Commerce

Montée en flèche des prix des oignons

Le prix des oignons rouges et blancs est passé entre 1 500 FBu et 2 000 FBu à 6 000 FBu et 7 000 FBu, soit une augmentation de plus de 300 % en l’espace de deux semaines à Bujumbura City Market (BCM) appelé communément « Chez Sion ». Les vendeurs alertent sur la résistance des clients. Ce qui occasionne des pertes

Les oignons sont devenus chers depuis bientôt deux semaines à Bujumbura City Market (BCM).

Les vendeurs des oignons confirment la montée en flèche de leur prix par kilo depuis Ngagara le marché d’approvisionnement depuis bientôt deux semaines. Et de déplorer que malgré le prix exorbitant des oignons au marché d’approvisionnement, l’intérieur du contenant contient souvent des oignons pourris. Les informations ont été recueillies par les reporters du Journal Burundi Eco lors de leur passage au BCM ce mardi 19 mars 2024.

Léonie Simbagoye, vendeuse d’oignons à BCM informe qu’elle vend un kg d’oignons rouges à 7 mille FBu et celui d’oignons blancs à 6 mille 500 FBu. Elle lie cette cherté des oignons au prix pratiqué sur le marché d’approvisionnement. Pour Mme Simbagoye, s’approvisionner un sac d’oignons pesant 150 kg, il faut disposer d’un capital d’au moins 1 million de FBu.

« Les oignons sont chères de sorte que nos clients ont peur de les acheter. Auparavant, on parvenait à vendre 50 kg d’oignons par jour. Aujourd’hui, c’est à peine qu’on vend 10 kg d’oignons par jour. Ce qui diminue nos recettes journalières au moment où nous avons besoin de payer les stands, la ration, le déplacement, les impôts… », regrette-t-elle avant d’invoquer la nécessité de réguler les prix des oignons au moins dans la période de leur carence.

Cela dans le but de rentabiliser le commerce des oignons pour cette sexagénaire, incapable d’aller chercher du boulot à l’étranger, plus précisément dans les pays arabes comme elle le fait si bien remarquer.

Blinda Kwizera, vendeuse d’oignons au même marché témoigne que le manque des clients pour leurs produits est lié à la pourriture des stocks. Ce qui entraine des pertes. Par ailleurs, témoigne-t-elle, les gens préfèrent acheter le riz tanzanien dont le prix par kg de la première qualité est fixé à 6 mille FBu au lieu d’acheter les oignons. N’eût été cela, poursuit Mme Kwizera, les clients choisissent de diminuer la quantité d’oignons à acheter pour équilibrer leurs dépenses.

Les détaillants en pâtissent

Fidela Niyonkuru commercialise les oignons emballés en tas à BCM. Elle avoue que le tas qu’elle vend à 500 FBu, elle la vendait à 200 FBu deux semaines auparavant.

Le comble de malheur, s’inquiète-t-elle est que je me lève à 4 heures du matin là où j’habite dans la zone de Kamenge de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura pour aller m’approvisionner en oignons au marché de Ngagara dans une autre zone.

« Aujourd’hui, je suis rentrée bredouille. Je suis en train de commercialiser une petite quantité que je n’ai pas pu écouler hier. Cela veut dire que je fixe le prix des oignons par rapport à celui du marché d’approvisionnement. Cela au cas où je les trouve sur le marché. Dans le cas contraire, c’est une perte. Mes espoirs s’orientent vers le marché pour ma survie », précise la vingtenaire, mère de 2 enfants.

Les restaurateurs frappés

Sahara Baziye œuvre dans un restaurent familial appelé « Restaurent Innallah Maaswa Birina chez Shadia » installé au côté Ouest de marché « Chez Sion ». Leur spécialité est de préparer du « Nyama Coma », du Samaki, des Ndagala frais qui vont de pair évidemment avec les oignons ainsi que du pilao…

Sahara Baziye témoigne qu’un plat plein d’oignons est attractif pour leurs clients qui les réclament d’ailleurs habituellement. « Lorsque les oignons deviennent cher, cela devient un handicap pour notre travail, car nous devons dépenser plus pour satisfaire nos clients. Ce qui impacte le bénéfice », martèle-t-elle.

Selon un article de la BBC News Afrique sur les cinq principales qualités de l’oignon pour la santé, lorsque les oignons sont consommés régulièrement et en quantité suffisante, leurs composés peuvent aider à la protection contre les maladies chroniques telles que le cancer et le diabète. « Des études indiquent que la consommation des oignons peut contribuer à réduire le risque de maladie cardiaque en abaissant la pression artérielle, en gérant le taux de cholestérol et en réduisant l’inflammation », lit-on dans l’article avant de signaler que la consommation fréquente des oignons réduit le risque de fracture de la hanche. Les bactéries qui vivent dans l’intestin les utilisent comme carburant pour augmenter leur nombre et produire des sous-produits appelés acides gras à chaîne courte (AGCC).

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques