Environnement

Phénomène El Niño : La population craint que l’insécurité alimentaire puisse s’aggraver

Les fortes pluies mêlées de grêle et de vent violent font rage dans une grande partie du pays. Des hectares de différentes cultures ne cessent d’être emportées. Pas mal d’infrastructures sont détruites. La population est dans la désolation totale. Elle craint que l’insécurité alimentaire puisse s’aggraver 

Les dégâts causés par les fortes pluies qui s’abattent actuellement sur tout le pays sont nombreux. 

 

Les dégâts causés par les fortes pluies qui s’abattent actuellement sur tout le pays sont nombreux.  C’est à titre illustratif les dégâts enregistrés le 12 novembre 2023 dans les zones Ntamba, Kivyuka et Musigati de la commune Musigati dans la province de Bubanza.

Suite aux fortes pluies et au vent violent, Joachim Nduwumukama, administrateur de la commune Musigati a fait savoir qu’autour de 200 maisons, 3 salles de classe et une église ont été détruites comme on le lit sur le compte Facebook du magazine Jimbere.

A cet effet, il a précisé qu’on a besoin de 1000 tôles pour parvenir à réhabiliter les infrastructures détruites.  Les mêmes catastrophes se sont abattues sur la commune Butihinda de la province Muyinga.

Sur la colline Munyinya, Gilbert Ndikumasabo, administrateur de la commune Butihinda a fait remarquer que 14 ha de bananiers, 5 ha de champs de maïs et 3 ha ha de caféiers ont été emportés par les fortes pluies mêlées de vent violent. Des maisons ont été détruites.

4 décès enregistrés à Makamba

La province de Makamba n’est pas épargnée.  Les pluies mêlées de vents violents qui se sont abattues le matin du dimanche 15 octobre 2023 sur la colline et zone Kiyange de la commune Kibago dans la province de Makamba ont fait qu’il y ait 4 morts, 15 blessés et 100 personnes sans-abris selon les informations relayées par l’ABP.

4 maisons ont été détruites. Par ailleurs, durant ces intempéries, 8 salles de classe et trois églises de Pentecôte, d’EUSEBU et Assemblies of God, ont été détruites.

On dénombre également 14 boutiques et un home du lycée communal de Kiyange qui ont été détruits ainsi que la salle d’hospitalisation du centre de santé de Kiyange. On signale également 21 hectares de champs de bananiers et de manioc endommagés.

De fortes pluies mêlées de grêle ont ravagé les champs dans d’autres provinces telles que Mwaro et Muramvya.

La population dans la désolation

La population est dans une désolation totale. Elle craint que l’insécurité alimentaire puisse s’aggraver.

Cette situation s’observe ainsi au moment où la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes avait demandé le 27 septembre 2023 en précisant que les prévisions météorologiques montrent qu’une pluviométrie et une température supérieures à la normale sont prévues dans toutes les régions naturelles du Burundi jusqu’ au mois de janvier 2023.

Suite à cela, Anicet NIBARUTA directeur général de la protection civile et président de cette plateforme a demandé à la population tant rurale qu’urbaine de prendre des dispositions possibles pour les conséquences qui pourraient surgir, notamment les inondations, l’érosion du sol, les glissements de terrain, etc.

« Soyons préparés à répondre aux urgences climatiques. Il est très utile de vulgariser les informations météorologiques jusqu’à l’agri-éleveur. Nous trouvons très important de mobiliser et de sensibiliser les communautés sur les risques de catastrophes pour une bonne préparation et une réponse efficace aux risques de catastrophes auxquels elles sont confrontées », a-t-il souligné.

Nibaruta demande à la population de tracer des courbes de niveau pour maîtriser l’érosion.  Le curage des caniveaux est aussi une nécessité pour facilement l’écoulement des eaux de pluie vers les rivières et les lacs.

Dans un atelier d’information sur la prévision météorologique le 6 septembre 2023, le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a exhorté ses services techniques à encadrer les agri-éleveurs en tenant compte de cette prévision afin qu’elle leur soit une opportunité au lieu d’une menace.

La phénomène El niño,  signe précurseur de la forte pluviométrie qui s’abat sur la région

Le responsable du Département de l’Hydrométéorologie et de l’Agrométéorologie a fait remarquer que les conditions d’El Niño (un phénomène climatique caractérisé par des températures anormalement élevées dans la partie Sud de l’océan Pacifique) se poursuivront jusqu’en janvier 2024.

Elles occasionneront de fortes précipitations dans la majeure partie de l’Afrique de l’Est en général et du Burundi en particulier. Ainsi, poursuit-il, de fortes précipitations dans la région pourraient occasionner des inondations dans certaines zones.

Il prévient que des températures plus chaudes que la normale sont probables dans toute la région, en particulier à Djibouti, en Érythrée, au Soudan, au Nord-Ouest du Soudan du Sud, au Sud et au Nord-Est de l’Ethiopie, au Nord de la Somalie, au Nord et à l’Ouest du Kenya et certaines parties du Sud-Est et de l’Ouest de la Tanzanie.

Et d’expliquer que les conditions positives du dipôle de l’océan Indien pendant cette période contribuent au renforcement des conditions plus humides dans la région et au Burundi au cours de cette saison pluvieuse de septembre à décembre 2023.

Notons que les victimes des catastrophes naturelles au Burundi sont nombreuses. Et les plus vulnérables sont les femmes et les enfants.  Pourtant, le fonds destiné au soutien de ces derniers n’est pas encore fonctionnel même si le budget lui réservé est estimé à 600 millions de FBu.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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