Integration régionale

Les routes, une piste pour le développement

Le développement des infrastructures est l’un des aspects les plus importants qui favorisent l’intégration régionale. Plus les infrastructures régionales (routes, chemins de fer, centrales hydroélectriques, ports, aéroports, oléoducs …) sont nombreuses et en bon état, plus les investissements s’accroissent et les échanges des marchandises entre les pays s’accélèrent. Le transport devient facile et rapide. Ce qui diminue les coûts des produits et stimule la croissance économique du pays.

Comme d’autres pays d’Afrique de l’Est, le Burundi s’active à investir dans le domaine des infrastructures régionales. Cette semaine, Burundi Eco veut parler des projets qui concernent les routes régionales et non pas toutes les routes du pays. Dans les semaines à venir, le journal reviendra sur la voie ferrée, la voie maritime, la voie aérospatiale, les centrales hydroélectriques et les oléoducs. Les informations sont tirées du ministère à la Présidence Chargée des Affaires de la Communauté Est Africaine.

« Parmi les grands projets, nous citons la réhabilitation de la RN5 (Ruhwa-Bujumbura) et la RN3 (Bujumbura-Rumonge-Mugina », déclare Philbert Nsanzamahoro, directeur  chargé de la coordination du département des infrastructures au ministère à la Présidence Chargé des Affaires de la Communauté Est Africaine. Pour lui, l’exécution de ce projet se fait selon les tronçons.

Philbert Nsanzamahoro, directeur chargé de la coordination du département des infrastructures au ministère à la Présidence Chargé des Affaires de la Communauté Est Africaine : Par rapport à la densification, le Burundi a un réseau routier le plus dense dans les pays de l’EAC

Des tronçons dont les travaux sont terminés ou en cours d’exécution

Il indique que le tronçon Ruhwa-Nyamitanga (50km) est en bon état. C’est la Banque Africaine de Développement (BAD) qui a financé la réhabilitation et l’élargissement de ce tronçon passant de 6 à 7 mètres. « Les travaux ont été exécutés sur un montant de 47 millions USD hormis la contrepartie du gouvernement (5%) », informe M. Nsanzamahoro.

Il rappelle que les travaux pour le tronçon Mugina-Mabanda-Nyanza Lac (45 km) ont été finalisés en 2017. La Banque Africaine de Développement (BAD) a contribué, d’après Nsanzamahoro, à hauteur de 44 millions USD.

Pour le tronçon Nyamitanga-Bujumbura (30km), il précise que les travaux de construction et d’élargissement passant de 6 à 7 mètres sont en cours. Les financiers, selon toujours M. Nsanzamahoro, sont l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP), la Banque Arabe de Développement Economique (BADEA), le Fonds Koweitien et le Fonds Saoudien. Le montant total pour ces travaux s’élève à 38 millions USD hormis la contrepartie du gouvernement. Les travaux sont exécutés par SOGEA SATOM (VINCI), une société de droit français.

Un tronçon qui attend les études de faisabilité

Pour ce qui est du tronçon Bujumbura-Rumonge (78km), fait remarquer M.Nsanzamahoro, les études de faisabilité sont en cours par la Société Egis International. Elles ont commencé en août 2017 sur un partenariat de financement entre la Banque Africaine de Développement (BAD)  et le Secrétariat Général de la Communauté Est Africaine. Cela pour un montant total de 287.705 USD.

« Les consultants ont terminé les travaux de terrain. Ils sont à l’étape de la compilation des données », explique-t-il.

Promesses pour le tronçon Nyanza Lac-Rumonge

M. Nsanzamahoro signale que le Fonds Koweitien serait intéressé à financer le tronçon Nyanza Lac-Rumonge. « La condition que le Fonds pose  est l’existence d’un co-financier », martèle-t-il.

Cependant, M. Nsanzamahoro souligne que les études de faisabilité et de conception ont été réalisées en 2016, sur financement du Gouvernement.

Projet de réhabilitation de la Route Nyakasanza (Tanzanie)-Kobero- Muyinga –Gitega et construction de la RN18 (Gitega- Nyakararo- Jenda-Bujumbura)

Réseau routier national et régional du Burundi

M. Nsanzamahoro annonce qu’il est prévu la réhabilitation et l’élargissement du tronçon Kobero-Muyinga (30km) pour un montant de 27 millions USD. Il notifie que les études de faisabilité ont été réalisées en 2014 sur financement de la Banque Mondiale (BM).

Ce qui reste, avise-t-il, c’est de trouver le financement pour la réalisation des travaux. Dans le même ordre d’idées, il faut trouver le financement de la réhabilitation et de l’élargissement de la route Nyakararo-Bujumbura pour un montant de 60 millions USD. Les études de faisabilité et de conception détaillées ont été réalisées en 2014 sur financement de la BM.

Il informe également sur la prévision de la réhabilitation et de l’élargissement  de la Route Muyinga-Gitega (104 km). Et d’éclairer : « Les études de faisabilité et de conception détaillées ont été effectuées en 2014 pour un montant de 85 millions USD », rassure-t-il.

M. Nsanzamahoro précise aussi qu’un financement de 18 millions  USD obtenu de la BAD est disponible pour la construction de la route Nyakararo-Mwaro-Gitega (Phase 2 : Mwaro (Kibumbu)-Gitega sur 24 km).

« On est actuellement au stade de la publication des dossiers d’appel d’Offres 4A », réconforte-t-il.

Projet de construction de la route Cankuzo- Ruyigi-Bujumbura, prolongement de la route Murusagamba-Nyakahura (Tanzanie)

Dans ce projet, on va réhabiliter et élargir le tronçon Bujumbura-Bugarama (30km) pour un montant de 53 millions USD. M.Nsanzamahoro indique que les travaux d’entretien périodique sont en cours sur financement de la BM, bien qu’il n’y ait pas encore eu de financement relatif à sa réhabilitation et à son élargissement. Il précise ensuite que cette route draine vers Bujumbura tout le trafic en provenance du corridor central et du corridor nord.

Pour lui, la route subira une déviation afin de se connecter à la route Bubanza-Muzinda. Cela suite à l’implantation du site présidentiel à Gasenyi.

Un autre tronçon très important que reconnait M. Nsanzamahoro est la route Bugarama-Makebuko (88km). Il sera réhabilité et élargi pour un montant de 106 millions USD. M. Nsanzamahoro avise qu’il n’y a pas eu d’études de faisabilité pour cette route. Le financement non plus n’est pas disponible.

Pourtant, il assure le drainage des marchandises du corridor central vers Bujumbura. Cela après avoir desservi les centres urbains de Gitega, de Muramvya, de Bugarama ainsi que d’autres localités à haute densité de population.

Le tronçon Makebuko–Butaganzwa (21km) a été construit et élargi à 7 m pour un montant de 6 millions USD, témoigne Nsanzamahoro. Le financier était la BAD et les travaux de construction ont pris fin en octobre 2016.

Le tronçon Butaganzwa–Ruyigi (21 km) a aussi été construit et élargi sur 7 m  pour un montant de 5 millions USD. C’est la BAD qui a financé les travaux de construction de ce tronçon qui ont déjà pris fin. L’ouverture officielle de cette route a eu lieu en août 2017.

Le tronçon Cankuzo– Gahumo (50km) sera construit pour un montant de 64 millions USD. Les études de faisabilité et de conception ont été réalisées en 2014 sur financement de la BM.

Une alternative routière plus courte du corridor central

M.Nsanzamahoro l’estime important car la localité de Nyakahura (Tanzanie) est le point de transit  des véhicules venant de Dar-es-salaam à destination du Burundi. Cette localité se trouve à une distance de 32 km de Gahumo alors que la même localité se trouve à une distance trois ou quatre fois plus grande que celle susmentionnée par rapport à Kobero.

Le Tronçon Cankuzo-Ruyigi (51km) sera réhabilité et élargi. M. Nsanzamahoro notifie que les études de faisabilité et de conception détaillées pour mettre ce tronçon aux standards de la Communauté Est Africaine passant de 6 à 7 mètres n’ont pas encore été réalisées.

Il affirme que ce tronçon supportera un trafic énorme une fois que la route Cankuzo-Gahumo-Nyakahura sera construite. « Il s’agira d’une nouvelle alternative routière plus courte du corridor central par rapport au Burundi », conclut M. Nsanzamahoro.

Par rapport à la densification, Nsanzamahoro confirme que le pays a un réseau routier plus dense dans les pays de l’EAC. Ce qui n’est pas le cas si on tient compte de la superficie.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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