Société

Rumonge : la pénurie du carburant paralyse les activités de pêche

Au moins 75% des pêcheurs du Burundi ont déjà suspendu leurs activités de pêche suite à la pénurie du carburant.  Les consommateurs craignent la hausse du prix du poisson sur le marché. Les pêcheurs demandent aux autorités d’assurer une bonne distribution du carburant sur les stations-service en combattant les spéculateurs    

Selon Gabriel Butoyi, président de la Fédération des Pêcheurs du Burundi, les conséquences de la pénurie du carburant qui s’observe ces derniers jours commencent à se manifester avec acuité dans le secteur de la pêche au Burundi.

Il précise que 75% des pêcheurs viennent de suspendre leur activité de pêche suite à la pénurie du carburant et sollicitent l’intervention des autorités administratives dans les provinces pour approvisionner les pêcheurs en carburant comme cela se faisait avant.

Ce sont surtout les pêcheurs qui disposent de pirogues motorisées qui ont suspendu l’activité de pêche, car leurs machines consomment du carburant. Les pêcheurs qui se déplacent dans le lac Tanganyika à l’aide des pagaies continuent à vaquer à leur occupation, car ils n’ont pas besoin de carburant, selon la même source.

Barutwanayo, un des pêcheurs qui a suspendu son activité de pêche ne sait comment il va subvenir aux besoins de sa famille, car elle ne vivait que de la pêche uniquement. Il demande à l’administrateur communal de Rumonge de considérer le secteur de la pêche comme un secteur stratégique comme tant d’autres et demandent que les pêcheurs soient servis en carburant comme avant. « Seuls les pêcheurs étaient autorisés à s’approvisionner en carburant dans des bidons sur les stations-service », renseigne-t-il.

Suite à la pénurie criante de carburant, les pêcheurs ont suspendu leurs activités.

Traquer les commerçants spéculateurs 

Ce pêcheur demande au président de la Fédération des Pêcheurs  du Burundi de dresser une liste des patrons pêcheurs qui seront servis sur les stations-services pour éviter les spéculations des personnes qui se font passer pour des pêcheurs alors que ce sont de véritables spéculateurs qui revendent ce carburant sur le marché noir à un prix exorbitant  de 10.000 FBu le litre.

Les pêcheurs  demandent qu’il soit mis en place un comité chargé de la distribution de superviser la distribution du carburant sur les stations-service pour chasser ceux qui viennent s’approvisionner en carburant avec des fûts, et des bidons alors qu’ils ne représentent aucun secteur stratégique dans la commune.

Mise en place d’un comité de supervision

Ce comité comprendra un représentant de l’administration territoriale, un représentant de la police, un représentant des propriétaires des stations-service, un représentant par secteur stratégique, un représentant des transporteurs et un représentant des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la transparence  Ceci pour que la distribution soit transparente.

En commune de Nyanza-lac, certains pêcheurs qui exercent toujours l’activité de pêche nous ont révélé qu’ils achètent  du carburant en provenance de la Tanzanie en shillings Tanzaniens sur la frontière Burundo-Tanzanienne à Mugina en commune de Mabanda et à Kagunga en Tanzanie.

Ils indiquent néanmoins que quelquefois la police les arrête arguant que ce carburant est frauduleux alors qu’ils sont munis de badges qui montrent qu’ils sont des pêcheurs.

Contacté, Jérémie Bizimana, administrateur communal de Rumonge indique qu’il va entrer en contact avec le président de la Fédération des Pêcheurs du Burundi pour voir ensemble comment les pêcheurs peuvent continuer à exercer leur travail sans problème.

Il demande aux pêcheurs d’utiliser le carburant uniquement dans la pêche et responsabilise   les différents comités de pêcheurs et la fédération des pêcheurs.

Les consommateurs craignent que le prix du poisson augmente sur le marché à cause de ce problème et demandent aux autorités de trouver une bonne issue au problème de distribution du carburant.

Signalons  que, selon l’enquête réalisée par la fédération des pêcheurs, 15 311 personnes ne vivaient que de la pêche au Burundi en 2014.

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Journal Burundi Eco.

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