Integration régionale

Communautés économiques régionales : Le Corridor Nord négocie péniblement le marché burundais

Les opérateurs économiques Burundais se disent prêts à emprunter le Corridor Nord, c’est-à-dire faire passer les importations et les exportations au port de Mombassa au Kenya une fois les prix réduits. Toutefois, ils confirment qu’ils empruntent actuellement le Corridor Central qui offre plus de facilités

Les usagers des corridors préfèrent le Corridor Central moins disant par rapport au Corridor Nord.

    

Les consultations régionales sur l’analyse des défis et des opportunités sur le Corridor Nord se sont déroulées à Bujumbura entre le président du comité de Partenariat Public-Privé (PPP) et la communauté des affaires des Etats membres parmi lesquels le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda lundi le 21 novembre 2022.

A cette occasion, les Burundais ont affirmé que faire passer les produits dans le Corridor Central qui part du port de Dar-es-Salaam offre plus de facilités par rapport à les faire passer dans le Corridor Nord.

Tenant compte du coût de transport d’un container 20 pieds, il y a de cela 4 mois, ils informent que ce coût était estimé à 510 USD pour un container rempli de marchandises. Vide au retour, le coût de celui-ci était évalué à 120 USD. Cela dans un même pays qui est le Kenya et sur le tronçon Mombasa-Naivasha.

Les opérateurs économiques disent qu’à la même période, les frais de transport d’un container 20 pieds pour le locataire d’un camion avoisinaient 3 500 USD de Mombasa (Kenya) à Bujumbura (Burundi) tandis que pour le propriétaire du camion, ils étaient évalués à 2800 USD.

Cela au moment où de Dar-es-Salaam (Tanzanie) à Bujumbura (Burundi), les frais de transport d’un container 20 pieds pour le locataire d’un camion étaient évalués à 3 000 USD tandis que pour le propriétaire du camion, ces frais tournaient autour de 2 600 USD.

Actuellement, les prix ont monté. D’une façon générale, le coût de transport d’un container de Mombasa à Bujumbura serait de 4 500 USD tandis que le coût de transport d’un container de Dar-es-Salaam à Bujumbura serait de 3 800 USD.

Le coût compte

Selon Melchiade Niyonzima, président de l’Association des Transporteurs Internationaux du Burundi (ATIB), l’histoire des corridors est une question de compétitivité.

« Plus de 95% des transporteurs internationaux empruntent le Corridor Central moins disant », explique-t-il avant d’annoncer que c’est dans le but d’augmenter le trafic au niveau du Corridor Nord que les autorités dudit corridor ont organisé les consultations.

Toutefois, fait remarquer M.Niyonzima, l’emprunt du Corridor Nord sera conditionné par les coûts.

Et de préciser : « L’usage du Corridor Nord est handicapé par des défis comme l’utilisation des systèmes non harmonisés par les pays membres. Ces systèmes sont ASYCUDA WORLD, Tancis, et Simba ».

M.Niyonzima informe que le certificat de transport fait également défaut sans oublier le certificat de destination des produits.

« Ce dernier n’est plus obligatoire dans d’autres pays. Et d’ailleurs, les marchandises en transit peuvent changer de destination », notifie-t-il.

Malgré cela, M.Niyonzima se réjouit de l’ouverture de la frontière de Namanga qui réduit la distance entre Nairobi et Mombasa jusqu’à Bujumbura. Celle-ci est estimée aujourd’hui à 1600 kilomètres, soit presque la même distance entre Dar-es-Salaam et Bujumbura. 

Probable abandon de penser au Corridor Nord avec l’apparition du chemin de fer

Denis Nshimirimana, secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) reconnait que le Corridor Central est plus rassurant par rapport à d’autres corridors.

D’ailleurs, confirme-t-il, le développement de l’usage multimodal (voie ferroviaire et lacustre) est d’environ 40 % inférieur par rapport au transport par route. 

Et de renchérir : « Aujourd’hui la Tanzanie a accordé au Burundi deux espaces de 10 hectares chacun pour y construire des ports secs. Ce qui facilitera la manutention, réduira la distance jusqu’au port de Dar-es-Salaam et évitera les embouteillages dans la ville de Dar-es-Salaam. Ce qui augmente les facilités au niveau du Corridor Central ».

M.Nshimirimana conclut qu’une fois que le projet de construction du chemin de fer à écartement standard (SGR) reliant la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC) deviendra réalité, le recours au Corridor Nord disparaîtra à moins que cela soit un cas exceptionnel.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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