Entrepreneuriat

Le métier de casseur de pierres : Fatiguant, mais rémunérateur

Dans la lutte pour la survie, plusieurs petits métiers se créent dans le secteur informel dont celui de casseur de pierres. A longueur de journées, des gens cassent les  pierres pour en faire du gravier. Avec l’argent obtenu de la vente de ce précieux matériau de construction, ils pourront subvenir à leurs besoins. Pourtant c’est un travail risquant.

Il est midi. Le soleil est au zénith.Un groupe de femmes et d’hommes armés de marteaux de fabrication artisanale, s’acharnent sur des pierres. Plus loin, des enfants amènent des pierres soit dans des sacs ou dans  des brouettes pour rapprocher ces pierres du lieu où se trouvent leurs parents. A côté, un jeune grille les épis de mais pour les vendre aux casseurs de pierres.

Victor Ngendabanka, un sexagénaire père et grand-père des enfants rencontré sur le chantier d’aménagement de la rivière Gasenyi  indique qu’au  lieu de s’adonner au banditisme il a préféré manger à sa sueur.

Victor Ngendabanka : « Etant père et grand-père des enfants, je devrais remplir mon rôle de parent. Celui d’habiller, de nourrir, de scolariser, de faire soigner et de loger mes enfants »

« J’ai commencé par extraire les carrières. Après l’inondation des lieux, la police nous a sommés de partir. A partir de cette date, j’ai été désœuvré. Etant père et grand-père des enfants, je devrais remplir mon rôle de parent. Celui d’habiller, de nourrir, de scolariser, de faire soigner et de loger les enfants. Ne sachant pas à quel saint se vouer, je me suis rabattu sur le concassage des pierres. « C’est un travail fatiguant, mais rémunérateur », indique Ngendabanka.

Une mère, un marteau à la main, un tas de pierres cassées devant elle. Sa fille qui fait l’école primaire apporte les pierres près du lieu où se trouve  sa mère.

En même temps, elle fait son devoir. Questionnée sur comment elle parvient à concilier l’école et le métier de casseur, c’est sa mère qui répond: Elle fait la seconde vacation. Donc elle doit m’aider car, n’eût été ce métier, elle ne parviendrait pas à s’habiller, à manger, à s’acheter des cahiers ou un stylo. Raison pour laquelle elle est ici.

Fatiguant, mais rémunérateur

Un camion de type BEN rempli de pierres cassées coûte 30 mille FBu, soit 17 dollars. Des frais dérisoires au regard des efforts fournis et des risques qu’encourent les casseurs. Les pierres sont cassées sans la moindre protection. Ils les cassent à mains nues et à la vue non protégée. Des fois, des éclats de pierres n’hésitent pas à se jeter dans les yeux des casseurs. Cependant, ces casseurs  disent qu’ils sont habitués à leur métier, mais, cela n’empêche pas que ces derniers soient fortement touchés. C’est le cas d’une femme qui est devenue borgne après qu’un éclat de pierre ait heurté son œil. Pourtant, elle affirme n’être pas prête à abandonner ce métier.

Les casseurs de pierres demandent aux bienfaiteurs de leur venir en aide en leur offrant des lunettes de protection.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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