Environnement

Changement climatique : La culture du palmier à huile frappée de plein fouet

La population de la province de Rumonge alerte du fait que la culture du palmier à huile est menacée par les effets du changement climatique. L’Office de l’Huile de Palme (OHP) recense déjà plus de 200 ha inondés par les eaux des rivières et du lac Tanganyika.  On estime les pertes à plus de 2 milliards de FBu cette année.  On craint que le prix de l’huile de palme soit revu à la hausse

La population de la province de Rumonge alerte du fait que la culture du palmier à huile est menacée par les effets du changement climatique.

 

Dans une descente effectuée par le Réseau National de la Communication pour la Réduction des Risques de Catastrophes le 30 novembre 2023 dans la province de Rumonge, il est ressorti que les habitants de certaines communes de ladite province lancent un cri d’alarme du fait que la culture du palmier à huile est menacée par les effets du changements climatiques.

«Les pieds des palmiers à huile ont été emportés par les eaux de la rivière Buzimba située sur la colline Mugara de la commune Rumonge», se lamente un agriculteur habitant sur la colline Mugara.

Et d’estimer qu’il enregistre déjà une perte de 2 millions de FBu par an, car un seul pied de palmier à huile se loue à un montant qui varie entre 70 mille FBu et 80 mille FBu par an.

Jean Marie Buname, cultivateur habitant la même localité abonde dans le même sens.  «Une grande partie de mon champ de palmiers à huile a été emportée par les eaux de la rivière Buzimba», déplore-t-il.

Il estime perdre un montant de 5 millions de FBu.

L’OHP alerte

L’Office de l’Huile de Palme (OHP) alerte aussi. Selon Jean Claude Bigirimana, technicien de l’OHP, plus de 200 ha de la culture du palmier à huile ont été inondés suite aux fortes pluies qui s’abattent sur le pays en général et la province de Rumonge en particulier. D’autres ont été emportés par ces dernières.

Il explique que le pire s’observe dans les localités riveraines du lac Tanganyika et de ses affluents.  « C’est une perte colossale, car un ha de palmier à’huile génère 15 tonnes de noix de palme», déplore ‐t-il.

En termes d’argent, les cultivateurs perdent 10 500 000 FBu sur un ha de palmiers à huile, car un kg de noix de palme s’achète à 700 FBu. Pour dire que sur une étendue de plus de 200 ha, on enregistre une perte de plus de 2 milliards de FBu.

Risque de hausse du prix de l’huile de palme

Ils craignent que le prix de l’huile de palme soit revu à la hausse suite à la production qui ne sera pas bonne.

Ces agriculteurs demandent à l’Etat d’effectuer le curage au moins dans les affluents du lac Tanganyika qui traversent cette région productrice de l’huile de palme pour limiter les dégâts, car ils expliquent que les lits des rivières telles que Murembre, etc sont pleines d’alluvions.

La profondeur de ces rivières s’est beaucoup réduite. Et par conséquent, suite à ces fortes pluies, les eaux des rivières ont débordé et ont fini par envahir les champs de palmiers à huile.

Le bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage de Rumonge affirme que le secteur agricole est très affecté par les effets du changement climatique depuis le mois d’octobre 2023.

Selon Jean Marie Congera, directeur provincial du BPEAE à Rumonge, une étendue de 15 ha sur 50 ha du marais de Buzimba située sur la colline de Mugara dans la commune Rumonge a été emportée par les eaux de la rivière Buzimba.

50 autres ha sur 200 ha du marais de Gatakwa n’ont pas été épargnées par la pression de ces eaux pluviales.  Il argue que la perte est énorme, car il y avait des cultures vivrières, des palmiers à huile, etc.

Et de préciser que les communes les plus affectées par les effets du changement climatique dans la province de Rumonge sont entre autres Rumonge, Muhuta et Bugarama.

Et de conclure en demandant à la population de respecter les zones tampons comme c’est prévu par le code de l ’eau, de planter les arbres fixateurs et de bien utiliser les informations sur le climat offertes par l ’IGEBU.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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