Agriculture

« Plus de déficit budgétaire dans la campagne café »

Pour Joseph Butore, Deuxième V.P de la République (à gauche) il faut mettre en place un fonds de stabilisation

Pour Joseph Butore, Deuxième V.P de la République (à gauche) il faut mettre en place un fonds de stabilisation

1 700 000 000 de FBu, tel est le déficit qu’a enregistré la filière café à la fin de la campagne 2015-2016. Ceci ressort d’une réunion d’échange sur la situation de la filière café au Burundi et le financement de la campagne café 2016-2017. Le Deuxième Vice-Président de la République propose la création d’un nouveau fonds de stabilisation pour résoudre ce problème.

 

Les représentants des caféiculteurs, des dépulpeurs, l’INTERCAFE, L’ARFIC, les représentants des banques commerciales et de la banque centrale ; bref tous les intervenants dans la filière café étaient réunis pour évaluer la campagne café 2015-2016 et voir comment se déroule la campagne café 2016-2017.Chacun à son tour présentait les réalisations et les défis rencontrés au cours de la campagne 2015-2016 devant le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage et le Deuxième Vice-Président de la République.

 

Selon Jean de Dieu Mutabazi, directeur général de l’ARFIC (Autorité de Régulation de la Filière Café, parmi les grands problèmes soulevés figure le manque de transparence au niveau du mécanisme de fixation du prix, le retard dans le paiement des producteurs, mais également la protection des intérêts de l’Etat au niveau des sociétés publiques qui sont dans la filière café c’est-à-dire les SOGESTALs et les SODECO. L’autre préoccupation a trait à la manière dont l’ISABU peut s’impliquer pour multiplier les plans de caféiers.

 

Faire face aux contraintes de financement

 

Quant à Joseph Butore, Deuxième Vice-Président de la République du Burundi, il fait remarquer que le gouvernement du Burundi via le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a mis en place les politiques et stratégies de développement de la filière café au Burundi en septembre 2014. C’était dans le but d’avoir un cadre unifié pour toutes les actions à mener par les acteurs de la chaîne ainsi qu’un partage de rôles et de responsabilités et une transparence dans la mobilisation des financements pour redynamiser le secteur.café vue partielle des participants

Cependant, force est de constater que malgré tous les efforts déployés par le gouvernement, des contraintes  subsistent.

« Nous devons donc partir des bases solides pour que le déficit budgétaire enregistré au cours de la campagne 2015-2016 ne soit pas réédité pendant la campagne 2016-2017 et dans le futur », indique M. Butore.

 

Il précise que la tendance baissière des cours mondiaux du café au cours de la campagne 2015-2016 s’est avérée un facteur aggravant le non paiement d’un certain nombre de producteurs et de non remboursement des crédits contractés auprès  des institutions financières par les SOGESTALs et la SODECO Buterere. Il informe qu’à la fin de 2015-2016, le déficit se chiffrait à un milliard sept cent millions de FBu.

 

Il demande à tous les concernés de faire tout moyen possible pour vider ce déficit. Il propose la mise en place d’un mécanisme clair de refinancement du secteur café en accordant un rôle clé à la BRB et de se convenir sur les modalités de création d’un nouveau fonds de stabilisation. Il souhaite le partage équitable de la valeur ajoutée du café entre tous les acteurs et stabiliser le prix minimum rémunérateur pour les producteurs tout au long de la campagne.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques