Genre

Odette Nsengiyumva, la talentueuse cycliste de Kirimiro

Orpheline, Odette Nsengiyumva, âgée de 16 ans a déjà participé à des compétitions nationales et internationales de cyclisme. Elle se classe parmi les meilleures concurrentes. Son rêve est de construire un grand building de 25 niveaux pour accueillir les touristes dans la capitale politique Gitega. Cela, dans le cadre de la vision du Burundi 2060 un pays développé.

Les rêves de la cycliste Odette Nsengiyumva sont de développer le cyclisme féminin au Burundi dans les jours à venir et de construire un grand building à Gitega pour accueillir les touristes.

Elle a appris à faire du vélo à l’âge de 7 ans en empruntant le vélo de son frère lorsqu’il n’était pas à la maison. « Après avoir bien maîtrisé le pédalage, j’ai utilisé le vélo pour diverses tâches telles que puiser de l’eau ou transporter des boutures de patates douces », déclare Odette Nsengiyumva également surnommée Caleb, originaire de la colline Musebeyi, commune Buraza dans la province de Gitega.

Son entourage se moquait d’elle et la décourageait. Ils n’approuvaient pas son apprentissage du cyclisme, déclarant que cela n’était pas conforme à la culture burundaise. Malgré cela, sa mère était la seule à la soutenir, appréciant son utilisation du vélo dans certaines tâches.

La cycliste, Odette Nsengiyumva a déjà participé à trois compétitions à savoir : le championnat national du tour du Burundi. Ce dernier réunissait des pays tels que le Rwanda, l’Egypte, la République Démocratique du Congo (RDC), la Côte d’Ivoire, le Cameroun, etc. Elle a également pris part à un autre tour cycliste à Zanzibar en Tanzanie, en février de cette année. De plus, elle a participé à un autre tour cycliste dans la province de Kayanza lors de l’événement « Urumuri rw’amahoro ».

La distance et le temps qu’elle met pour la boucler dépendent de la vitesse du vélo et de l’état de la route. Parfois, je cours sur une route avec des montées, des descentes, des nids de poule et des virages. Par exemple, « j’utilise 3h20 min pour boucler le trajet Gitega-Ngozi qui fait 82 km étant dans les zones 3 et 4 ». En outre, je parcours le trajet Gitega-Mwaro aller-retour (106 km) en 2h55min », indique la cycliste Nsengiyumva.

Lors des compétitions, elle obtient de bons résultats

Nsengiyumva affirme qu’elle a obtenu de bons résultats lors des compétitions et parfois, elle se classait même en première place. Selon elle, ces performances sont le résultat d’un entraînement intensif et d’une alimentation équilibrée comprenant des lipides, des glucides, des protéines, vitamines, sels minéraux, enzymes et la supplémentation alimentaire.

« J’ai déjà gagné des prix grâce à ces compétitions, comme des médailles et des enveloppes juteuses. En un mot, il y a une évolution significative par rapport au début. J’en suis consciente, mais, j’ai encore du chemin à faire pour égaler les Laurent Fignon et Bernard Hinault sur le tour de France », déclare-t-elle.

Malgré ses succès, Nsengiyumva est affrontée à de nombreux défis, notamment sa situation d’orpheline et la pauvreté de sa famille. Elle souligne qu’elle ne peut pas subvenir à ses besoins financièrement dans sa carrière de cycliste.

Un soutien financier pour arriver loin, une nécessité

Le métier de cycliste demande beaucoup d’efforts, comme un entraînement régulier en salle, sur route ou sur piste, ainsi qu’une alimentation appropriée. Pour atteindre ces objectifs, Nsengiyumva indique qu’un appui financier s’avère nécessaire.

« J’ai besoin d’un billet d’avion pour me rendre en Afrique du Sud où se tiendra le camp d’entraînement au centre mondial du cyclisme africain qui se tiendra à Paarl du 1er au 30 Septembre 2024. De plus, je souhaiterais participer aux jeux olympiques du cyclisme qui auront lieu à Los Angeles aux Etats-Unis en 2028 », demande Odette Nsengiyumva.

Elle espère que grâce à ces compétitions internationales, elle pourra obtenir des fonds pour promouvoir le cyclisme féminin au Burundi. Selon elle, les filles et les femmes sont capables et peuvent aider à stimuler le développement du pays.

Elle a également mentionné que dans le cadre de la vision du Burundi 2060 un pays développé, elle construira un gratte-ciel dans la capitale politique de Gitega. Celui-ci servira à l’accueil des touristes.

Une profonde gratitude envers ceux qui l’ont soutenue

La cycliste remercie ceux qui l’ont déjà soutenue, que ce soit lors des entraînements ou des compétitions. Elle mentionne particulièrement Monsieur Rénovat Nzeyimana qui lui a appris différentes stratégies et techniques pour pédaler de manière efficace, notamment pendant les entraînements. Elle affirme que Nzeyimana fait tout son possible pour l’aider à réussir dans sa carrière.

Elle adresse également ses sincères remerciements à Prosper Niyonkuru son nutritionniste. Il veille à son régime alimentaire équilibrée qui lui est bénéfique selon son groupe sanguin. Elle estime qu’il la soutient tant moral que matériel.

Elle exhorte les jeunes talentueux à avoir la détermination d’atteindre leurs objectifs. Selon elle, il est également important que les parents soutiennent leurs enfants talentueux en leur permettant d’assouvir leur ambition. Même si cela peut être difficile, ce n’est pas irréalisable. Elle affirme que lorsque quelqu’un réussit grâce à son talent, cela lui permet de se développer et son pays en profite également.

A propos de l'auteur

Jonathan Nzoyibonera.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 606

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

Le café reste le pilier de l’économie nationale dans la mesure où il apporte des devises et des revenus aux ménages. Cependant la production du café vert est en chute libre. Elle oscille autour de 8 000 tonnes alors que les projections portent sur une quantité exportable de 45 000 tonnes chaque année. Pour gagner ce pari, il faudra mobiliser des investissements conséquents pour redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur. Malgré les tentatives de nationalisation de la filière café, les défis demeurent nombreux. Les milieux bien informés évoquent notamment le désintéressement de la population, le faible encadrement des producteurs, les opérateurs privés qui s’enrichissent sur le dos des producteurs.
  • Journal n° 606

  • Dossiers Pédagogiques