Gouvernance

Politique salariale : Va-t-elle alléger les souffrances des fonctionnaires ?

La mise en œuvre de la politique salariale est prévue au mois de juillet 2022.  Le syndicaliste Antoine Manuma demande que cette politique salariale tienne compte de la cherté de la vie qui devient de plus en plus inquiétante. Un autre syndicaliste sous couvert d’anonymat laisse entendre que certains fonctionnaires risquent d’être  déçus si rien ne change  

Thaddée Ndikumana, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi : « Désormais les salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat, y compris ceux qui relèvent des sociétés paraétatiques seront calculés sur base de la nouvelle politique salariale ».

 

A l’occasion du 60ème anniversaire de l’independence du Burundi, le Président de la République du Burundi  Evariste Ndayishimiye a annoncé que la mise en œuvre de la politique salariale va commencer au mois de juillet 2022. Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi Thaddée Ndikumana confirme cette bonne nouvelle. Selon lui,  désormais  les salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat, y compris ceux qui relèvent des sociétés paraétatiques seront calculés sur base de la nouvelle politique salariale. Il cite par exemple les fonctionnaires de la société Novotel, de la RTNB, etc.  Il précise cela, car la plupart de ces sociétés avaient leurs propres statuts sur lesquels on se basait pour calculer les salaires de leurs employés. Et Ndikumana de faire remarquer que les annales sont pour le moment supprimées définitivement.  Pour déterminer le salaire, on va tenir compte du diplôme de l’employé, de ses performances et du type d’emploi qu’il occupe. 

Antoine Manuma, président du Syndicat  Général du Personnel de l’Education du Burundi  se réjouit de cette bonne nouvelle. Il remercie le gouvernement d’avoir approuvé cette politique salariale qui a tendance à réduire les écarts entre les salaires des travailleurs.   

Que cette politique  salariale tienne compte du coût de la vie des travailleurs!

Néanmoins, en plus de la réduction  de cet écart entre les rémunérations des fonctionnaires, Manuma souhaite que cette politique  salariale tienne compte du coût de la vie des travailleurs.  Sur le marché, il s’observe une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Il y a des produits dont le prix est passé du simple au double.  Ce qui altère les conditions de vie des fonctionnaires. 

Selon lui, cette politique salariale devrait réduire ce choc, car les salaires ne sont pas indexés au taux d’inflation.  Bien sûr, depuis 2016, il y a eu le processus d’ajustement salarial.  Pourtant, on ne parvient pas à joindre les deux bouts du mois, s’inquiète Manuma.  On ne parvient pas à s’approvisionner en denrées alimentaires pendant les deux semaines qui suivent la perception du salaire, car le taux d’inflation augmente  du jour au jour. Pour cette raison, la politique salariale devrait être orientée dans le sens d’alléger les souffrances qu’endurent les travailleurs.  Ces derniers s’attendaient au déblocage des annales, fait-il observer. Mais le gouvernement  les a  définitivement supprimées.  Ce qui est une mauvaise nouvelle pour les travailleurs, car ils ont été cotés pendant tous les 6 ans écoulés.  Selon  Manuma, un fonctionnaire bien coté devrait être primé comme la loi le préconise. 

Comment va-t-on évaluer les performances ? 

De plus, pour fixer les salaires, on dit qu’on va tenir compte des performances des travailleurs.  Et Manuma doute de la façon dont on va évaluer cette performance.  Au cours de sa scolarité, un élève est formé par plusieurs enseignants. Il se demande alors comment on va les évaluer.  Ce qui est grave encore c’est que le système éducatif est emaillé de pas mal d’embûches. Les effectifs d’élèves sont pléthoriques. Les bancs pupitres, les matériels didactiques,  etc ne sont pas suffisants.  Selon lui, tout cela affecte la qualité de l’éducation et il se demande sur quels critères on va se baser pour évaluer les enseignants. C’est de même pour les sociétés paraétatiques où  le travail est fait à la chaine.  Il se demande alors comment on va évaluer tous  ceux qui font qu’un produit comme le sucre par exemple soit façonné. Pour cela, Manuma demande au gouvernement de prendre en compte toutes les préoccupations émises par rapport à la mise en œuvre de la politique salariale. 

Notons qu’un autre syndicaliste laisse entendre sous couvert d’anonymat que si rien ne change, la politique salariale risque de créer des polémiques entre les  fonctionnaires, car l’analyse de cette politique salariale montre que ce sont ceux qui ont un faible  niveau d’étude qui  seront avantagés.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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