Environnement

Quid de la protection des infrastructures hydroélectriques

Aucune activité ne devrait s’exercer près des bassins versants des rivières se trouvant en amont des barrages hydroélectriques. Pour répondre à cet appel, malgré les défis, l’administration provinciale de Muyinga a mis en place de nombreuses stratégies pour protéger les bassins versants de l’Akagera. L’administration provinciale appelle au renforcement de ces stratégies.

Les grands périmètres, qui peuvent avoir un impact sur l’état des bassins versants, ne sont pas souvent protégés.

« Le bon fonctionnement des barrages hydroélectriques exige une certaine propreté de l’eau en provenance des rivières se trouvant en amont de celles-ci », explique Ir. Alloyce Oduor, chef du projet de construction du barrage hydroélectrique de Rusumo Falls. Comme il l’explique, chacune des machines utilisées dans la construction d’un barrage hydroélectrique exige de l’eau propre. En l’absence de cette propreté, les machines peuvent être endommagées.

Pour garantir le bon fonctionnement des machines, des systèmes de blocage de certains corps étrangers ont été instaurés dans le barrage hydroélectrique de Rusumo. Cependant, selon Ir. Alloyce, le problème se présente souvent lorsque cette eau contient des produits chimiques susceptibles d’endommager les machines. « Cela peut se remarquer par l’arrêt des machines ou d’autres dysfonctionnements », explique-t-il.

Pour prévenir cela, ce cadre souligne qu’ils veillent beaucoup à la propreté de l’eau utilisée dans la construction de ce barrage. « Dans les conventions avec les pays partenaires, nous les incitons à veiller à ce qu’il n’y ait aucune autre activité qui soit pratiquée aux environs des bassins versants des rivières se trouvant en amont de ce barrage. Cela permet de préserver un environnement sain autour de ces rivières », conclut-il.

Des initiatives sur l’Akagera

L’administration provinciale de Muyinga a mis en œuvre plusieurs initiatives pour répondre à cet appel. Vénant Mushengezi, secrétaire permanent de la commune de Giteranyi dans la province de Muyinga a informé que toutes les activités ont été interdites dans les environs du bassin versant de l’Akagera. « Nous avons constaté que si les activités agricoles se poursuivent près de cette rivière, cela risque de provoquer un détournement de l’eau. Depuis que nous avons interdit les activités agricoles dans cette zone il y a de cela 4 ans, nous avons remarqué une nette amélioration », témoigne-t-il.

L’administration provinciale de Muyinga a également encouragé d’autres activités visant à la protection des bassins versants de l’Akagera. Parmi celles-ci, on peut citer le traçage des courbes de niveaux dans les champs se trouvant près cette rivière et la plantation d’arbres fourragers.

Cependant, malgré son efficacité, cette méthode présente quelques lacunes. « En raison des moyens rudimentaires, chaque cultivateur laboure un petit périmètre à sa portée. Cela signifie que les grands périmètres, qui peuvent avoir un impact sur l’état des bassins versants, ne sont pas souvent protégés », explique-t-il. Ce cadre appelle toute personne capable d’aider à protéger les vastes périmètres des bassins versants de l’Akagera à le faire dans l’intérêt de tous.

Il est important de rappeler que le projet de construction du barrage hydroélectrique de Rusumo est mis en œuvre par le Programme d’Action Subsidiaire des Lacs Équatoriaux du Nil (Nelsap) de l’Initiative du Bassin du Nil (NBI) pour le compte de trois pays, à savoir : le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie.

 

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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