Entrepreneuriat

Groupe Icumu : Pour une culture burundaise digitalisée

Au Burundi, l’art attire de plus en plus la jeunesse. Une nouvelle génération d’artistes profite parfois des nouvelles technologies de l’information pour innover dans le domaine culturel. Lancé en 2020, le groupe Icumu s’efforce d’illustrer les contes, les fables et les légendes burundais à travers les dessins animés. Burundi Eco est allé à la rencontre de ces jeunes passionnés de l’expression culturelle à la burundaise.

l’initiative du groupe Icumu est de ressusciter les éléments de la culture burundaise en mode digital à travers les dessins animés.

Les nouvelles technologies de l’information pourraient faire briller davantage la culture burundaise. Depuis 2020, un groupe de jeunes s’est engagé à mettre ses connaissances au service de la culture. « Les contes, les légendes et mythes de notre culture sont pleins de conseils qui nous aident dans la vie sociale, mais les parents d’aujourd’hui n’ont pas le temps d’apprendre à leurs enfants notre culture », fait remarquer Guy Darcy Iradukunda, réalisateur et coordinateur du groupe. Selon ce dernier, l’initiative du groupe Icumu est de ressusciter ces éléments de la culture burundaise en mode digital à travers les dessins animés.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, ces anciens camarades de classe auront passé deux longues années à se préparer. Ils devront notamment se former techniquement via internet tout en s’inspirant des autres productions existantes avant de décider de créer un dessin animé totalement burundais. D’après Iradukunda, les histoires du célèbre Kirikou, le personnage principal du dessin animé congolais leur aura beaucoup inspiré.

En mars 2023, le groupe Icumu a finalement mis en ligne son premier film intitulé «GAHANGA» avec sous titrage en français. Cette œuvre de 5 min 49 secondes de long en 2 D aura coûté 5 millions de FBu. L’animation sera produite sur base du texte « Gahanga wishwe n’iki » du livre de 3ème année primaire qui présente un personnage qui avait du mal à garder le secret. « Le but est de mettre en exergue les contes, les mythes et les fables burundais à portée éducative », précise Iradukunda.

De la passion à la création d’emploi

La production des contenus animés demande de l’argent et le groupe Icumu doit faire appel à différents partenaires pour financer ses projets. Pour mener à bien leur mission, ces jeunes créateurs doivent parvenir à récolter des fonds. Grâce à leurs talents, ils gagnent quelques marchés où ils fournissent des œuvres d’art. Le coordinateur du groupe Icumu mentionne notamment des publicités et des plaidoyers pour quelques organisations internationales basées à Bujumbura.

Ils produisent entre autres des messages de sensibilisation et des stop motions pour les campagnes. Ils produisent également des bandes dessinées et des croquis qu’ils vendent par après. « Le peu d’argent qu’on gagne dans ces marchés nous aident beaucoup, non seulement quand il s’agit d’acheter le matériel ou de faire réparer nos machines qui tombent en panne mais aussi dans la vie de tous les jours », indique Iradukunda. De toutes les façons, le coordinateur du groupe Icumu se félicite du fait que leur groupe parvient à gagner quelques sous grâce à leurs talents.

 Les défis ne manquent pas

Avec un desktop, une tablette et 3 ordinateurs portables obtenus à la sueur de leur front, le groupe manque cruellement de moyens financiers pour mieux exploiter son potentiel. En l’occurrence, des ordinateurs adaptés au travail de réalisation, des imprimantes et un local de travail adapté.  « Le plus urgent pour nous c’est d’avoir un local sécurisé où travailler et des ordinateurs », indique Iradukunda. Il affirme qu’ils sont obligés d’emprunter le matériel quand ils ont à travailler sur un projet dépassant les moyens matériels à leur disposition.

Avec une vision d’accéder aux podiums national et international, le groupe Icumu a encore du pain sur la planche. Mais il continue son bonhomme de chemin et espèrent un jour voir une de leurs œuvres parmi les nominés dans les festivals internationaux.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Amandine Gatore.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques