Commerce

Quand l’absence de la viande de bétail rime avec la cherté du poisson

Suite à la fièvre de la vallée du Rift qui attaque le bétail, l’abattage des bovins et des petits ruminants a été interdit sur le sol burundais depuis quelques semaines. Ce qui hante les consommateurs de la viande, car les produits de substitution (entre autres le poulet, la viande de porc, le poisson, etc.) ne satisfont pas la demande. Coup d’œil sur le commerce du poisson comme produit prisé sur le littoral du lac Tanganyika, principalement dans la ville de Bujumbura

Suite à l’interdiction de l’abattage des bovins et des petits ruminants le prix du poisson a augmenté.

   

Il est 9 h pile au parking des bus sis à l’ex-marché central de Bujumbura lundi le 25 juillet 2022. Un reporter de Burundi Eco monte à bord d’un minibus à destination du marché de Ruziba en commune de Muha. Ce marché est considéré comme un centre de négoce où les produits halieutiques sont moins chers par rapport aux autres marchés de la capitale économique du Burundi. Malgré l’embouteillage qui s’observe au niveau des cinq premiers kilomètres de la route nationale numéro trois (RN3), on arrive à destination au bout de 30 minutes.

L’intérieur du marché, précisément dans la partie réservée à la vente des produits halieutiques, est bondé de beaucoup de personnes en train d’acheter le poisson « Mukeke ». Les poissons frais sont étalés sur des supports appropriés et sont vendus par tas. Les Mukeke  plus ou moins grands sont vendus par tas de deux ou trois unités et pèsent entre deux et trois kilos et leur prix varie entre 30 000 FBu et 60 000 FBu. D’autres tas de poissons considérés comme moins bons sont vendus à un prix compris entre 5000 FBu et 15 000 FBu.

« Même si le poisson est une denrée prisée dans la plaine de l’Imbo, la viande de bétail est très importante pour la population de cette localité. Depuis son absence, le prix du poisson a sensiblement augmenté. Actuellement, le poisson a détrôné la viande rouge. Une quantité de poissons qui coûtait par exemple 20 000 FBu avant l’interdiction de l’abattage des vaches est vendue aujourd’hui à au moins 30 000 FBu. Nous n’avons pas d’autres choix. Nous devons accepter le prix tel qu’il est », lâche un acheteur sexagénaire rencontré au marché de Ruziba. A défaut de consommer la viande de porc ou le poulet, ajoute-t-il, le Mukeke est une alternative incontournable.

Ce n’est pas que le marché de Ruziba

Les prix élevés des produits halieutiques comme le Mukeke et les Ndagala sont observés également au marché Ngagara II communément appelé Cotebu. A titre d’illustratif, trois poissons Mukeke de grande taille  qui pèsent ensemble autour de trois kilos coûtent 50 000 FBu. Mais les prix des poissons varient en fonction de leur taille, de leur fraîcheur ainsi que leur nombre. Et le coût le moins bas est de 10 000 FBu pour cinq Mukeke de qualité moyenne.

En plus de cela, au marché Ngagara II, les poissons séchés coûtent moins cher que les poissons frais. A titre d’exemple, le prix de cinq ou six poissons séchés est d’environ 10 000 FBu. Pourtant,  un kilo des Ndagala coûte 55 000 FBu.

Le poisson importé y est moins cher

Paradoxalement, les poissons importés sont moins chers que ceux pêchés dans les eaux locales. Par exemple, des poissons importés depuis notamment la Tanzanie (lac Victoria) ne coûtent que 14 000 FBu le kilo au marché dit Cotebu. Pourquoi ? Un commerçant des produits halieutiques rencontré dans ce marché explique que la raison en est que les poissons importés ont une qualité inférieure par rapport aux poissons pêchés dans le lac Tanganyika.

Mais, d’ici peu, un léger mieux est attendu. Parce que  la vaccination du bétail contre la fièvre de la vallée du Rift ayant déjà commencé, la consommation de la viande de vache, de chèvre et de mouton reprendra à partir de mercredi le 3 août 2022. Cela a été annoncé par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique sur son compte Twitter.

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Gilbert Nkurunziza.

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