Santé

Les travailleurs plus exposés aux risques et maladies professionnels

Les travailleurs sont beaucoup plus exposés aux risques et maladies professionnels. Et dans la plupart des entreprises tant publiques que privées, ils ne disposent pas de kits de protection. Pour inverser la tendance, le gouvernement sous l’appui financier et technique de l’OIT a entamé le processus de mise en place de la politique nationale de sécurité et de santé au travail  

Callixte Nkurunziza, coordonnateur  national du programme de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) au Burundi : « le droit fondamental à un environnement de travail sûr et salubre est essentiel pour prévenir les accidents et les maladies liées au travail et promouvoir la santé ainsi que le bien-être des travailleurs. »

 

La sécurité et la santé en milieu de travail demeurent un problème majeur au Burundi. Dans la plupart des entreprises, le personnel ne porte plus de kits de protection. Il ne dispose pas de sièges et de tables qui répondent aux standards internationaux. Ce qui l’expose aux maladies liées au travail, précise Déo Rusengwamihigo, ministre en charge du travail et de l’emploi vendredi le 28 avril 2023 dans un atelier sur la célébration de la journée internationale dédiée à la sécurité et à la santé au travail.

Un des syndicalistes contactés déplore aussi que les travailleurs ne cessent d’être victimes de leur métier. Dans la plupart des entreprises tant publiques que privées,  ce syndicaliste fait remarquer que le personnel  ne dispose pas de kits de protection contre les risques professionnels.  Ils n’ont ni gants, ni chaussures, ni ceintures de sécurité, ni casques, ni masques de protection, explique- t-il.

« C’est pour cela que les électriciens ne cessent d’être électrocutés.  Les soudeurs souffrent de la cécité consécutive à leur métier.  Les menuisiers se cassent souvent  leurs parties du corps.  Les charpentiers et  les maçons  tombent par terre  quand ils sont au travail», s’inquiète- t- il.   Et d’ajouter les orpailleurs ainsi que les collecteurs des déchets  ménagers, biomédicaux  et les éboueurs qui sont toujours victimes de  leur métier.

Bref, sur le lieu de travail, les risques pour la santé sont liés souvent à l’utilisation des produits chimiques dangereux, à la chaleur, au bruit, à la poussière, au stress psychologique, etc. Ils sont à l’origine des accidents de travail et des maladies liées à la profession, laisse entendre ce syndicaliste.

Les risques professionnels explosent

Et Selon l’OMS,  il a fait remarquer que les risques  professionnels représentent 37% de tous les cas de douleurs lombaires, 16% des déficiences auditives, 13% des pneumopathies chroniques obstructives, 11% des cas d’asthme, 8% des traumatismes, 9% des cancers du poumon, 2% des leucémies et 8% des dépressions.

Dans une enquête effectuée par l’Association des Employeurs du Burundi (AEB) dans certaines entreprises, Bernard Seremani, vice- président de l’AEB ajoute que la sécurité et la santé au travail posent encore problème. Malheureusement, il a été constaté que certains entrepreneurs ne permettent pas au personnel de se faire soigner.

Et de se réjouir que le nouveau code du travail a en son sein certaines dispositions qui insistent sur la promotion de la sécurité et de la santé en milieu de travail.  Grave encore, ils ne versent pas les primes de leurs travailleurs  dans les institutions de sécurité sociale  pour leur permettre de bénéficier des pensions de vieillesse ou d’invalidité.

Cependant, il déplore le fait que le gouvernement du Burundi n’a pas encore mis en place la politique nationale de sécurité et de santé en milieu de travail.  Il demande alors à l’Etat de mettre en place cette politique

Pas de statistiques de maladies liées au travail au Burundi

Dr Christine Nina Niyonsavye du ministère en charge du travail et de l’emploi affirme que le manque de ladite politique est à l’ origine des défis qui s’observent dans la securité et la santé au travail. C’est à titre illustratif le manque de statistiques sur les cas de maladies liées au travail.

Pourtant, elle fait remarquer que le gouvernement s’active pour la mettre en place dans les plus brefs délais.

Callixte Nkurunziza, coordonnateur  national du programme de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) au Burundi  laisse entendre que le droit fondamental à un environnement de travail sûr et salubre est essentiel pour prévenir les accidents et les maladies liées au travail et promouvoir la santé ainsi que le bien-être des travailleurs.

OIT : les accidents de travail et les maladies professionnelles demeurent un fléau

Toutefois, Nkurunziza indique que les accidents de travail et les maladies professionnelles demeurent un fléau. Il fait savoir qu’un million de personnes meurent chaque année suite à cela. Et des centaines de millions de travailleurs dans le monde entier sont victimes d’accidents de travail et sont exposés à des produits dangereux dans l’exercice de leur profession.

C’est pour cela que le gouvernement du Burundi sous l’appui financier de l’OIT a entamé le processus d’élaboration de la politique nationale de la sécurité et santé au travail pour inverser la tendance, argue Nkurunziza.

Déjà un atelier de renforcement des acteurs clés dans l’élaboration de ce document a eu lieu le 26 mai 2023 sous l’appui technique et financier de l’OIT en collaboration avec l’OMS.

Selon lui, cette activité vise la promotion du système national de sécurité et de santé au travail.  Il permettra aux acteurs du domaine du travail de mieux comprendre les principes et les mécanismes de fonctionnement des systèmes nationaux de santé et de sécurité au travail selon les normes de l’OIT.  Il permettra aussi d’explorer les appuis techniques que l’OIT et l’OMS pourront apporter pour déboucher sur une politique qui répond aux normes et qui permet au gouvernement de répondre efficacement aux engagements pris dans le cadre des instruments internationaux.

 

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques