Finance

D’où vient la monnaie Burundaise ?

Dernièrement, la Banque de la République du Burundi  (BRB) a mis en circulation  de nouveaux billets de banque. Force est de constater que certains billets vieillissent plus vite que les autres. Burundi Eco  propose à ses lecteurs quelques éclaircissements sur la genèse de la monnaie burundaise

La banque centrale a le monopole d’émission de la monnaie burundaise mais ce n’est pas  forcément elle qui la frappe. Cependant, les banques centrales de certains pays (USA, France, Kenya) ont des maisons qui impriment leurs billets. Certaines maisons sont renommées dans  la fabrication de la monnaie. Les nouveaux  billets qui viennent d’être mis en circulation ont été fabriqués par Oberthur Fiduciaire, une usine française.

Si certains billets sont frappés de l’effigie des héros nationaux (Prince Louis Rwagasore et Melchior Ndadaye), les anciens billets portaient l’effigie des dirigeants de l’époque tels que le Roi Mwambutsa Bangiricenge et le Président Michel Micombero

La banque centrale lance un appel d’offre restreint

Pour un pays qui ne dispose pas de maisons qui impriment ses billets, la banque centrale lance un appel d’offre. Ce dernier doit être restreint, car il ne concerne que les entreprises possédant la technicité nécessaire. A ce propos, dans une conférence de presse lors de la mise en circulation des nouveaux billets, M. Clément Butoke, responsable du service Emission, Caisses et Trésor (ECT) à la BRB a  révélé qu’il existe une liste d’imprimeurs pré-qualifiés sur base de leur technicité et de leur renommée. M. Butoke a précisé que les usines imprimant les billets doivent avoir des certifications de contrôle de qualité comme les certifications ISO. A titre d’exemple, il a indiqué que les imprimeries fabriquant les Euros doivent avoir l’accréditation de la Banque Centrale Européenne (BCE) délivrée lorsque ces imprimeries respectent les normes de qualité et de sécurité fixées par cette banque. Le choix est souvent guidé par le rapport prix-qualité car comme on peut s’en douter, les billets diffèrent en qualité, en dimensions et en poids.  C’est l’Etat qui paie la fabrication de la  monnaie.

La durabilité d’un billet dépend de plusieurs facteurs

La qualité d’un billet est déterminante dans la longévité de son usage, mais ce n’est pas le seul facteur. S’il est de bonne qualité mais qu’il est  mal conservé, le billet ne durera pas longtemps. L’exemple typique  ici, ce sont ces mamans au marché qui conservent leurs  billets dans les nœuds de leurs pagnes. La fine couche plastique qui couvre le billet de 1000 FBu pour le protéger de l’humidité se détache quand il est mal conservé. Bien encore, dans les pays où le taux d’inclusion financière reste faible, les billets s’usent rapidement parce que les utilisateurs ne les conservent pas forcément dans de bonnes conditions. En fait, quand les clients déposent l’argent sur leurs comptes en banque,  les agents trient les billets usés et les acheminent à la banque centrale qui les remplace par de nouveaux.

L’histoire mouvementée du FBu

En 1960 quand le Congo belge a acquis son indépendance, une nouvelle monnaie fut émise, le franc du Ruanda-Urundi, qui dura jusqu’en 1964, deux ans après l’indépendance respective du Burundi et du Rwanda en 1962. Cette monnaie commune aux deux pays fut alors remplacée par le franc rwandais pour le  Rwanda et le franc burundais (FBu) pour  Burundi. Les billets de FBu changeront au fur des années. Si certains billets sont frappés de l’effigie des héros nationaux (Prince Louis Rwagasore et Melchior Ndadaye) les anciens billets portaient l’effigie des dirigeants du pays de l’époque tels que le Roi Mwambutsa Bangiricenge et Président Michel Micombero. Certains billets et pièces de monnaie ont cours légal, mais ne sont plus  en circulation. Il s’agit des billets de 10, 20 et 50 FBu, mais aussi des pièces de 1, 5, 10 FBu.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques