Genre

Les victimes des VBG : Leur réinsertion socio-économique est possible

Chaque année, Des millions  de filles et de femmes du monde entier subissent des violences physiques ou sexuelles.  Les Burundaises ne sont pas épargnées de  cette férocité.  Toutefois, ces victimes de violences basées sur le genre n’en sont des victimes à vie. Elles  peuvent être réintégrées dans la vie socio-économique du pays. 

Mme Floride Ndakoraniwe, représentante légale de l’Abubef :«Les victimes des violences sexuelles n’en sont pas des victimes à vie , elles peuvent reprendre leurs activités socio-économiques du moment que la famille et l’entourage essaient de compatir et réinsérer la victime dans son milieu de vie ».

 

«Les victimes des violences sexuelles  n’en sont pas des victimes à vie , elles peuvent reprendre leurs activités  socio-économiques  du moment que le bourreau est puni  s’il est identifié  et appréhendé et que la famille et l’entourage essaient de compatir et réinsérer la victime dans son milieu de vie », déclare Floride Ndakoraniwe, représentante légale de l’Abubef, une ONG locale qui milite  pour l’amélioration  du bien- être familial de la population burundaise  à travers la jouissance  des droits et l’accès  équitable   aux services de santé sexuelle et reproductive de tout un chacun  et plus particulièrement les jeunes  et les groupes mal desservis    . Elle indique cependant que la victime des VBGs  est très stigmatisée  par l’entourage dans la société burundaise et cela pendant une bonne période .Ce qui provoque des retards dans la  réinsertion socio-économique de celle -ci   .

Mme Ndakoraniwe indique que les VBGs  affectent  des femmes  de tous âges voire les mineures de moins de 10 ans et se présentent sous plusieurs formes,  notamment la violence sexuelle avec pénétration ou tentative de pénétration, la violence  physique,  la violence psychologique  et la violence économique.

L’Abubef   répertorié seulement compte 4468 cas de violences basées sur le genre  au cours de ces 5 dernières années. La représentante  de l’Abubef fait savoir  que  les auteurs de ce crime sont généralement des bourreaux masculins ou des hommes qui s’en prennent  leurs propres femmes

La prise en charge médicales des victimes des VBG, une priorité

Les filles et  les femmes victimes des VBGs  doivent se présenter  aux centres de santé  ou aux hôpitaux proches d’elles. Elles  reçoivent un traitement  psychothérapeutique,  des antirétroviraux pour prévenir l’infection à la VIH et des soins locaux  lorsqu’il y a des blessures  corporelles. A cela s’ajoute  une contraception  d’urgence  pour éviter les grossesses non désirées à la victime  des VBG.

Ainsi, Mme Ndakoraniwe lance  un clin d’œil à la population burundaise d’amener la victime à l’hôpital ou au dispensaire le plus tôt possible soit en moins de 48 heures pour minimiser les conséquences de cette violence.

Un certain nombre  d’associations accompagnent les victimes des VBGs

« Après le traitement médical, les centres de santé ou les hôpitaux  réfèrent  la victime vers d’autres structures  pour couvrir d’autres aspects   non couverts par le dispensaire ou l’hôpital.   Il y a des ONGs locales  qui interviennent  dans  la prise en charge des VBGs  en l’occurrence  l’Association des Femmes Juristes pour le volet juridique , NTURENGAHO pour l’encadrement et l’hébergement  de la victime enceinte refoulée  par les siens en attendant la mise au monde  de l’enfant  mais aussi le  CDFC  qui est une structure étatique chargée de la gestion communautaire  des cas de VBGs et de la réinsertion sociale des victimes » , répond  la représentante de l’Abubef  sur la question de savoir les initiatives  locales pour accompagner les VBGs ?

La réinsertion socio-économique est possible, mais…

Pour Vevrine  Niyomwungere, psychologue au sein du Collectif des Associations Féminines  et ONGs Féminines du Burundi (CAFOB) , la réinsertion socio-économique des victimes des VBG est possible mais ces victimes ont besoin d’ un appui de l’entourage .« Parfois les VBGs sont dues  à  la  pauvreté des ménages», souligne  –t – elle.  «Au sein du CAFOB par exemple, on  a mis  les victimes des VBGs  qui étaient  dans le besoin ensemble pour leur apprendre l’entrepreneuriat  en groupes. La formation consistait   en l’élaboration  des plans d’affaires de leurs choix et en  la gestion de ceux –ci. Après l’évaluation des plans de tout un chacun, on leur a donné un appui financièr pour réaliser leurs projets », fait savoir  Mme Niyoomwungere avant d’ajouter le  résultat obtenu  était bons car plus de 90 % parviennent à continuer leur petit business à la fin du projet qui leur a donné le financement et que seulement 10 % enregistre une perte pour des raisons différentes qui ne dépendent pas d’elles.

«Ces victimes sont aujourd’hui autonomes et peuvent contribuer  au le bien-être de leurs familles et leurs enfants », déclare-t-elle

La stigmatisation fait défaut

Toutefois Madame Niyomwungere fait savoir que la réinsertion sociale des VBGs est plus  facile pour les  enfants que pour  les adultes en raison que les enfants ne sont pas conscients de ce qui leur est arrivé.  Parmi les groupes qui enregistrent un retard de réintégration sociale figurent les filles qui sont encore sur le banc de l’école.  Celles–ci  sont obligées  d’être transférées  dans  d’autres écoles  pour éviter la   stigmatisation de la part de leurs camarades d’école. Une fois transférées, elles-mêmes parviennent  réintégrer dans la société et sont à mesure d’avoir un bon rendement.

Des initiatives pour avoir une société sensible au genre

D’autres initiatives  pour accompagner les victimes des VBGs sont entre autres les dialogues communautaires  auxquels  sont invités  les différents groupes notamment les autorités administratives , les représentants des forces de l’ordre et de sécurité  ,les jeunes et les cadres sanitaires pour  échanger sur le rôle de chacun dans la lutte contre les  VBGs et la réinsertion socio-économique des victimes des VBGs. A cela s’ajoutent  les dialogues intergénérationnels  des enfants et des adultes pour que les  futures générations soient au courant des  conséquences des VBGs afin d’éradiquer ces violences dans la population Burundaise. « Avoir une société sensible au genre  pourrait contribuer énormément  dans le combat  contre les VBGs», conclut la psychologue  œuvrant  au centre d’accompagnement intégré du CAFOB.

A l’occasion de  la journée internationale des droits de la femme, la psychologue Niyomwungere appelle  les parents  à dénoncer les auteurs des violences sexuelles et à éviter de résoudre  la question  à l’amiable, car   cela pourrait provoquer  une surabondance  des VBGs.

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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