Entrepreneuriat

Un enseignant d’université devenu styliste

Le Burundi fait face à un problème de chômage accru des jeunes. Dans cette logique des choses, certains jeunes parviennent à exhiber leurs talents et à apporter des innovations. C’est le cas de Zabulon Bucumi, un jeune enseignant d’université, qui, à côté de son emploi, a mis en place son propre atelier de couture. Le journal Burundi Eco a tendu le micro à ce jeune investi dans la mode.

Les jeunes ambitieux peuvent toujours changer leur vie, s’auto-développer et contribuer au bien-être de leurs familles. (Photo : AKEZA)

Comme tout jeune, Bucumi est animé d’un esprit de réussir sa vie à tout prix. Diplôme de Master en sciences Mathématiques en poche, ce jeune enseignant à l’université commercialise aujourd’hui des chemises made in Burundi fabriquées dans son propre atelier.  « Travailler comme employé est une bonne chose, mais il faut toujours viser sa propre autonomisation », réagit-il à la question de savoir la source de son inspiration.

Il affirme plutôt avoir tiré son inspiration de la recherche documentaire. Il cite notamment le livre intitulé « Quadrant du Cashflow » de l’américain Robert Kiosaki qui aurait allumé en lui la flamme d’entrepreneur. Il aura été également encouragé par les campagnes de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat brandi comme fer de lance de la politique nationale de l’autonomisation de la jeunesse Burundaise.

Dans la réalisation de son projet, Bucumi a été confronté à des défis comme tout jeune entrepreneur. Les fonds lui manquaient. Aujourd’hui, il affirme que le PAEEJ et la BIJE lui ont permis de relever ce défi. Cependant, cet entrepreneur en herbe affirme que l’insuffisance de l’offre énergétique reste un obstacle pour les jeunes entreprises.

Innover, l’art de trouver une solution à un besoin social

Avant de se lancer, Zabulon Bucumi affirme avoir minutieusement étudié le marché d’écoulement de ses chemises. Pour lui, il fallait d’abord trouver un terrain où il pouvait mettre en valeur son talent. Dans le but d’offrir aux Burundais des chemises de qualité, ce styliste importe des tissus dont il se sert pour coudre les chemises selon les modèles voulus.

Interrogé sur l’apport de son entreprise comparativement aux services offerts par d’autres personnes engagées dans la couture, Bucumi s’est voulu rassurant. « Notre mission est de produire beaucoup et de vendre en gros, mais suivant des standards internationaux », explique-t-il. Ainsi, les commerçants pourront s’approvisionner sur le marché local en produits de même qualité que ceux importés de l’extérieur.

Les jeunes lauréats des écoles secondaires et des universités devaient voir plus loin

« Il est difficile pour les jeunes qui viennent de terminer les études de se lancer dans l’entrepreneuriat », indique le jeune enseignant entrepreneur. Pour lui, se lancer dans l’entrepreneuriat exige d’avoir des connaissances en éducation financière. Cela, alors que ce genre de cours ne figure pas dans tous les programmes d’enseignement.  Mais il rappelle aux jeunes que les études permettent aux individus de se former et d’étendre leur champ de recherche dans d’autres secteurs de la vie socio-économique.

Pour lui, l’espoir est encore là. Les jeunes ambitieux peuvent toujours changer leur vie, s’auto-développer et développer leurs familles. Il les appelle à prendre du temps pour penser à leur vie, à leur avenir et à fixer leurs objectifs afin de prendre de meilleures décisions. Il conseille à ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat de se documenter pour acquérir les connaissances qui leur permettront d’entreprendre avec succès.

Dans sa vision, Bucumi veut faire de son entreprise une usine capable de satisfaire tous les besoins de ses clients en vêtements de bonne qualité. Il veut que ses clients puissent dans l’avenir avoir toutes sortes d’habits qu’ils veulent que ça soit du point de vue de la couture, des couleurs ou de type de tissu.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques