Environnement

La rivière Gasenyi sera-t-elle domptée?

Les travaux de construction d’un bassin d’écrêtement sur la rivière Gasenyi qui traverse les quartiers Gatunguru et Carama pourront se clôturer à la fin du mois de décembre 2018. Dans ce numéro, Burundi Eco revient sur sa capacité de rétention, son périmètre, son rôle et d’autres travaux prévus pour protéger les populations contre les inondations récurrentes

Dr Catherine Bucumi, Directrice Générale de l’Agence Burundaise pour la Réalisation des Travaux d’Intérêt Public (ABUTIP) : « Le bassin d’écrêtement en cours de construction sur la rivière Gasenyi dans le quartier Carama aura un périmètre de 267 m »

Après les inondations des 13 et 22 avril 2014 qui ont fait des victimes dans les quartiers Carama et Gatunguru de la ville de Bujumbura, Dr Catherine Bucumi, Directrice Générale de l’Agence Burundaise pour la Réalisation des Travaux d’Intérêt Public (ABUTIP) fait savoir que pas mal de travaux ont été réalisés pour protéger les populations de ces localités via un Projet d’Urgence pour la Résilience des Infrastructures (PURI). D’autres sont en cours. Parmi ceux-ci, Bucumi met en exergue la construction d’un bassin d’écrêtement qui fait partie du lot nº4 parmi les 8 lots qui doivent être exécutés par l’ABUTIP.

Son périmètre, sa capacité d’accueil et son rôle

Bucumi fait savoir que cette infrastructure en cours de construction sur la rivière Gasenyi dans le quartier Carama aura un périmètre de 267 m. Elle sera construite en béton armé. Sa capacité d’accueil sera de 18 000 m3. Sachez bien que le bassin d’écrêtement ne va pas stocker l’eau, précise Bucumi. Son rôle se limite à atténuer le volume de l’eau de la rivière Gasenyi qui inondait régulièrement le quartier Carama. L’eau entre pour ensuite sortir et continuer son cours normal. C’est une sorte de bassin de repos pour l’eau de cette rivière afin de casser sa pression. Il y a un mécanisme prévu pour faire sortir l’eau afin qu’elle continue son cours normal. Pour toutes ces raisons, elle tranquillise la population en précisant que la capacité de rétention de ce bassin estimée à 18 000 m3 est largement suffisante. Juste à côté de ce bassin, les canalisations sont suffisamment larges pour pouvoir acheminer l’eau jusqu’en aval.

Son entretien, une nécessité

Bucumi demande à la Mairie de se préparer en conséquence pour faire l’entretien de cette infrastructure. «Nous travaillons pour le compte du gouvernement. Les ouvrages que nous réalisons sont la propriété de l’Etat», souligne-t-elle. Dans le cas d’espèce, l’entretien revient à la Mairie de Bujumbura. Elle est appelée à mettre en place un mécanisme d’entretien de cette infrastructure de façon qu’elle soit pérenne. Le bassin d’écrêtement est une infrastructure d’une importance capitale. Il faut assurer son entretien pour éviter les effets inverses après sa construction. Lorsqu’il pleut, il y aura bien sûr de la boue, des débris végétaux, des moellons, du sable et d’autres déchets qui vont s’y déposer. Son entretien est donc d’une impérieuse nécessité, martèle-t-elle. On est entrain de chercher un financement additionnel pour mettre en place un mécanisme de transition, c’est-à-dire l’entretien des infrastructures, y compris le bassin d’écrêtement pendant une période déterminée en attendant que la Mairie s’en occupe elle-même.

Dans ce schéma qu’on a proposé dans le financement additionnel qu’on est en train de solliciter, Bucumi fait remarquer qu’ il est prévu le renforcement des capacités des communes de la Mairie pour les amener à prendre le relai dans l’entretien de ces infrastructures sans oublier la sensibilisation sur l’importance de faire le curage de toutes les canalisations et du bassin d’écrêtement.

Le bassin d’écrêtement en cours de construction en aval de la rivière Gasenyi

D’autres travaux prévus pour dompter la rivière Gasenyi

Selon toujours Bucumi, les canalisations et le bassin d’écrêtement ne suffisent pas pour dompter la rivière Gasenyi. Les inondations des quartiers Carama et Gatunguru ne peuvent être palliées qu’en entreprenant des travaux de grande envergure tels que l’aménagement des bassins versants de cette rivière  en amont dans les collines surplombant la ville de Bujumbura.

Dernièrement, le Deuxième Vice-Président de la République, les ministres de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage et du Transport, des Travaux Publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire et les autorités de l’ABUTIP ont effectué une visite en amont de la rivière Gasenyi. Selon elle, cela justifie leur engagement en faveur de l’aménagement des bassins versants de cette rivière pour protéger les populations de la ville de Bujumbura.

Dans l’immédiat, avec le projet PURI, une étude est déjà en cours sur l’aménagement en amont de cette rivière pour savoir quels sont les ouvrages provisoires par lesquels commencer dans l’immédiat. Elle indique que l’objectif principal de cette étude est d’éviter les effets pervers de la grande saison des pluies. L’étude date d’il y a environ 10 jours. D’ici la fin de ce mois, on aura une étude qui propose les ouvrages provisoires.

Bucumi informe qu’il est prévu qu’on termine de construire ce bassin à la fin du mois de décembre 2018.

Jean Marie Vianney Niyongabo

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 605

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

  • Dossiers Pédagogiques