Finance

Transfert d’argent par téléphone : Un marché prometteur en expansion

Les compagnies de télécommunication ont mis en place un système de transfert d’argent par téléphone. Si  ce service est très utile dans un pays où il y a peu d’établissements financiers, il est important de le réglementer pour prévenir tout dérapage

Le paiement mobile encore appelé transfert d’argent par téléphone signifie toutes les transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées soit sur une carte bancaire soit sur un porte-monnaie électronique qui peut être alimenté avec un dépôt de cash auprès d’un agent ou d’un commerçant.

Ecocash et Lumicash se partagent le gâteau

Le rapport trimestriel de l’ARCT sur l’observation du marché des services de la téléphonie fixe et mobile au Burundi montre que le taux de pénétration de la téléphonie mobile au Burundi était estimé à  50,1% jusqu’au 31 décembre 2017. Ce qui veut dire que le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile était de 5 920 612 au 4ème trimestre 2017. Cela a poussé les entreprises œuvrant dans la communication à mettre sur pied des services de transfert d’argent par téléphone. Econet-Léo a développé le service Ecocach tandis que Lumitel a mis sur pied Lumicash. Le transfert de 5 mille FBu par Ecocash coûte 320 FBu à l’expéditeur tandis que le retrait coûte 380 FBu. Au total l’envoie et la réception de 5 mille FBu coûte 700 FBu, soit plus de 10% de la somme envoyée.  Pour la même somme, Lumicash fait payer au total 600 FBu. C’est encore légèrement cher.  Smart propose aussi une plateforme de transfert d’argent, le Smart Pesa.

Econet-Léo a développé Ecocach tandis que Lumitel a mis sur pied Lumicash. Le transfert de 5 mille FBu par Ecocash coûte 320 FBu à l’expéditeur tandis que le retrait coûte 380 FBu. Au total l’envoie et la réception de 5 mille FBu coûtent 700 FBu

Une réglementation pour éviter tout dérapage

Si le service de transfert d’argent par téléphone est très utile, il faut qu’il soit réglementé pour éviter tout dérapage. La banque centrale a déjà pris les devants. L’article 7 du règlement n°001/ 2017 relatifau service de paiement et aux activités des établissements de paiement édicté par la BRB stipule que toute entité existante offrant déjà des services de paiement est tenu de créer une filiale dotée d’une personnalité juridique distincte et qui demande l’agrément en qualité d’établissement de paiement conformément à l’article 3 du présent règlement qui édicte les conditions requises pour exercer les activités de fourniture de services de paiement. Les entreprises de télécommunication ont été donc sommées de dissocier les activités de téléphonie de celles de paiement. Notons que la mise en place effective des filiales devait  intervenir au plus tard le 20 juin 2018. La BRB recommandait que les dossiers de demande d’agrément des établissements de paiement lui parviennent  avant le 22 août 2018. Les compagnies de télécommunications sont entrain de se conformer aux directives de la BRB. Certaines d’entre-elles ont déjà reçu les licences d’exploitation.

Les conditions d’ouverture  et de fonctionnement des établissements de paiement

Selon la correspondance du 17 juillet 2017 adressée à tous les établissements de paiement, de crédit, de microfinance et à la Régie Nationale des Postes; les conditions d’ouverture et de fonctionnement pour les établissements de paiement sont les suivantes : un capital d’1 milliard de FBu à déposer sur le compte de la BRB, un compte global pour garantir les opérations, les frais d’analyse du dossier (1 million de FBu), 5 millions pour l’agrément et, le cas échant, 500 000 FBu pour le déménagement du lieu d’activités. Les établissements de paiement doivent s’acquitter d’une redevance annuelle de 1% du résultat net avec un minimum de 5 000 000 FBu au plus tard, le 31 mars de chaque année.

Un service très connu dans la sous-région

Dans les pays de la sous-région, le transfert d’argent par téléphone est très développé. Le Kenya fait partie de précurseur dans ce domaine. M-Pesa développé par Vodafone pour Safaricom et Vodacom est très connu dans la sous-région et au monde entier. En 2012, environ 17 millions de comptes M-Pesa avaient été enregistrés au Kenya. Il est utilisé dans plusieurs pays dont la Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Burundi et même en Afghanistan.  Les modes de paiement mobile sont de plus en plus répandus à l’échelle mondiale. En 2008, il était prévu que le marché mondial pour tous les types de paiement mobile atteigne 600 milliards USD en 2013. Ce chiffre a cependant doublé bien avant, en février 2011.

Un marché en plein expansion

En 2018, il était prévu que ce marché dépasse 4 574 milliards USD d’ici 2022. Le système de paiement mobile devrait grandir de 33,3 % d’ici 2023. Dans les pays en développement, les solutions de paiement mobile ont été déployées pour faciliter et répandre les services financiers aux communautés qui n’ont pas de comptes bancaires. Le rapport du Financial Access de 2009 estime qu’environ 50 % de la population mondiale adulte n’ont pas de compte bancaire. Ces réseaux de paiements sont souvent utilisés pour contourner cet obstacle. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité du Burundi. 

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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