Environnement

Recours aux énergies alternatives, une urgence au Burundi

Le Burundi enregistre un déficit de 754960 ha pour satisfaire ses besoins en bois, soit 28% du territoire national. Une situation qui a tendance à s’empirer vu que le Burundi dépend à plus de 90% du bois de chauffage pour la cuisson des aliments. Pour pallier à ce défi le recours à l’énergie alternative est d’une grande nécessité. Malheureusement, ce secteur présente encore de grands manquements au Burundi   

Au Burundi, pour satisfaire les besoins en bois, il faut 1.031.000 ha, soit 38.18% du territoire national alors que seuls 276040 ha soit 10% du territoire national sont disponibles.  Ce qui représente un écart de 754960 (28% du territoire national). « Même en cas de disponibilité des fonds, le pays ne peut pas affecter 40% de son territoire aux forêts et même là le problème ne serait pas réglé », s’inquiète Dr Jacques Nkengurutse, professeur à l’Université du Burundi. Pour pallier à ce défi, le recours à l’énergie alternative est d’une grande nécessité.

Le défi commun à toutes les initiatives privées dans le secteur des énergies alternatives est celui lié à une production limitée suite au manque d’équipements.

Certains entrepreneurs privés du Burundi commencent à investir dans ce secteur. Parmi les différentes initiatives privées dans le secteur des énergies alternatives mis en place au Burundi, figure entre autres un atelier de Honney Trade Global qui fabrique les foyers améliorés dits « Bika Igiti » sur la colline Rwintare de la commune et province Kayanza. Ces foyers améliorés sont multifonctionnels, car ils utilisent le bois sec ou le charbon et réduisent jusqu’à 45 % l’utilisation du bois dans la cuisson des aliments comme le fait savoir Yves Niyongabo, directeur général de HTG. Ces foyers améliorés «Bika Igiti» présentent plusieurs avantages comme le fait savoir M. Niyongabo. Ils sont non seulement écologiques mais aussi ils sont économiques car ils utilisent peu de charbons par rapport aux autres formes de cuisson traditionnelles.

Coopérative « Amakara-bio »

Dans la nécessité de protéger l’environnement en luttant contre la déforestation, il est né l’idée de produire le charbon écologique comme le fait savoir Juste Niragira, un des membres de la coopérative « Amakara-Bio » basée à Carama en Mairie de Bujumbura. Le charbon écologique Amakara-Bio est obtenu à partir de la transformation des déchets ménagers. Il s’agit de pailles rassemblées dans les champs de maïs et les rizières, de déchets composés de résidus des bananes, de maïs, etc.

Comme le témoigne les utilisateurs, ces briquettes présentent un double avantage. Non seulement elles sont écologiques, mais aussi elles sont économiques. Le gérant du restaurant se trouvant au Bar Mutwenzi logé à la Gare du Nord dans le quartier Kamenge affirme que les dépenses en charbon de bois ont baissé après l’utilisation du charbon écologique de Amakara-Bio. « Avant, par jour, nous utilisions 4 sacs de charbon dont le coût s’élevait à plus de 120 mille FBu mais, actuellement, les dépenses en charbon de bois ont baissé jusqu’ à 60 mille FBu », se réjouit-elle.

Encore un long chemin à parcourir

Le défi commun à toutes les initiatives privées dans le secteur des énergies alternatives est celui lié à une production limitée suite au manque d’équipements. Un autre défi est celui lié au marché d’écoulement. Malgré tous les avantages que présentent ces innovations, la population locale ne convoite ni les foyers améliorés, ni les briquettes écologiques comme souhaité par les initiateurs. « Il n’y a pas de clients potentiels. Il n’y a que des clients occasionnels. Là où le bât blesse c’est que la population locale n’accorde pas beaucoup d’importance à ces produits qui contribuent à la protection de l’environnement en préservant « le couvert végétal », regrette M.Niyongabo. L’autre défi pour « Amakara-Bio » est celui lié à la collecte des déchets comme le fait savoir M. Niragira. « Les déchets ménagers sont souvent mélangés avec les bouteilles et les sacs en plastiques », déplore-t-il. Il demande aux sociétés qui font la collecte des déchets de faire le tri sélectif des plastiques. Juste Niragira sollicite le soutien matériel et financier des partenaires tant nationaux qu’étrangers pour appuyer dans la protection de l’environnement.

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Florence Inyabuntu.

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