Santé

La rupture de stock n’est pas synonyme d’une pénurie de préservatifs

Depuis quelque temps, une soi-disante pénurie de préservatifs a fait verser beaucoup d’encre et de salive. Certains médias se sont emparés de cette question et ont alarmé l’opinion sur les conséquences d’une telle pénurie. Mais qu’en est-il réellement ? Burundi Eco a mené une petite enquête

Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Certaines pharmacies sont en rupture de stock de préservatif, c’est vrai. Chez Pharmabu qui se trouve sur la chaussée Prince Louis Rwagasore au centre-ville, ils n’avaient pas de préservatifs au moment où le reporter de Burundi Eco y a fait un tour. Chez Epapharma se trouvant plus loin sur la même chaussée, ils proposent deux marques de préservatifs, à savoir: Inotex et Kamasutra, mais il leur manque la marque Prudence Class moins chère et donc plus accessible.

Une boîte de trois pièces des deux premières marques coûtent 5 mille FBu alors que la boîte de Prudence Class coûte entre 300 et 500 FBu. A Nyakabiga II, chez Vyukusenge Pharmacy, la situation n’est guère rassurante. On vendait la marque Prudence Class uniquement et elle est en rupture de stock depuis quelques semaines. Et, pour cause, elle n’en trouve plus dans  les pharmacies grossistes où elle s’approvisionne.

Prudence Class

D’après l’EDSB 2016-2017, 3% des femmes et 6% des hommes avaient déclaré avoir eu des rapports sexuels dans les 12 précédents mois avec un partenaire non régulier. Parmi eux, seuls 29% des femmes et 52% des hommes ont déclaré avoir utilisé un condom au cours des derniers rapports sexuels

Prudence Class victime de sa popularité ?    

Une source qui a requis l’anonymat au sein de la maison qui distribue cette marque nous a indiqué qu’il s’agit en fait d’une rupture de stock. La maison en question avait distribué 5 millions de Prudence Class en 2018. Ils se sont basés sur les données de l’année passée pour faire les prévisions de 2019 et, partant, les commandes pour cette année. Or, il se pourrait que la demande de cette marque a fortement augmenté ces derniers temps, peut-être grâce à une vaste campagne de communication qui a accompagné le lancement de cette marque. Pour autant, la maison en question a une petite part du marché. Notre source a souligné par ailleurs qu’une livraison de 5 millions de Prudence Class est attendue au mois de septembre. Une autre commande a été lancée et devrait être livrée avant la fin de l’année. Les amateurs des passions de l’amour ne devraient plus s’inquiéter.   Au demeurant, il s’agit d’un problème d’accessibilité qui sera vite réglé et non de celui  de disponibilité, a précisé notre source.

Venus, la déesse de l’amour veille sur ses adeptes

Notre source a réaffirmé  qu’il n’y a vraiment pas de pénurie de préservatifs, car d’autres marques sont bel et bien disponibles. En outre, elle a précisé qu’il y aurait entre 20 et 25 millions de préservatifs d’autres marques en stock. En plus, il s’agit des préservatifs qui sont distribués gratuitement par des organisations telles que la Croix-Rouge, le PNSR, PNLS/IST et d’autres encore. Au mois d’août, 2. 568. 748 préservatifs ont étés distribués dans différentes provinces du pays par la Croix-Rouge aux organisations communautaires à la base, a indiqué une source au sein du PNLS/IST jointe au téléphone.

Le préservatif, bouclier contre plusieurs maux

Le préservatif protège contre les maladies sexuellement transmissibles. Il permet  également de se prémunir contre les grossesses non désirées sans oublier que c’est un bon outil de planning familial. Cela est d’autant plus important que les Burundais ne rechignent pas les douceurs de l’amour. L’âge médian aux premiers rapports sexuels des femmes de 25-49 ans était de 19,6 ans et de 22,9 ans pour les hommes de la même tranche d’âge,  nous apprend la Troisième Enquête Démographique et de Santé 2016-2017 (EDSB 2016-2017). Bien plus, 3% des femmes et 6% des hommes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels dans les 12 précédents mois  avec un partenaire non régulier. Parmi eux, seuls 29% des femmes et 52% des hommes ont déclaré avoir utilisé un condom au cours des derniers rapports sexuels avec un partenaire non régulier, d’après toujours cette enquête.

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Parfait Nzeyimana.

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