commerce et utiliser les ports et les chemins de fer tanzaniens comme moyen de transport de ses marchandises pour l’importation et l’exportation des marchandises au lieu du port kenyan de Mombassa. Ce qui va impacter la collecte des recettes du Kenya, conclut M. Dominic Mukariria, spécialiste des relations internationales.

Edgar Wabwire

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