Economie

Transfert d’argent dominé par le mobile money

Les transferts d’argent envoyés ou reçus par les ménages sont en grande partie utilisés pour le soutien courant, la scolarité et/ou l’éducation, l’appui aux travaux agricoles, à l’investissement, à l’épargne, etc. Cela ressort de l’Enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages au Burundi (2019-2020). Les résultats de cette enquête ont été présentés dans un atelier organisé jeudi le 30 juin 2022 par l’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU)   

Au cours des 12 derniers mois qui ont précédé l’enquête, les transferts reçus par les ménages sont estimés à plus de 128 000 millions  de FBu au moment où les transferts émis s’élèvent à plus de 60 000 millions de FBu. Les transferts reçus proviennent principalement des salariés (43,7%), des commerçants (19,1%), des agriculteurs/éleveurs (11,5%), etc. Les transferts envoyés ou reçus par les ménages sont en grande partie pour le soutien courant, l’éducation, l’appui aux travaux agricoles, l’investissement, à l’épargne,…

L’analyse des transferts d’argent reçus au niveau provincial montre que la mairie de Bujumbura reçoit plus de transferts jusqu’à 42,4% comparativement aux autres provinces. Il est suivi par Gitega (10,9%).  Les résultats de l’enquête montrent que les transferts d’argent sont reçus en majorité par les femmes (61,7%) contre 38,3% par les hommes. Mais en considérant le sexe de l’expéditeur, 77,2% des transferts d’argent ont été effectués par les hommes contre 22,8 % par les femmes.

Les transferts reçus ou émis par les ménages sont en grande partie destinés au soutien courant et à la scolarité ou à l’éducation.

Quels canaux de transferts les plus utilisés ?

Le mobile money (téléphone mobile) est le canal de transfert d’argent le plus utilisé à hauteur de 43%. Ici on fait allusion à Lumicash, Ecocash… Les autres canaux préférés sont le mobile Banking, les sociétés de transfert ou le recours à une tierce personne. Le transfert d’argent par Mobile money est plus utilisé en milieu rural (48,6%) qu’en milieu urbain (36,3%). 

Au regard de l’origine des fonds reçus ou de la résidence de l’expéditeur, l’essentiel des transferts d’argent au Burundi sont d’origine interne (60,3%) bien que les transferts d’origine internationale ne soient pas négligeables (39,7%). Par rapport au motif de transfert d’argent, en général, plus de la moitié des expéditeurs font des transferts pour le soutien courant suivi de la scolarité ou de l’éducation.

Une moyenne nationale de 130 000 FBu

Au cours de la période sous analyse (2019-2020), les bénéficiaires des transferts d’argent ont reçu en moyenne une somme d’environ 103 000 FBu. Mais il y a certaines provinces qui ont reçu plus que la moyenne nationale. En tête vient la mairie de Bujumbura (avec plus de 358 000 FBu), suivie par les provinces de Bujumbura et Muramvya qui enregistrent respectivement  plus de 158 000 FBu et plus de 128 000 FBu.

Les services de transfert d’argent mobile continuent à jouer un rôle clé dans la réduction de la fracture financière en fournissant des services financiers facilement accessibles dans des zones où de nombreux burundais n’ont pas accès au système bancaire formel. Cette  affirmation est tirée de l’Observatoire du marché des services de communications voix, SMS, internet et services financiers mobiles au Burundi (troisième trimestre 2021). Ce document a été élaboré par l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT).

Les services financiers mobiles sont offerts à travers trois plateformes à savoir  Ecocash devenu Sasai Fintech, Lumicash et Smartpesa. Les utilisateurs  sont des abonnés à la téléphonie mobile ayant ouvert des comptes virtuels chez les fournisseurs de services d’argent mobiles. Au troisième trimestre 2021, le nombre d’abonnés connectés était estimé à 4,4 millions au moment où le nombre d’abonnés actifs sur les trois plateformes est de 1,6 millions.

L’enquête de l’ISTEEBU montre que le transfert d’argent aux ménages occupe une place importante dans le développement économique du pays. Ces transactions contribuent à l’amélioration des conditions de vie des membres des ménages bénéficiaires. Elles contribuent également au financement du pays et particulièrement de la localité bénéficiaire.

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Gilbert Nkurunziza.

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