Transport

Transport en commun en Mairie de Bujumbura : Le ministère des Transports se mobilise

Une étude du plan d’actions pour la mobilité urbaine durant la période de 2018-2025 vient d’être commanditée par le ministère des Transports. Elle permettra de rendre possible le développement du transport en Mairie de Bujumbura et pourra servir de référence pour l’organisation du transport dans les autres centres urbains

La décision d’investir dans les moyens de transport assurant le transport rémunéré des personnes et des marchandises est conditionnée par le coût d’acquisition des moyens de transport utilisés, les différents éléments du coût d’exploitation et leur évolution ainsi que les tarifs appliqués.

L’étude a été réalisée par un bureau d’études dénommé « Global Consulting and Equipment Services (GCES) ».  Elle a été validée le 20 février 2018 par différents intervenants dans le secteur du transport.

« On se rend compte qu’en moyenne la population de la ville de Bujumbura effectue deux déplacements par jour (74 %) », fait remarquer l’étude.

Selon l’étude, les activités en Mairie de Bujumbura sont dominées par les secteurs de l’éducation (36 %), de l’agriculture (11 %), du commerce (11%) et de l’administration publique (8 %).

Elle signale que ces déplacements sont surtout motivés par le souci d’aller à l’école ou au travail. Le transport en commun par bus et minibus est le plus utilisé à 58 %, suivi par la marche à pied à 27 %.

Le nœud du problème

D’après les résultats de l’étude, la durée moyenne du trajet pour l’ensemble de la population est de 25 minutes. Celle de l’attente d’un bus est de 28 minutes. La durée moyenne d’attente d’un moyen de transport est élevée. Ce qui fait qu’il faudrait accroître l’offre de transport afin de réduire le temps d’attente des passagers. L’étude estime raisonnable une durée d’attente de 10 minutes.

Par ailleurs, le parc automobile burundais est dominé principalement par les véhicules des particuliers (43, 6 %), les motos et tricycles (41, 4 %), soit 85 % de l’ensemble. L’étude indique que les autobus et les autocars dont la majorité est destiné au transport en commun ne représentent que 4, 1 % du parc automobile burundais.

Lorsqu’on compare alors l’offre et la demande de transport en commun, il y a une demande réelle de 58 % (utilisateurs de bus et minibus) et une demande potentielle de 27 % (marche à pied). Un total donc de 85 % de demandes à satisfaire contre une offre de 4, 1 %. D’où un déficit de moyens de transport en commun. Ce qui explique les longues files d’attente aux heures de pointe.

Des propositions

L’étude montre que pour le transport des personnes, les bus de grande capacité desserviraient sur les principaux axes. Cela afin de déplacer un grand nombre de passagers. Les minibus desserviraient à leur tour les quartiers périphériques où n’arrivent pas les grands bus.

Les tuk-tuks et les taxis-motos interviendraient pour déplacer les passagers sur les routes secondaires pénétrantes et les vélos à l’intérieur du quartier.

La condition sine qua none imposée par l’étude est l’aménagement approprié des parkings et des arrêts bus. Des études urbanistiques et géotechniques pour la programmation d’autres modes de transport comme les déplacements par train, par tramway et par métro s’avèrent nécessaire. La ligne indiquée pour ce genre d’équipements est celle reliant les localités de Kabezi (sud de Bujumbura) et Muzinda (nord de Bujumbura).

Réglementer le trafic en ville

Une réglementation doit être mise en place pour le trafic en ville de camions poids lourds. Celle-ci doit spécifier clairement les heures de circulation dans le périmètre urbain, soit de 18 heures du soir à 6 heures du matin. Elle délimitera aussi leurs zones de déplacement (les grands axes) et interdira la circulation dans les quartiers résidentiels.

Les activités des camions moyens et des camionnettes doivent être réglementées. Ces véhicules devraient travailler pendant des heures déterminées, suivre l’itinéraire tracé et se conformer au stationnement désigné lors du chargement et du déchargement.

A propos de l’investissement

L’étude prouve que les modes de déplacement sont financés par les promoteurs de ceux-ci. Ici au Burundi, sauf les bus de l’Office des Transport en Commun du Burundi (OTRACO) qui ont été obtenus comme un don, les autres moyens de transport sont financés par les revenus, les fonds propres ou prêts bancaires.

Concernant les moyens de transport assurant le transport rémunéré des personnes et des marchandises, la décision d’investir est conditionnée par le coût d’acquisition des moyens de transport utilisés, les différents éléments du coût d’exploitation et leur évolution ainsi que les tarifs appliqués.

Ainsi, dans la fixation des tarifs, les éléments de coût devraient servir de référence pour une exploitation plus rationnelle et un renouvellement aisé du charroi.

Dans cet ordre d’investissement, l’Etat doit renoncer à certaines taxes et mettre sur pied un fonds de garantie qu’il doit sponsoriser.

L’étude estime enfin qu’il faut installer une gare routière dans chaque quartier qui servirait de terminal pour les bus. Pour professionnaliser leur activité,  les transporteurs, à leur tour, sont conviés à se regrouper en coopératives.

Rappelons qu’au mois de mars 2017, une commission interministérielle a été mise en place pour étudier le problème de la mobilité. Jusqu’aujourd’hui, les résultats du rapport du travail de la commission n’ont pas été communiqués au public.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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