Tourisme

Le secteur du tourisme, parent pauvre de l’économie burundaise

Lors de la deuxième édition du forum national sur le développement, le tourisme a fait l’objet des échanges houleux. C’est un secteur qui n’est pas développé. De surcroît, il manque un cadre légal. Ce qui occasionne des chevauchements dans différents ministères

Albert Mbonerane, fondateur de l’organisation Action Ceinture Verte pour l’Environnement (ACVE) propose la gestion des forêts, des parcs et du tourisme dans une même structure. (Photo : Akeza net)

« Le secteur du tourisme existe compte tenu des potentiels dont le pays dispose : le lac Tanganyika, les aires protégés, les forêts, le patrimoine culturel, etc. Toutes ces choses, sont à vanter et à vendre. Avant tout, le tourisme est un secteur qui a besoin de la volonté politique », a fait savoir Carmen Nibigira, ancienne directrice générale du tourisme lors de la deuxième édition du Forum national sur le développement du Burundi qui s’est tenue à Bujumbura du 20 au 21 avril 2023 au Palais des Congrès de Kigobe.

Même si le Burundi a des potentialités touristiques, elles sont toujours à l’état brut. Ce sont des produits qui n’ont pas encore de plus-value. « Par exemple, nous disons souvent que le lac Tanganyika est beau, mais d’autres pays affirment qu’ils ont de beaux lacs aussi. Alors, qu’est-ce qu’on ajoute à notre lac  pour qu’il soit meilleur ? », s’interroge Mme Nibigira. Pour elle, le Président de la République est considéré comme le premier ambassadeur du tourisme. Pourquoi ?  Son implication dans le secteur envoie un message très fort aux citoyens burundais et aux partenaires du Burundi.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour promouvoir le tourisme ?

Pour Mme Nibigira, à part l’Etat, les privés devraient investir dans le secteur du tourisme. Ce dernier a besoin également de personnel formé et qualifié. De surcroît, le Burundi doit être compétitif par rapport aux pays limitrophes, car ils ont les potentiels touristiques similaires : la culture, les forêts, les aires protégés, etc. L’autre fait marquant est que les Burundais doivent être conscients que le tourisme ne peut pas évoluer sans qu’ils participent à son développement.

« Le tourisme doit être transformé pour qu’il soit un réel secteur générateur de revenus. Le Burundi a beaucoup de potentialités dans le secteur du tourisme. Nous avons beaucoup de choses à vanter et à vendre. Malheureusement, les sites touristiques ou toutes les choses que nous pourrions vendre ne sont pas entretenus », précise Jacques Bigirimana, directeur général du tourisme.

Le chevauchement dans les ministères, un défi majeur

Le problème majeur auquel fait face le secteur du tourisme c’est l’inexistence d’un cadre légal régissant l’industrie du tourisme au Burundi. En conséquence, selon M. Bigirimana, le secteur touristique fait face au chevauchement observé dans différents ministères. « C’est dommage de voir les touristes accueillis tantôt par les agents du ministère en charge de l’environnement, tantôt par ceux du ministère en charge de la culture, etc. En plus, certains sites touristiques sont gérés par l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE), d’autres sont gérés par l’administration… », se désole M. Bigirimana.  A cause de ce chevauchement, différents sites touristiques ne respectent pas les normes touristiques. Par exemple, la source la plus méridionale du Nil n’est pas entretenue comme il faut.

Pour M. Bigirimana, cette problématique devrait être une priorité pour que le tourisme soit un secteur générateur de revenus. Il recommande la mise en place d’une loi portant organisation du secteur du tourisme au Burundi et d’une politique nationale du tourisme. Albert Mbonerane, fondateur de l’organisation Action Ceinture Verte pour l’Environnement (ACVE), abonde dans le même sens. Pour lui, il ne faut pas séparer les forêts, les parcs et le tourisme. Il faudrait plutôt qu’il y ait un ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et du Tourisme.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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