Entrepreneuriat

La reconversion professionnelle pour pallier au chômage

Nombreux sont les jeunes qui font recours à la reconversion professionnelle pour faire face au chômage.  Indépendamment de leur cursus académique, la plupart des jeunes exercent des métiers qui n’ont rien à avoir avec leur formation de base. Par contre, d’autres préfèrent fructifier les compétences acquises. C’est le cas de Thierry Niyongabire, informaticien de formation qui a initié un projet de secrétariat public qui évolue vers un studio de production à Gitega. Son parcours.

Thierry Niyongabire est un jeune ambitieux de la capitale politique Gitega. Après ses études universitaires en informatique, il s’est lancé dans la production des supports imprimés et l’audiovisuel. « Compte tenu de la situation de chômage et du verrouillage du marché de travail je me suis dit qu’il faut plutôt créer des opportunités d’emploi.  D’où l’initiative de réaliser un projet de mettre en place un secrétariat public qui offre des services de saisie-impression des documents, de mise en page et de production d’autres supports de communication (cartes d’invitation, faire-parts, communiqués, correspondances, etc.) », renseigne-t-il.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid

Pour entreprendre, il faut s’armer de courage et de détermination. Certes, les débuts sont toujours difficiles, mais seule la finalité compte le plus. Le monde des affaires exige des résultats quel qu’en soit le prix. Or, on ne peut atteindre les résultats que si on a la volonté de réussir. Le risque, l’échec et la réussite font le quotidien de tout entrepreneur.

L’entrepreneur Niyongabire est déterminé plus que jamais à atteindre ses objectifs. Il a commencé avec un seul laptop qu’il utilisait pour apprendre les langages de programmation. Par après, il a bénéficié du soutien de ses parents pour constituer un capital de départ. Avec deux millions et demi de FBu, il a pu acheter trois ordinateurs de bureaux et une mini-imprimante multiservice (impression-photocopie-scan). « Je n’avais pas de bureau, je travaillais à la maison. Au départ, je n’espérais pas décrocher des clients qui sollicitent mes services. Petit à petit, les étudiants et les amis de classe ont afflué pour faire la polycopie des syllabus ou imprimer leurs travaux de fin d’études universitaires. C’est comme ça que j’ai démarré mon projet », se remémore-t-il. Progressivement, notre interlocuteur gagne la confiance des clients et a loué un espace de travail le long de la route Gitega-Rutana en plein centre-ville.

Tout n’est pas rose

Les entrepreneurs en herbe se heurtent à la situation économique et financière défavorable aux affaires. Ils sont parfois à court de capitaux et subissent de plein fouet les conséquences de la dépréciation monétaire et de la baisse de l’activité économique dans le pays.

D’après Thierry Niyongabire, la fluctuation des prix des intrants affecte directement le prix de revient. « La plus grande difficulté est liée au fait que les prix des consommables sont en nette augmentation. A titre illustratif, une rame de papier qui coûtait 11 500 FBu en 2017 coûte actuellement plus de 16 000 FBu. Un papier photo dont le prix était évalué à 4500 FBu la pièce, coûte actuellement environ 6000 FBu », détaille-t-il.  Cela réduit considérablement la marge

bénéficiaire d’autant plus que les prix de nos services ne peuvent pas suivre le même rythme au risque de mettre la clé sous la porte faute de clients.  L’autre défi est lié au manque de ressources financières pour augmenter sa capacité de production, déplore-t-il.

Pour combler ce déficit, cet informaticien de formation réalise des travaux de consultance çà et là sur la mise en place des systèmes digitalisés de gestion. Il a déjà confectionné des applications web à vendre aux opérateurs économiques.

Des retombées positives de son business

L’exploitation des secrétariats publics fait vivre de nombreuses familles à Gitega. Niyongabire n’est pas le seul à en tirer profit. Avec les recettes engrangées, il a pu fonder son foyer. Il est marié et père de trois enfants. Il fait tourner sa boîte avec l’aide de sa femme qui l’appuie à travers les activités de transfert d’argent par téléphone. L’autre avantage c’est l’accès aux revenus qui lui permet d’être solvable auprès des institutions de microfinances. Il s’apprête déjà à liquider une dette qui lui a permis d’acheter des équipements.

Thierry Niyongabire a de la passion pour la production audiovisuelle. Il est musicien-compositeur de chansons. Il a déjà publié son single audiovisuel intitulé : « Ibikorwa vyawe mana biratangaje ». Il ambitionne créer sa propre maison de production à Gitega.

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A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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