Economie

A quand l’opérationnalisation du marché des capitaux ?

Cela fait plusieurs années que le projet de développement du marché des capitaux du Burundi est en train d’être exécuté par la Banque de la République du Burundi. A l’heure actuelle on en arrive à la phase d’opérationnalisation des institutions de ce marché, à  savoir l’Autorité de Régulation du marché des capitaux et la société boursière principalement… La gestion de l’argent exige plus de prudence et de rigueur. Ce qui justifie la période importante que prend l’opérationnalisation effective de ce marché      

« Le marché des capitaux existe déjà. Cela par référence à l’émission des titres du trésor. Cependant, il existe des procédures qui restent pour finaliser son développement et son opérationnalisation effective », explique Dr. Arsène Mugenzi, Responsable de la Cellule Autorité de régulation du marché des capitaux à la Banque de la République du Burundi (BRB).

Actuellement, fait-il remarquer, l’initiateur du développement du marché des capitaux qui est la Banque centrale du Burundi s’active, en collaboration avec les institutions habilitées à opérationnaliser les institutions dudit marché. Cela passera par le recrutement du directeur général de l’Autorité de Régulation du Marché des Capitaux du Burundi (ARMC), le recrutement des cadres de cette autorité et l’allocation du budget nécessaire pour son établissement et son fonctionnement. La BRB appuie techniquement, parfois financièrement le processus, mais que c’est le Ministère des Finances qui à l’autorité publique de piloter le processus et donner des orientations nécessaires.

Dr.Mugenzi informe qu’on est également en train de constituer la société boursière. Cette société qui sera mixte aura son capital social constitué de l’actionnariat public et privé. Les prétendants à cette société ont déjà manifesté l’intérêt par la souscription à l’actionnariat. Certains des actionnaires, surtout au capital avec la participation publique, attendent les non objections à cet investissement.

A part cela, indique le Responsable de la Cellule Autorité de régulation du marché des capitaux à la BRB, les services techniques habilités sont en train de répertorier les besoins en assistance technique des intermédiaires potentiels. Le but étant d’identifier leurs besoins, répertorier les ressources existences et dresser des scénarios de combler les vides.

« On est également en train d’approcher les émetteurs potentiels pour les préparer à émettre au lancement du marché », précise-t-il.

Arsène Mugenzi, Responsable de la Cellule Autorité de régulation du marché des capitaux à la BRB : « Le marché des capitaux existe déjà. Cela par référence à l’émission des titres du trésor. Cependant, il existe des procédures qui restent pour finaliser son développement et son opérationnalisation effective ».

Quid de l’opérationnalisation effective du marché des capitaux ?

Selon Dr.Mugenzi, pour que le marché des capitaux soit opérationnel effectivement, on doit d’abord opérationnaliser l’ARMC. Et de continuer : « Il y aura par après la création de la bourse, c’est-à-dire, une société qui va gérer les opérations sur la bourse des valeurs mobilières du Burundi  et les membres (intermédiaires) qui vont conduire les affaires sur ce marché ». 

Il annonce que suivra par après l’agrément des intermédiaires (courtiers, négociants, conseillers en investissement, dépositaires des banques d’investissement…). Par la suite, il y aura la préparation des titres du trésor à la cotation, ensuite la sensibilisation des investisseurs et des émetteurs potentiels et enfin il y aura le lancement officiel. 

Du pas déjà franchi

Dr.Mugenzi avoue que pas mal d’actions ont été menées pour atteindre un degré souhaité du développement du marché des capitaux du Burundi. Il cite certaines réalisations depuis que le projet a commencé. C’est notamment, la mise en place du comité national chargé d’élaborer le plan de développement du secteur financier, la validation par le conseil des ministres du plan de développement du marché financier, la validation des propositions des cadres légaux, réglementaires et institutionnels. 

« La mise en place des structures dédiées à l’établissement des institutions du marché des capitaux au sein de la Banque centrale et la mise en place des spécialistes en valeurs du trésor ainsi que l’opérationnalisation du marché secondaire des titres du trésor ont eu lieu », fait remarquer Dr.Mugenzi . 

Il rappelle également la promulgation de la loi régissant le marché des capitaux du Burundi, la promulgation de la loi régissant l’ARMC du Burundi et le recrutement d’un consultant, la nomination de certains membres du Conseil d’Administration de l’ARMC,…

Le marché gré à gré et le marché organisé

Le Responsable de la Cellule Autorité de régulation du marché des capitaux à la BRB avise qu’au niveau du marché des capitaux, on achète les titres sous forme d’investissement. Pour lui, il existe le marché de gré à gré qui n’exige pas de régulateur. « Les émetteurs publics ou privés émettent de la dette ou des actions. Les investisseurs particuliers, professionnels ou institutionnels les achètent », signale-t-il.

Un autre marché est celui dit organisé. Sous la surveillance du régulateur, les émetteurs privés ou publics émettent de la dette ou des actions. Les investisseurs (particuliers, professionnels ou institutionnels) les achètent avec l’aide des organisateurs (bourse, intermédiaires, dépositaires, agences de notation, Chambre de compensation…). Les journalistes et les autres professionnels indépendants peuvent à leur tour publier des informations sans nuire au marché. Ils sont tenus de respecter la législation y relatif…

Il faut noter que, la mise en place du marché des capitaux n’est pas une initiative isolée ou hâtive. Non seulement que ce projet est très bénéfique et opportun pour le Burundi qui est en besoin pressant des financements à long terme et en grande quantité pour satisfaire aux demandes d’une économie en pleine expansion, c’est aussi une exigence sur l’agenda de l’intégration régionale  dans la Communauté Est Africaine (CEA). Elle rentre parmi les préalables de la création de la monnaie unique dans les pays membres de la Communauté.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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