Culture

Un nouveau souffle pour les CLACs

La redynamisation des Centres de Lecture  et d’Animation Culturelle (CLACs) est nécessaire pour  permettre aux jeunes  de s’approprier la culture et la tradition. Le nouveau directeur  du Centre Burundais  de Lecture et d’Animation Culturelle (CEBULAC) en compagnie du secrétaire permanent au ministère de la Culture et des Sports vient d’effectuer une descente à l’intérieur du pays pour se rendre compte de la situation qui prévaut dans certains CLACS et pour encourager les responsables de ces centres

La culture est l’avenir de l’humanité tandis que la tradition est le fil conducteur qui tisse l’âme d’une nation. Il est important que les jeunes puissent acquérir la culture et la lecture est un outil incontournable pour l’acquisition et l’amélioration d’apprentissage. C’est sans doute pour cela que le ministère ayant la culture dans ses attributions fournit des efforts à travers le CEBULAC pour installer les CLACs dans toutes les communes du pays. Le gouvernement y a mis le paquet. Il faut rappeler que le chef de l’Etat en personne a lancé un appel aux communes leur demandant de se doter d’un centre d’animation culturelle pour promouvoir la culture en général et la tradition burundaise en particulier. C’était en mars 2016  dans la commune d’Isale de la province de Bujumbura.  

Il est important que les jeunes puissent acquérir la culture et la lecture est un outil incontournable pour l’acquisition et l’amélioration de l’apprentissage

Le CLAC de Gitega sur la bonne voie

Le CLAC de Gitega a 926 membres. La commune de Gitega a fourni le local dans lesquel il est installé. Il est d’une grande utilité pour les apprenants, mais aussi pour d’autres personnes. «La semaine passée, 279  personnes l’ont fréquenté. Cette seule semaine nous avons eu pas moins de 16 nouveaux abonnés de sexe féminin de moins de 18 ans contre 37 de sexe masculin de la même tranche d’âge. On prête les livres à ceux qui le veulent, mais le centre propose aussi des jeux comme des puzzles et les jeux d’échecs aux enfants. Plus important encore, d’après l’enquête qu’on a menée dans les écoles, 65% des jeunes qui fréquentent le centre ont réussi à l’école. C’est un indicateur de l’utilité  du CLAC de Gitega», a indiqué Moustapha Sabiti, responsable du CLAC de Gitega.  Le seul hic est que si ce centre dispose d’une salle de bibliothèque il n’a pas une salle d’animation, a indiqué M. Sabiti. Il a demandé par conséquent que les autorités habilitées puissent aider son centre en le dotant d’une salle d’animation parce qu’à côté  de la lecture, les jeunes ont besoin d’un encadrement culturel et d’une immersion dans  la tradition burundaise. Anne-Marie Ndayisaba, assistante économique de l’administrateur de la commune de Gitega a  emboîté le pas au responsable du CLAC de Gitega et a demandé que les livres soient multipliés, surtout  les manuels scolaires pour que les enfants des familles qui n’ont pas les moyens de les acheter puissent les consulter et les emprunter au CLAC. 

Un lendemain qui promet pour les CLACs de Kibumbu et de Kiganda

Le CLAC de Kibumbu fait partie des précurseurs.  Fondé en 1992, il est hébergé dans les locaux de la paroisse Kibumbu. La commune Kayokwe a aidé à raccorder le centre à l’électricité.  Mais le poste téléviseur que la coopération chinoise a offert à ce centre connait un problème technique.   En revanche, la commune est en train de construire une salle de bibliothèque et une salle d’animation culturelle.  Quant au CLAC de  Kiganda, il est installé dans un local emprunté, mais   la construction d’une salle de bibliothèque sur la colline Renga  est presque terminée. Il ne reste que les travaux de finissage. Néanmoins, la construction d’une salle d’animation qui était prévue  n’a pas encore commencé. 

Le CLAC d’Isale, pionnier    

Le CLAC d’Isare dispose d’une belle salle de bibliothèque et d’une salle d’animation culturelle. Toutes les deux sont bien fréquentées, en témoigne un grand nombre de jeunes qui était présent et qui ont réservé un accueil chaleureux  au directeur du CEBULAC et au secrétaire permanent du ministère de la Culture et des Sports. « Le CLAC d’Isale est d’une grande utilité pour l’encadrement des jeunes. Mais il y a beaucoup de jeunes et la salle abritant la télévision est souvent pleine à craquer. Certains sont obligés de s’asseoir par terre. Il serait bien que le centre dispose d’un ordinateur pour la confection des rapports. Bien plus, il faudrait une connexion internet d’autant plus que la fibre optique passe  par ici. Cela aiderait les jeunes en matière des TIC. L’autre écueil est que le centre dispose d’un seul employé,  un autre ayant  été muté. Celui qui reste n’a même pas de contrat. Il faudra trouver une solution à ces problèmes», a plaidé M. Gilbert Niyonkuru, l’administrateur communal d’Isale. 

L’objectif de la visite : constater la situation des CLACs et encourager les responsables 

« Nous avons déjà visité 9 provinces et 14 CLACs pour constater leurs réalisations. Le constat est que dans certains d’entre eux, on se contente de lire les livres. On oublie le volet culturel parfois. Notre objectif est d’encourager les responsables des CLACs à créer des clubs culturels pour promouvoir la culture burundaise. Nous voulons aussi multiplier les livres écrits par les Burundais dans les CLACs. Nous avons distribué certains exemplaires des ouvrages comme la Constitution de la République du Burundi, le livre écrit par la Première Dame du Burundi et un autre qui a été écrit par une journaliste burundaise  qui a visité la Chine », a déclaré  Alain-Patrick Muheto, le nouveau directeur du CEBULAC. 

En général, les CLACs travaillent normalement malgré de petits problèmes ici et là qui seront bientôt résolus. «Nous insistons beaucoup sur l’animation culturelle. Chaque CLAC devrait se doter de 2 ou 3 clubs culturels» a ajouté M. Muheto.  « Les CLACs constituent une source de connaissances. Les jeunes qui les fréquentent acquièrent la culture à travers la lecture au lieu de perdre le temps dans les ligalas à apprendre des choses malsaines. 

Les différents rapports qui nous parviennent montrent que les jeunes qui les fréquentent ont de bons résultats scolaires. C’est pour toutes ces raisons que le ministère fournit beaucoup d’efforts pour dynamiser les CLACs », a déclaré Mme Godefried Hakizimana, secrétaire permanent au ministère de la Culture et des Sports à la fin de la visite. 

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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