Développement

Le rétablissement de l’éclairage public, une urgence

Les poteaux électriques n’éclairent plus certaines voies publiques. La plupart des lampes ont été volées, plongeant les rues de la capitale économique dans le noir. Banditisme, sabotage et accidents sont devenus monnaie courante. Une situation qui inquiète plus d’un. La mairie de Bujumbura promet une solution urgente pour y remédier

Nous sommes lundi 27 juillet 2020 vers 19 heures à l’avenue de l’OUA, une route qui passe près des marchés Cotebu et chez Siyoni jusqu’au rond-point des Nations Unies. Il y a plus de deux ans, cette voirie s’était dotée de lampadaires solaires qui servaient d’éclairage public. Actuellement, aucun lampadaire solaire ne fonctionne. Les piétons et les cyclistes sont éclairés par les phares des véhicules et les lampes accrochées aux murs de quelques habitations.

La Chaussée du Peuple Murundi qui part du rond-point des Nations Unies jusqu’ à l’hôtel Water Front n’est pas épargnée. Une grande partie de cette voie publique est dans le noir, à part le tronçon situé entre la Mairie de Bujumbura et l’hôtel Water Front où quelques lampadaires solaires fonctionnent à peine. On reconnait la splendeur de la ville de Bujumbura en arrivant à la Place de l’Indépendance où l’intérieur de cet espace public est éclairé. Les lampadaires extérieurs des buildings prennent le relai. Ce qui permet aux piétons de se déplacer tranquillement.

Jimmy Hatungimana, maire de la ville : « A part les vols de batteries des lampadaires, le matériel utilisé serait de mauvaise qualité »

Sur la chaussée du Prince Louis Rwagasore, les poteaux électriques existent, mais ne fonctionnent plus. La route est éclairée par les lampes accrochées aux murs des maisons, des magasins ou des stations-services se trouvant au bord de cette voie. Même scène sur le boulevard de l’Uprona, l’éclairage n’y est plus que par endroit. Cette voie jadis bloquée par les bureaux de la présidence est presque dans le noir jusqu’à la jonction avec le boulevard Mwezi Gisabo. Là aussi, c’est l’obscurité totale. Aucun poteau électrique ne fonctionne. Les poteaux électriques ont été soit cognés, soit vandalisés. Certains sont tombés, d’autres sont hors d’usage. Et pourtant, l’axe est emprunté fréquemment par les dignitaires, mais aussi les véhicules qui assurent le transport en commun. Les accidents y sont fréquents surtout la nuit, une des probables conséquences du manque d’éclairage.

Des scenarii qui s’observent aussi sur les routes qui mènent vers les quartiers périphériques. De Kinama à Kamenge en passant par Ngagara, les habitants se sentent moins sécurisés quand ils doivent se déplacer la nuit. Ils sont éclairés par les phares des véhicules, les lampes accrochées aux murs des habitations ou ils recourent à leurs téléphones portables. « Alors que je rentrais chez moi, au quartier Mutakura, des bandits ont fait irruption et m’ont arraché mon sac à dos où se trouvaient mes deux téléphones portables et un ordinateur. Je n’ai pas pu les identifier et ils se sont vite volatilisés dans le quartier », témoigne Kelly Nibasumba, une étudiante victime de racket. Pour elle, si la voirie urbaine était éclairée, de tels actes ne seraient pas commis ou diminueraient d’ampleur. Elle demande à la Mairie de penser à l’éclairage de tels endroits.

Les citadins appelés à s’impliquer pour garder la ville éclairée

Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura reconnait que c’est une urgence de rétablir l’éclairage public sur tous les axes de la ville. Toutefois, il regrette que même les lampadaires solaires qui avaient été installés sur les boulevards et avenues n’ont pas fait long feu. « Même s’il y a eu des vols de batteries sur ces poteaux, ce n’est pas la seule cause de ce dysfonctionnement. C’est impensable que tous les poteaux ne fonctionnent plus, peut-être que même le matériel utilisé serait aussi de mauvaise qualité et qu’il n’a pas duré », indique-t-il avant d’ajouter qu’il compte contacter la Regideso pour savoir si la société qui avait gagné le marché n’a pas une part de responsabilité dans le dysfonctionnement de ces lampadaires.

En attendant, M. Hatungimana demande à la population de mettre des lampes à l’extérieur de leurs maisons ou sur les clôtures pour assurer l’éclairage des routes et des alentours, car c’est souvent l’obscurité qui favorise le banditisme dans les ménages.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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