Société

Projet de stratégie de mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi : Pour pallier au chômage

Dans le but de contrecarrer le chômage et la pauvreté qui handicapent le développement, le gouvernement a, depuis 2014, cherché les voies de sortie pour se retirer  de ce gouffre. Sur ce, il a initié la politique nationale de l’emploi dont un atelier  de restitution du document relatif à la stratégie de sa mise en oeuvre a été organisé le 13 avril  2018.

De gauche à droite, Felix Mpozeriniga, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, Dr Garry Conille, représentant résident du PNUD et coordonnateur du système des Nations-Unies au Burundi.

«La problématique de l’emploi est une question nationale qui nécessite l’implication de tout un chacun», précise Felix Mpozeriniga, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi. Sur ce, dans le cadre de la mise en place des outils d’orientation et de programmation susceptibles de stimuler une croissance créatrice d’emplois, le gouvernement a mis en place la politique nationale de l’emploi en 2014. Ce dernier s’articule sur cinq axes, à savoir : placer l’emploi au cœur des politiques macroéconomiques et  sectorielles pour influer sur la demande de l’emploi, développer les compétences et l’employabilité, promouvoir le secteur privé, la protection sociale et développer les entreprises pour la création des emplois décents, instituer une politique de dialogue et de gouvernance du marché de travail, promouvoir l’emploi des jeunes, des femmes, des personnes vivant avec un handicap et l’inclusion sur le marché du travail.

Eviter le retour à la vulnérabilité

En effet, dit-il, il est superflu de parler de la protection sociale dans un cadre réservé à l’emploi parce que les deux se côtoient et se complètent mutuellement pour entrer réellement dans le bien-être de la population. Il est difficile de promouvoir l’un en mettant de côté l’autre   parce que l’accès à l’emploi permet de se procurer un revenu qu’il faut consolider en l’assortissant de tant de mécanismes de protection sociale et de renforcement des capacités en vue d’éviter le retour à la vulnérabilité, note M. Mpozeriniga.

Il indique que la stratégie permettra aux secteurs de la vie économique de fédérer leurs forces et leurs ressources, pour participer à sa mise en œuvre et inscrire la promotion et la création de l’emploi dans leurs priorités.

Promouvoir l’emploi nécessite une action coordonnée

Dr Garry Conille, représentant résident du PNUD et coordonnateur du système des Nations-Unies au Burundi précise que ce projet de stratégie vient à point nommé. Cela pour combler le vide que le pays a connu depuis la validation de la politique nationale de l’emploi le 16 mai 2014. Il souligne que l’efficacité des interventions dans le domaine de l’emploi dépend de l’utilisation des outils de gestion, axée sur les résultats et la planification stratégique des activités.

D’après Dr Conille, promouvoir l’emploi au Burundi nécessite des actions coordonnées émanant d’une stratégie claire et chiffrée et qui décline les grandes priorités à soutenir pour atteindre les objectifs définis dans la politique nationale de l’emploi et répond à un des plus grands défis des Objectifs de Développement Durable, à savoir : « l’accès à un emploi décent pour tous » qui fonde l’ODD 8.

Il ajoute : « Pour  que le Burundi s’engage  sur la voie du développement avec la volonté d’atteindre les ODD d’ici 2030, il est d’un réel intérêt que la question de l’emploi soit bien articulée et appuyée par l’ensemble des secteurs de l’économie nationale afin de « ne laisser personne pour compte » »

Ce nouvel agenda de développement international  cible plusieurs stratégies en faveur de l’emploi dont  l’ODD 8 qui vise à « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ».

Pour atteindre cet objectif, informe-t-il,  la communauté internationale s’est fixée douze cibles et le pays en a priorisé trois dont celle visant à « Promouvoir des politiques axées sur le développement qui  favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation, qui stimulent la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises (PME) et qui  facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers ».

D’ici  2019 plus de 212 millions de personnes seront privées d’emploi

Le représentant résident  du PNUD au Burundi affirme que les pays en développement font face à une crise globale de l’emploi qui compromet les efforts déployés pour atteindre l’ODD 8. De plus, renchérit Conille, le paradigme « emploi-développement » veut que l’accès à des emplois de qualité soit la condition nécessaire et indispensable pour parvenir à mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. C’est ainsi qu’il est clairement démontré que l’augmentation des salaires a contribué à hauteur de 30 à 50 % à la baisse du taux de pauvreté au cours de la dernière décennie, martèle-t-il.

Qu’en dit l’enquête ?

L’enquête sur les conditions de vie des ménages de 2014-2015, estime que le chômage constitue un des problèmes les plus préoccupants du pays. Celui-ci touche particulièrement les jeunes avec  un taux de chômage trois fois plus élevé que celui des personnes âgées de 25 à  64 ans. Le sous-emploi est aussi très préoccupant : en milieu rural 42,3 % des actifs sont occupés contre seulement 30,1 % en milieu urbain et  42,7 % des actifs occupés sont des  femmes et 39,6 % sont des hommes, informe M. Conille

Signalons que la mise en œuvre de cette stratégie s’échelonne sur une période de cinq ans (2018-2022).

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques