Transport

Montée des eaux du lac Tanganyika : Refouler l’eau pour éviter la perturbation de la navigation

Un capitaine ingénieur de navigation considère la montée des eaux du lac Tanganyika comme un phénomène naturel pouvant perturber le transport lacustre. Cela une fois que le littoral n’est pas remblayé. Ce qui occasionnerait un chômage chez les membres d’équipage, les opérateurs économiques, les dockers…

Capitaine Ingénieur de navigation Georges Rukere : « La montée des eaux du lac Tanganyika ne peut pas impacter le mouvement des bateaux, une fois que les précautions seraient prises à temps ».

« Les bateaux sont conçus pour naviguer sur l’eau. S’ils n’ont pas un problème technique ou s’ils n’ont pas été surchargé, les bateaux ne peuvent pas chavirer », explique Capitaine Ingénieur de navigation Georges Rukere tout en tranquillisant les opérateurs économiques que la montée des eaux du lac Tanganyika ne peut pas impacter le mouvement des bateaux une fois que les précautions seraient prises à temps.

Pour lui, le problème surgirait une fois le port serait submergé et que les entrepôts et les grues ne fonctionneraient plus. Dans ce cas, martèle-t-il, il n’y aura pas des actions de chargement et de déchargement des bateaux. Ce qui retardera l’arrivée ou le départ des marchandises et, partant, ce qui occasionnera le chômage. Cela parce que, confirme Capitaine Ir Rukere, les opérateurs économiques verront leurs opérations réduites et que leurs employés vont observer un chômage technique d’une durée indéterminée. Ce qui impactera également le trafic commercial, soit une augmentation des prix suite aux produits qui deviendront rares.

Remblayer le littoral du lac, une solution à court terme

Capitaine Ir Rukere indique que remblayer le littoral du lac Tanganyika constitue une solution à court terme pour protéger le littoral, les ports et les plages. Ce qui facilite l’accostage des bateaux, leur déchargement et leur chargement. Malgré cela, il reconnait que cette solution est si chère qu’un gouvernement doit avoir du soutien pour l’envisager.

« En allongeant la côte par exemple par de la boue ou de grosses pierres, on diminue la force des vagues qui détruit le littoral. Ce signifie que c’est l’homme qui refoule l’eau au lieu que ce soit l’eau qui refoule l’homme », notifie Capitaine Ir Rukere avant de témoigner que même ailleurs dans les ports de Dar-es-Salaam et Kigoma en Tanzanie et au port de Mpulungu en Zambie, il a fallu refouler l’eau pour protéger les ports.

Cependant, fait remarquer Capitaine Ir Rukere, dans les pays riches comme aux Pays-Bas, on a tracé des caniveaux pour canaliser l’eau qui déborde.

Le transport lacustre pour faciliter la vie aux consommateurs

Capitaine Ir Rukere rappelle que le transport multimodal est peu coûteux et fiable. « Nous savons que le Corridor Central est le plus utilisé parmi les autres corridors pour les imports-exports du pays, c’est-à-dire de Bujumbura jusqu’au port de Dar-es-Salaam. Plus de 95% de nos produits transitent par le port de Dar-es-Salaam. Or, du port de Dar-es-Salaam, il y a les routes, le chemin de fer et le lac Tanganyika pour arriver à Bujumbura. C’est en utilisant le chemin de fer et le lac Tanganyika que les produits arrivent en grande quantité et à un coût raisonnable », éclaire-t-il tout en insistant sur le développement de l’usage du lac Tanganyika comme mode de transport et la protection des infrastructures installés le long de ses rives.

Capitaine Ir Rukere notifie que bien que le port de Bujumbura ait été construit à un niveau bas, il y a moyen de le protéger comme on est en train de le faire à l’avenue de la Plage en remblayant les alentours du port. Ce qui permettra de continuer la navigation et d’éviter le chômage des personnels des bateaux et des dockers. 

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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