Genre

La scolarité, un antidote contre la violation des droits des filles

La fille fait face à de nombreux défis parfois différents de ceux auxquels fait face la femme. La fille Burundaise ne fait pas exception à la règle. Les grossesses et les mariages précoces font partie des causes des abandons scolaires. Cela alors que l’instruction et l’éducation sont les remèdes que tous les experts préconisent pour lutter efficacement contre l’inégalité des genres

3.742 filles ont abandonné l’école pour cause de grossesses non désirées durant l’année scolaire 2015-2016

 

Selon un rapport de l’OMS publié en 2012, près de 16 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde. Les statistiques sanitaires mondiales  de 2014, quant à eux, montrent que le taux de natalité moyen pour cette catégorie de la population  est de 49 pour 1000. Les taux par pays vont de 1 à 299 naissances pour 1000 jeunes filles, les taux les plus élevés étant enregistrés en Afrique subsaharienne. Pire encore, la grossesse chez l’adolescente reste l’un des principaux facteurs de mortalité de la mère et de l’enfant et contribue au cycle de la mauvaise santé et de la pauvreté.

Des conséquences socio-économiques certaines

D’après toujours le rapport de l’OMS de 2014, pour la plupart des adolescentes, la grossesse a des conséquences économiques et sociales. Beaucoup de jeunes filles abandonnent l’école lorsqu’elles tombent enceintes. Or, une jeune fille pas ou peu instruite aura moins de compétences et de possibilités de trouver un emploi. Cela peut aussi avoir un coût pour le pays, en raison du manque à gagner sur le revenu annuel qu’une jeune femme aurait pu percevoir  durant toute sa vie si elle n’avait pas eu une grossesse précoce

SFBSP-Burundi aux côtés des filles Burundaises

L’association « Solidarité des Femmes Burundaises pour le Bien-être Social et le Progrès » (SFBSP-Burundi) s’est jointe aux filles des quartiers du Nord de  Bujumbura à l’occasion de la célébration de la journée internationale dédiée à la fille. A côté de la journée du 08 mars mondialement dédiée à la femme, l’ONU a consacré la journée du 11 octobre à la fille depuis 2012. La consécration de cette journée à la fille est due au fait que les filles font face à des difficultés différentes de celles auxquelles les femmes sont confrontées, à savoir: les mariages et les grossesses précoces, l’excision, le trafic et le travail illégaux, etc. La résolution de l’ONU instaurant cette journée reconnait que l’autonomisation des filles, l’investissement dans leur éducation et l’éradication de la pauvreté sont les clés pour briser le cycle infernal de la discrimination et de la violence contre les filles.

SFPSB-Burundi plaide pour l’investissement dans la promotion des droits des filles

SFPSB-Burundi plaide pour l’investissement dans la promotion des droits des filles à travers un enseignement ou une formation de qualité qui leur permettra de gagner un revenu et d’assurer un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs familles. Au Burundi, il y en a qui préfèrent encore envoyer le garçon à l’école alors que la fille est contrainte de rester à la maison pour faire les travaux domestiques. L’enseignement fondamental est venu aggraver les choses. Les filles qui échouent en 9ème année fondamentale abandonnent l’école avec toutes les conséquences négatives qui s’ensuivent. Les filles qui restent ainsi à la maison tombent enceintes alors qu’elles sont encore mineures, a indiqué une maman  invitée à participer à cette célébration.

Un taux de réussite faible  à l’origine de beaucoup de maux

Espérance Ntirampeba, présidente de la SFPSB-Burundi a demandé à l’Etat de trouver une solution pour ces jeunes de l’école fondamentale qui échouent. Car, a-t-elle indiqué, les filles qui échouent en 9ème année de l’école fondamentale pensent directement à se marier alors qu’elles sont encore trop jeunes. Les parents les encouragent parfois ou les poussent à se marier de force quand elles tombent enceintes, déplore Mme Ntirampeba. Il faut que l’Etat multiplie les centres d’enseignement des métiers partout dans le pays pour que la fille puisse apprendre un métier qui lui sera utile dans sa vie et celle de sa famille. A ce propos, pour l’année 2017, sur un total de 123. 499 lauréats de l’école fondamentale, seuls 82. 303 ont réussi à l’examen d’admission  à l’école post fondamentale alors que 41. 196 ont échoué, soit un taux de réussite de 66,6% selon le rapport présenté par le ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle le 22 août 2017. Bien plus, Selon les chiffres fournis par  la directrice générale de l’enseignement fondamental et post-fondamental au ministère de l’Education et relayés par l’agence Net Press, 3.742 filles ont abandonné l’école pour cause de grossesses non désirées durant l’année scolaire 2015-2016. Parmi elles, 2 286 cas concernaient  le cycle fondamental, c’est-à-dire  de la 1ère   à la 9ème  année.

Dans le cadre de la célébration de cette journée, les jeunes des quartiers Nord de la capitale ont joué un sketch qui rappelle  les problèmes auxquels est confrontée la fille Burundaise scolarisée. Le thème retenu pour cette année est  » Avec elle: encourager l’instruction et la qualification professionnelle des filles »

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 605

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

  • Dossiers Pédagogiques