Entrepreneuriat

Quand la valorisation des plantes devient une passion

Le Burundi est doté des différentes plantes, qui une fois valorisées, sont susceptibles de générer des revenus et de l’emploi. Lauryn Tatiana Bizumuremyi est passionnée par la valorisation du sésame sauvage. Malgré pas mal de défis, à partir du sésame sauvage, elle a déjà essayé de produire du shampoing et elle souhaite produire des pesticides biologiques

De son nom scientifique « sesamum angolense », umurendarenda en kirundi, le sésame sauvage est présent dans la nature burundaise.

 

Bizumuremyi Lauryn Tatiana est passionné par la valorisation du sésame sauvage. Ce jeune de 22 ans est étudiante en Bac III à l’Université Polyclinique de Gitega (UPG) dans la faculté des sciences de l’environnement, département Eau, Pollution et Assainissement. Son idylle avec le sésame sauvage a commencé lorsqu’elle était en Bac I. Elle a été inspirée par un cours intitulé « Systématique végétal ». Dans ce cours, il s’agissait d’étudier les propriétés des différentes plantes qu’on trouve dans la nature et leur importance. Le sésame sauvage faisait partie des plantes visitées. 

L’histoire qui l’a attachée à cette plante

De son nom scientifique « sesamum angolense », umurendarenda en kirundi, le sésame sauvage est présent dans la nature burundaise. Lors d’une visite d’étude, le professeur leur a indiqué les différentes vertus de cette plante. Autrefois, les Burundais utilisaient cette plante pour se laver et pour lessiver les habits. Cette histoire a tant fasciné Bizimuremyi qu’elle a décidé que cette plante fera objet de son stage quand elle sera en Bac III. « J’aimerai m’intéresser davantage au le sésame sauvage, faire des recherches approfondies là-dessus car, jusque-là, on visitait les plantes d’une manière générale », témoigne-t-elle. 

Dès lors, elle s’est documenté et a découvert qu’on peut fabriquer des produits cosmétiques à base de cette plante. A partir des fleurs et des racines de celle-ci, on peut également fabriquer des pesticides biologiques permettant de repousser les insectes qui se trouvent sur les plantes surtout pour les espèces maraichères comme la tomate, l’aubergine, pour ne citer que celles-là. 

Une réussite hantée par beaucoup de défis

Son souhait de faire du sésame sauvage son sujet de stage n’a pas réussi faute d’un laboratoire bien équipé lui permettant de faire les expériences nécessaires. Malgré ce défi de taille, elle n’a pas renoncé à son projet. Elle a eu l’idée d’essayer de produire des shampoings avec les moyens à sa disposition. 

A force d’essayer, Bizumuremyi a produit un shampoing qu’elle l’utilise personnellement et elle l’a donné aussi à certains de ses proches pour l’essayer. « Tout le monde me disait que ce shampoing marche parfaitement », témoigne-t-elle. Malheureusement, ce shampoing ne peut pas être commercialisé. Le manque de conservateur fait que ce produit ne peut être utilisé que le jour de sa production. Sinon elle devient périmée. Si elle a pu réussir tant bien que mal la production du shampoing, elle ne pouvait pas faire autant pour les pesticides. Ceux-ci nécessitent des expériences dans un laboratoire bien équipé pour pouvoir identifier avec exactitude à quel degré les pesticides produits à base de sésame sauvage sont capables d’éliminer les insectes.

Elle regrette cependant que le Burundi soit doté de beaucoup de plantes susceptibles de générer de l’emploi et donc des revenus, mais que peu sont celles qui sont valorisées. Son souhait est d’avoir accès aux laboratoires bien équipés lui permettant de faire diverses expériences pour fabriquer des produits plus sûrs, bien vérifiés, pouvant être commercialisés.

Lauryn Tatiana Bizumuremyi a été finaliste du concours inter-régional « Mon Idée, mon entreprise » organisée par l’Agence Universitaire de la Francophonie au Burundi en date du 27 septembre 2022.Son projet a occupé la troisième place.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

2 commentaires
  • Bazirutwabo Joseph dit :

    En l’absence des laboratoires spécialisés au Burundi, et afin de prolonger le délai d’utilisation de son shampoing, Madame Lauryn Tatiana BIZUMUREMYI pourrait signer une joint ventre avec des sociétés étrangères spécialisées dans la fabrication des produits naturels comme N-NUTRITION & MARKET en Inde.

  • MAHENEHENE Janvier dit :

    Je suis impressionné par le travail qu’essait de faire mademoiselle Bizumuremyi Lauryn Tatiana. Malgré le peu de moyens dont elle dispose, elle a quand-même pu produire un shampoing à partir de cette plante, le sésame sauvage. Avec cette plante elle ambitionne de produire encore d’autres choses dont les pesticides bio, ce qui est une bonne chose. Je ne peux que l’encourager à aller toujours de l’avant dans ses recherches. Même ces moyens qui lui manquent pourront, qu’on en sait, être trouvés. On ne sait jamais, elle peut approcher certains bailleurs qui pourraient intervenir en sa faveur, et ainsi réaliser ses rêves.

Les commentaires sont fermés.

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques