Environnement

Usage du gaz : faut-il casser les stéréotypes ?

Les habitants de Bujumbura, capitale économique estimés à environ 1 million ne se sont pas encore habitués à l’usage du gaz (butane et propane). Pourtant, celui-ci constitue une plus-value dans la protection de l’environnement. Il n’émet pas de gaz à effet de serre et de déchets. Les investisseurs dans le secteur gazier confirment que ce produit est exonéré des impôts et taxes 

Mercredi le 7 octobre 2020, la question de l’utilisation du gaz a préoccupé les représentants du peuple. C’était lors de l’analyse et de l’adoption du projet de loi portant révision de la loi N° 1/12 du 29 juillet 2013 relative à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Pour rompre avec la pratique d’utiliser le bois de chauffage dans les ménages et préserver l’environnement, les députés estimaient que l’usage du gaz serait une alternative. Pour que les prix de celui-ci soient abordables, ils proposaient son exonération d’impôts et de taxes.

A cette occasion, Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique avait souligné l’importance d’encourager les initiatives locales en matière de production de la tourbe ou autres matières utilisées dans la cuisson. Il avait insisté également sur le fait d’habituer les Burundais à utiliser le gaz. Ainsi, l’article 46 de la loi budgétaire 2019-2020 du Burundi a exonéré le gaz des droits et taxes de douanes. Cela pour booster son utilisation.

Les ménages de Bujumbura, capitale économique sont toujours réticents à l’usage du gaz.

Le charbon de bois et le bois de chauffage plus sollicités à Bujumbura

A Bujumbura, capitale économique, le gaz n’est pas d’habitude utilisé dans le ménages. Pas mal de ménages utilisent le charbon de bois. Les salons de « sauna et massage », les boulangeries…font recours au bois de chauffage. Seuls les hôtels, les grands restaurants, quelques ménages… se rabattent sur le gaz pour cuir les aliments.

Flora Kankurize, habitant le quartier Nyabugete au Sud de la capitale économique avoue qu’elle n’a jamais eu l’idée d’utiliser le gaz. « Le gaz constitue un danger pour les ménages. Si les bouteilles explosent, elles causent des dégâts », s’inquiète la trentenaire, mère d’une enfant.

Jean Ndikumana, jeune célibataire habitant à Nyakabiga au centre-ville témoigne qu’il n’a pas encore vu là où on utilise le gaz dans la cuisson des aliments. « Je n’utilise pas le gaz dans la cuisson de la nourriture. Je mange dans les restaurants. Dans ces derniers, on utilise le bois de chauffage pour cuire les aliments que nous consommons », indique-t-il.

Divine Nshimirimana, habitant à Ngagara au Nord de la capitale économique affirme qu’elle ne dispose d’aucune information sur le gaz. Ce qui fait qu’elle a peur de l’utiliser. « Toutefois, j’ai eu un invité qui m’a suggéré d’utiliser le gaz en me disant que celui-ci est moins cher par rapport au charbon », martèle-t-elle avant de signaler qu’elle reste convaincue qu’on ne peut pas utiliser le gaz pour préparer les aliments dont la cuisson prend trop de temps. C’est le cas pour les haricots.

La direction de Betagas encourage les ménages à utiliser le gaz. La direction de cette société qui importe et fournit le gaz à Bujumbura rassure que la société commercialise le gaz dans des bonbonnes en plastique transparentes. Celles-ci n’explosent pas. Elles laissent également voir la quantité de gaz qu’elles contiennent.

Des bonbones en plastique pour faire face aux explosions

La direction de Betagas informe que les débuts sont difficiles pour les usagers du gaz. Ceux-ci doivent acheter les bouteilles vides. Le prix de ces bouteilles est de 82 000 FBu pour une bouteille de 2kg. Celui d’une bouteille de 6 kg est de 120 000 FBu, celui d’une bouteille de 13 kg est de 150 000 FBu, tandis que celui d’une bouteille de 20 kg est de 200 000 FBu. Ils doivent aussi acheter le détendeur qui s’achète à 40 000 FBu et le tuyau dont un mètre s’achète à 13 500 FBu.

Au moment du réapprovisionnement en gaz, on amène une bonbonne vide et Betagas transborde le gaz dans cette bonbonne. Cette société tranquillise qu’elle a une quantité suffisante de gaz pour approvisionner les clients, soit 3 tanks dont 2 tanks d’une capacité de 21 tonnes chacun et un autre de 42 tonnes.

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Mélance Maniragaba.

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