Santé

Comment se prépare-t-on à lutter contre Ebola ?

La Maladie à Virus Ebola (MVE) se rapproche peu à peu des frontières du Burundi. Rien que la semaine dernière, deux cas ont été déclarés dans la ville de Bukavu qui se trouve à quelques encablures de la frontière du Burundi. Que fait le pays pour affronter ce fléau?

Cela fait plus d’une année que  la MVE sévit en RDC. C’est presqu’un miracle que le Burundi n’ait encore connu aucun cas quand on sait que la RDC partage avec le Burundi une frontière de plus de 180 km.  D’après le journal Le Monde, depuis une année,  1934 personnes ont succombé à cette maladie en RDC. Ebola se transmet par contacts humains directs et étroits. Il a un  taux de létalité très élevé. Ce qui en fait une maladie très dangereuse. On s’en souvient, Ebola avait tué près de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) entre 2013 et 2014. C’est sans doute la dangerosité de cette maladie qui a poussé  l’OMS à la déclarer urgence sanitaire mondiale le 17 juillet 2019. Le Burundi a tout intérêt à prendre des mesures préventives, d’autant plus que le grand voisin de l’Ouest est connu pour avoir un système sanitaire des plus défaillants du monde.

Lutte contre Ebola

Entre 4 et 5 mille personnes empruntent le point de passage de Gatumba chaque jour. Or, seuls 125 km séparent la ville d’Uvira de celle de Bukavu qui connait déjà des cas de MVE. Il est primordial que ce point de passage soit protégé. Une équipe de personnel soignant est déjà déployée à cet endroit. Elle est dotée de thérmoflashes pour relever la température des voyageurs. Bien plus, dans une des bâtisses préfabriquées qui servent de bureaux, un dispositif hi-tech permet de scanner chaque passant qui entre au Burundi.

La frontière de Gatumba s’en sort tant bien que mal

La frontière de Gatumba est un des  passages qui  connait une grande affluence. Elle sert de passerelle entre les villes de Bujumbura (Burundi) et Uvira (RDC), des villes satellites. Entre 4 et 5 mille personnes emprunte ce passage  chaque jour. Or, seuls 125 km séparent la ville d’Uvira de celle de Bukavu qui connait déjà des cas de MVE. Il est primordial que ce point de passage soit protégé. Une équipe de personnel soignant est déjà déployée à cet endroit. Elle est dotée des thérmoflashes pour relever la température des voyageurs. Bien plus, dans une des bâtisses préfabriquées qui servent de bureaux, un dispositif hi-tech permet de scanner chaque passant qui entre au Burundi. Plus loin, il y a deux seaux en plastique contenant une solution chlorée où les passants doivent se désinfecter les mains. Deux seaux, c’est évidement peu par rapport à la grande affluence que connait le passage. C’est le constat qu’a fait Joseph Butore, le Deuxième Vice-Président de la République qui vient d’effectuer une visite pour se rendre compte du niveau de préparation de la lutte contre la MVE en compagnie du représentant de l’OMS au Burundi.  Il faudra augmenter le nombre de seaux pour qu’il n’y ait pas une longue file d’attente. Ce qui pourrait entrainer des conséquences fâcheuses, a conseillé M. Joseph Butore.

Le dispositif anti Ebola se consolide 

A l’Aéroport Internationale Melchior Ndadaye où le Deuxième Vice-Président de la République, le représentant de l’OMS  au Burundi et les autorités du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida ont  fait également un tour, une équipe veille au grain. Personne ne peut passer à travers les mailles du filet. Le protocole est rigoureusement suivi. Il faut aussi savoir que l’INSP abrite un laboratoire de dépistage du MVE. C’est là où on achemine les échantillons  pour examiner de plus près  les cas suspects.

Un vaccin pour les personnes à risque

Un vaccin est en train d’être administré au personnel de la santé et à d’autres personnes à risque  comme les agents de l’OBR, les agents de police, les fonctionnaires de l’OIM, etc. Tous ceux  qui travaillent aux frontières vont être également vaccinées sur base de volontariat, a indiqué le Dr Alexis Niyomwungere chargé de la vaccination contre la MVE. Cela parce qu’ils sont en contact avec les voyageurs qui viennent de l’étranger et qui pourraient avoir été en contact avec le virus d’Ebola.

CTE  Mudubugu, poste avancé dans la lutte contre la MVE

Après les déboires du Centre de Traitement d’Ebola (CTE) de Rukaramu, le gouvernement en partenariat avec l’OMS et d’autres partenaires a mis en place un autre CTE à Mudubugu dans la localité de Gihungwe. Avec  24 lits déjà disponibles, sa capacité d’accueil augmentera  bientôt et il sera totalement fonctionnel dans les prochains jours.  Dans le pire des cas, une morgue a été prévue dans ce centre pour conserver les victimes d’Ebola et la Croix-Rouge a aidé à entraîner une équipe qui sera chargée d’enterrer les morts.

Ces corps vont être traités un peu différemment. Ce qui se fait culturellement. Il va falloir expliquer aux communautés pourquoi on le fera différemment. Leurs sépultures seront dans un lieu qui sera mis à disposition par les autorités, a indiqué Dr Walker Kazadi Mulombo, représentant de l’OMS au Burundi. « Nous saluons ce que les partenaires internationaux sont en train de faire ici dans le cadre de la bonne  collaboration avec le ministère ayant de la Santé Publique, mais aussi dans un cadre plus élargi avec le gouvernement  dans son ensemble. Le dossier Ebola ne peut être confié au seul ministère de la Santé  Publique et à ses partenaires. Nous sommes prêts à travailler avec tous nos partenaires. Le gouvernement prendra toutes les décisions nécessaires pour protéger le pays contre le fléau d’Ebola », a fait savoir le Deuxième Vice-Président de la République à la fin de la visite.

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Parfait Nzeyimana.

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