Transport

Qualité des services publics : L’OTRACO tente de remonter la pente

Une des entreprises publiques dont la gestion est pointée du doigt par le Président de la République, l’Office des Transport en Commun (OTRACO) tente de se faire un nouveau look. Denis Bukuru, DG de cette institution dit vouloir moderniser totalement les services pour satisfaire les besoins des citoyens. Si les défis persistent au niveau des agences de l’intérieur, le patron de l’OTRACO affirme chercher des solutions durables

Denis Bukuru, DG de l’OTRACO : « Nous constatons certaines avancées au niveau de la bonne gouvernance a l’OTRACO et souhaitons offrir un service de qualité à nos clients »

 

L’OTRACO enregistre certaines avancées par rapport à la qualité des services offerts aux clients.  Il était aux environs de 10 heures lorsque nous sommes arrivés dans les enceintes de l’OTRACO.  Beaucoup de gens sont au rendez-vous à la recherche des documents. Les clients interrogés affirment qu’il y a un petit mieux par rapport au passé. « Je ne peux pas dire que c’est parfait, mais je vois que beaucoup de choses ont changé. Nous ne passons plus toute la journée à la file d’attente », se réjouit Louis Nduwimana, assis dans sa voiture attendant son tour pour le contrôle technique. Pour lui, cette facilitation a permis de briser la spéculation autour des services offerts par cette institution. « Le contrôle technique des véhicules se fait en ordre et chacun est sûr d’être servi dans les meilleurs délais. Pourquoi serait-on obligé de recourir à la corruption ? », explique-t-il.

Pour Agnès Rukundo, une jeune femme commerçante rencontrée sur place, tout le monde peut constater un changement. « Les citoyens véhiculés ne perdent plus de temps ici. C’était extrêmement fatigant auparavant », répond Rukundo au volant de sa voiture Carina.

Des avancées notables, mais aussi des défis à relever

Selon le DG de l’OTRACO, les clients n’ont besoin d’attendre que pour un temps allant de 45 minutes à environ une heure pour terminer la séance de contrôle technique si le client est nouveau. Pour ceux qui retournent chercher un service auquel ils ont déjà souscrit, 30 minutes suffisent pour finaliser le contrôle technique. Le DG de l’OTRACO affirme également que l’institution dont il tient les rênes fait des progrès en termes de bonne gouvernance. Denis Bukuru se félicite d’avoir combattu la pratique de la corruption et prend à témoin les clients de l’OTRACO. Interrogé sur la gestion financière des revenus de la société, Bukuru indique que le changement est réel. Cette autorité indique qu’il s’est fixé les objectifs à atteindre en termes de perfection sur une période d’une année. « Nous pouvons affirmer que nous sommes à 75% des objectifs à atteindre annuellement », affirme Bukuru.

Cependant, tout n’est pas rose. Le DG de l’OTRACO affirme que tout n’est pas rose surtout au niveau des agences créées à l’intérieur du pays. La question liée à la décentralisation administrative n’est pas encore réglée. Les clients accueillis dans les provinces doivent encore attendre jusqu’à 7 jours pour obtenir leurs documents attestant qu’ils ont passé le contrôle technique.  Bukuru rassure : « Nous travaillons à trouver des solutions au problème lié à l’acquisition des documents dans les meilleurs délais pour les clients de l’intérieur du pays».

Quid des perspectives ?

L’OTRACO veut moderniser les moyens de paiement des frais de déplacement pour les transports en commun. Avec l’aboutissement de ce projet déjà en essai à l’OTRACO, les passagers pourront payer avec leurs cartes électroniques. L’informatisation des services de l’OTRACO va permettre à ses clients de payer électroniquement le contrôle technique s’ils ont un besoin d’un tel document.

Sur la question des vieux bus utilisés dans le transport en commun, Bukuru affirme qu’il s’agit d’un défi à relever. Selon lui, les propriétaires de ces bus ne viennent pas faire contrôler leurs véhicules. « Cette question nous a toujours été posée. Il est difficile de les contrôler, mais nous essayons de faire le mieux que nous pouvons », explique le DG de l’OTRACO. Il indique que l’OTRACO compte se doter d’une unité de police pour bien accomplir ses missions. Il appelle la police de roulage à prêter main forte à l’OTRACO pour traquer les véhicules qui échappent au contrôle.

En juin 2021, le Président de la République a suspendu le DG de l’OTRACO de l’époque. Celui-ci était accusé de mauvaise gestion et de faire traîner les changements amorcés au sein de l’OTRACO.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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