Environnement

Une ville propre à tout prix

À la cinquième semaine de la campagne de 100 jours de salubrité lancée par le Président de la République du Burundi, les résultats deviennent de plus en plus palpables dans certains espaces publics. Est-ce seulement valable pendant la durée de la campagne, ou bien c’est une nouvelle habitude adoptée ? Quoi qu’il en soit, le souhait de tous est que cela perdure.

Les axes principaux du mouvement zéro déchet sincluront la sensibilisation du public, l’organisation de la collecte des déchets et le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans ce processus.(Photo : présidence).

Certains espaces publics, en particulier ceux qui ont été visités par les autorités pendant la campagne zéro déchet, deviennent de plus en plus propres. Dans l’ensemble, la situation s’améliore par rapport à la période qui a précédé les campagnes zéro déchet initiée par les différentes hautes autorités du pays. Dans des endroits tels que Kanyosha, le long de la RN3 (également appelée route Rumonge), une nette amélioration en termes de salubrité est perceptible par rapport aux deux mois précédents. Les caniveaux sont mieux entretenus et les bouteilles en plastique éparpillées ici et là sont moins nombreuses qu’auparavant.

Même au centre-ville de Bujumbura, les choses commencent à s’améliorer. Bien que des bouteilles en plastique soient toujours présentes, elles ne sont plus aussi envahissantes qu’auparavant. Au marché de Ruvumera également, la différence est notable. Tout cela fait suite aux campagnes menées par les plus hautes autorités du pays, notamment le Président de la République du Burundi, la Première dame et le Maire de la ville de Bujumbura visant à faire de cette dernière une ville dépourvue de déchets. Nos interlocuteurs ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats déjà obtenus dans le cadre de ces campagnes. Ils souhaitent que cette propreté ne soit pas éphémère, mais qu’elle devienne une quelque chose de durable.

La propreté de la ville, une préoccupation nationale

« Je ne veux plus voir de saletés nulle part dans cette ville de Bujumbura », a ordonné le numéro un burundais lors des états généraux du tourisme qui se sont tenus à Bujumbura du 27 au 29 février 2024.Selon lui, la salubrité ne requiert pas nécessairement le statut de pays développé, car elle ne requiert pas un capital financier consistant. Un simple sentiment de patriotisme suffit.

Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi « Je ne veux plus voir de saletés nulle part dans cette ville de Bujumbura ».

Comme il l’explique, on prend toujours soin de ce qu’on aime. « Si l’amour pour notre patrie était réellement là, personne ne souhaiterait voir notre pays sombrer dans l’insalubrité », fait-il savoir. À titre d’exemple, il mentionne l’espace situé devant la galerie Idéale au centre-ville de Bujumbura. Il a d’ailleurs promis de s’y rendre pour y balayer les saletés lui-même. Il souligne également que l’insalubrité entrave le développement du secteur touristique au Burundi, car aucun touriste ne voudrait visiter un pays sale.

Message bien reçu et bien transmis

Lors d’une réunion avec les administratifs à la base le 5 mars 2024, le maire de la ville de Bujumbura a relayé le même message que celui du Chef de l’Etat. Il a même fixé un délai : « Je vous donne 45 jours pour que cette ville soit propre », a-t-il ordonné. Il a également prévenu que des sanctions sévères seraient infligées aux récalcitrants.

Deux jours plus tard, le 7 mars, le Président de la République a tenu une réunion avec les responsables de la mairie de Bujumbura. La question de la salubrité de la ville était à l’ordre du jour. Le Président Ndayishimiye a recommandé à ces administratifs de rétablir l’ordre en matière de salubrité et de mettre fin aux constructions anarchiques. Le maire de la ville a, quant à lui, reçu la mission de contraindre toutes les parties prenantes à remplir leur devoir en matière de salubrité, dans le but de protéger la vie des citoyens.

Marché de Ruvumera : Un triste exemple

Aussitôt dit, aussitôt fait. Après cette réunion, différents espaces publics, dont le marché dit “Cotebu” et celui de Ruvumera, ont fait l’objet d’une visite du Président de la République dans le but de constater leur situation en matière de salubrité. Au marché de Ruvumera, le chef de l’Etat a été profondément déçu par l’insalubrité qui règne dans cet espace public. Sans tarder, il a limogé le commissaire de ce marché, Elysé Ngayempore, et son adjoint. De plus, il a annoncé que la société chargée de la collecte des déchets dans ce marché serait traduite en justice pour justifier les fonds déjà perçus. Profitant de ces visites, il a lancé une campagne de 100 jours pour une ville propre.

Ce mouvement s’inscrit dans la continuité des initiatives déjà entreprises par le gouvernement pour assurer la propreté de la ville et la protection de l’environnement.

Cette initiative a été suivie par des visites des administratifs à la base dans les différents quartiers de la mairie, afin d’évaluer l’état de leur salubrité. Des sensibilisations ont été organisées ainsi que des travaux de curage des caniveaux et de collecte des déchets. Quelques récalcitrants ont écopé des sanctions à cette fin. Dans ses discours, le Maire de la ville a exhorté la population urbaine à prendre des mesures d’hygiène et d’assainissement, que ce soit chez eux ou sur leur lieu de travail. Il a également encouragé les citadins à conclure des contrats avec les sociétés de collecte des déchets. De plus, il l’a recommandé aux commerçants d’avoir un panier-poubelle où ils pourraient déposer les déchets en attendant le passage des camions de collecte des déchets.

Quant aux sociétés produisant de l’eau minérale et des jus emballés dans des bouteilles en plastique, le Maire les a exhortées à sensibiliser leurs clients à rapporter les bouteilles vides après consommation. Cela permettra d’éviter que ces bouteilles ne soient jetées dans les rues. Certaines entreprises, notamment Liquids, ont déjà organisé des travaux de collecte des déchets dans le cadre de cette campagne.

Mouvement Zéro Déchet en Marche

Le 19 mars 2024, la Première dame SE Angeline Ndayishimye a officiellement lancé le mouvement “Zéro Déchet” lors d’une cérémonie tenue dans la Mairie de Bujumbura. L’objectif de ce mouvement est de résoudre le problème de la pollution des espaces publics, des lieux de travail et des foyers. Il vise à créer un environnement propre, sain et durable pour tous les Burundais.

La Première dame a souligné que ce mouvement s’inscrit dans la continuité des initiatives déjà entreprises par le gouvernement pour assurer la propreté de la ville et la protection de l’environnement telles que la Politique Nationale d’Assainissement de 2013 et les 100 jours de salubrité annoncés par le Président de la République, S.E Evariste Ndayishimiye.

Les axes principaux de ce mouvement incluront la sensibilisation du public, l’organisation de la collecte des déchets et le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans ce processus. La Première dame a appelé chaque Burundais à soutenir cette initiative et à contribuer activement à la construction d’un Burundi plus propre, plus durable et plus prospère pour tous.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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