Exclusivité marché central

Projet de construction d’un centre commercial à Bujumbura : Les consultations restreintes vont bon train

Dans le but de revaloriser la place de l’ex-marché central de Bujumbura, le gouvernement a décidé d’y ériger un grand centre commercial. Ce projet remonte à 2014 mais jusqu’à présent les résultats ne sont pas palpables. L’appel d’offre international récemment lancé n’a pas reçu d’avis favorable. Face à cette situation, le gouvernement a adopté une nouvelle approche. La voie des consultations restreintes est plutôt privilégiée pour donner un coup de pouce au projet

M. Chadrack Niyonkuru, secrétaire exécutif des réformes «Doing Business» à la deuxième vice-présidence : «Nous pensons que dans les prochains jours les investisseurs intéressés pourront démarrer les travaux».

« Dans un premier temps, le gouvernement a pris la décision de confier le marché pour la réhabilitation du marché central à un investisseur chinois. Les investisseurs Burundais et d’autres ont manifesté l’engouement de participer à l’exécution du marché. Ils souhaiteraient être associés au projet », indique Chadrack Niyonkuru, secrétaire exécutif des réformes « Doing Business » à la deuxième vice-présidence. En conséquence, le gouvernement a pris la décision de retirer ce marché à cet investisseur chinois. Cela dans le but de donner la chance à tous les investisseurs Burundais ou autres qui veulent concourir. Par grande surprise, personne n’a manifesté l’intérêt pour investir dans ce domaine, conclut-il.

Vers la construction du centre commercial

M. Niyonkuru révèle que les consultations sont en cours et qu’elles vont bon train. Il y a des industriels qui ont déjà manifesté leur intérêt et je pense que le projet va aboutir incessamment. Sans les citer, il fait savoir que certaines personnes physiques et morales ont été ciblées et contactées. D’autres justifiant des capacités techniques et financières expriment la volonté de participer à ce projet. Et de rassurer que la consultation restreinte va permettre effectivement de trier l’investisseur qu’il faut pour exécuter ce marché. « Nous pensons que dans les prochains jours les investisseurs intéressés pourront démarrer les travaux », a-t-il dit.

A propos du projet de construction d’un centre commercial

Les faits remontent à février 2014 lorsque le Ministre des Transports, des Travaux Publics et de l’Equipement de l’époque a présenté en conseil des ministres un document qui exposait le sort réservé au terrain abritant l’ex-marché central du Bujumbura. Ce document proposait que ce terrain soit réservé à la construction d’un centre commercial dont les premières fonctions ressembleraient à celles assurées par le marché central. Le Conseil a adopté le projet étant donné que la réhabilitation de ce marché est impossible au regard du coût.

Par contre, les moyens propres du Gouvernement s’avéraient difficiles, voire impossibles à réunir à court terme. Le recours à des investisseurs privés est donc plus qu’une nécessité et l’urgence plus qu’une évidence au regard de l’état du site, apprend-on du communiqué du gouvernement.

La société Sino African Trading and Investment décrié

En 2015, la société chinoise « Sino African Trading and Investment Initiative Co. Limited » a exprimé une demande de concession du terrain de l’ex-marché central en vue d’y construire un complexe commercial moderne. Comme il s’agit d’un investissement très lourd, la concession serait consentie sur une durée de 50 ans en vue de permettre à l’investisseur de récupérer les frais d’investissement, précise le communiqué du conseil des ministres du 28 février 2015. Cette société a été décriée par la société civile. Les activistes de la société civile doutaient des capacités techniques et financières de la société après 6 mois d’existence. Ils qualifiaient d’ailleurs l’attribution du marché de malversation économique. Le gouvernement a décidé de retirer le contrat d’exploitation à la société.

Les termes de références ont été infructueux

Très récemment, dans le communiqué du Conseil des ministres tenu en dates du 18 et 19 octobre 2017, le ministre en charge des finances a présenté une note d’information sur l’état d’avancement du dossier de construction du centre commercial. Il a précisé que les termes de références pour la sélection d’une société privée pour la construction d’un centre commercial moderne à la place de l’ex-marché central de Bujumbura se sont avérés infructueux. « La date limite de dépôt des offres était fixée au 1er août 2017, mais aucune offre n’avait été déposée à cette date », reconnait le ministre Ndihokubwayo.

M. Niyonkuru fait remarquer que l’option de passer par les consultations restreintes a été privilégié après l’expiration du délai prévu pour l’appel d’offre (3 mois). Comme la loi le prévoit, quand le marché par appel d’offre ouvert est infructueux, il y a la possibilité de passer par des consultations restreintes. Ce qui est le cas actuellement.

Pourquoi l’appel d’offre n’a pas abouti?

Le secrétaire exécutif des réformes « Doing Business » explique que le site de l’ex-marché central est stratégique. Il est au centre-ville et les dimensions sont convenables pour pouvoir accueillir un grand centre commercial qui occupe toute la place.

Niyonkuru indique qu’il est difficile de savoir ce qui est à l’origine du manque de soumissionnaires. Quand les gens soumissionnent, c’est eux-mêmes qui apprécient le marché en fonction des termes de références. Et, pour construire un centre commercial, il faut avoir des capacités techniques et financières irréprochables explique-t-il. Il affirme que ce n’est pas nécessairement n’importe qui qui dispose des moyens suffisants. A travers les termes de références, le soumissionnaire peut se disqualifier. Dans ce cas, il abandonne le marché, précise-t-il.

Toutes les cibles n’ont pas été atteintes

Il doute également du fait que l’appel d’offre n’ait pas atteint toutes les cibles. Publier l’appel d’offre dans les médias ne suffit pas. On n’est pas sûr que la cible de l’information ait été atteinte. Et de constater que la consultation restreinte va répondre à cette problématique, car elle cible à l’avance les gens qui disposent des capacités techniques et financières suffisantes pour mener à bon port le marché.

Notons que le centre commercial proposé comprendra une infrastructure d’au moins 5 niveaux, un parking obligatoire pour 400 à 500 véhicules au sous-sol et en surface, des salles de conférences, de concerts, d’expositions, etc. et un espace vert y sera aménagé. Mais la durée d’exécution du projet n’est pas encore connue. Elle sera déterminée par l’attributaire du marché en fonction de l’étude de faisabilité.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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