Environnement

L’utilisation des emballages de récupération prohibée

L’utilisation des emballages de récupération est prohibée depuis le 26 février 2023. Cela rentre dans le cadre de la promotion de la qualité car la culture de la qualité, laisse à désirer au Burundi

Dès le 26 février 2023, il est interdit d’utiliser les emballages de récupération.

 

Dès le 26 février 2023, il est interdit d’utiliser les emballages de récupération, a indiqué jeudi le 2 février  Severin Sindayikengera, directeur  général  du Bureau Burundais de Normalisation et du contrôle de la qualité (BBN) dans une conférence de presse.

Les emballages  ci-haut évoqués sont ceux qui  sont utilisés pour emballer l’eau minérale de type Kinju, Sangwe, etc. A cela s’ajoutent les bouteilles de Heineken.  Ces emballages sont en principe à usage unique. Pourtant, il déplore qu’ils sont utilisés dans l’emballage des autres produits tels que l’huile de palme, l’huile de coton et les jus.  «C’est dans l’objectif de promouvoir la qualité et protéger la santé humaine, car ces emballages de récupération ne sont pas propres. », précise-t-il.

Selon lui, la culture de la qualité laisse à désirer au Burundi.  Les exemples sont légion.  Il s’observe beaucoup de gens qui exercent le commerce des maïs grillés à l’air libre et des aliments cuits dans la plupart des endroits de la municipalité de Bujumbura.  Et, dans ces lieux, l’hygiène est déplorable.  De plus, la qualité des eaux utilisées pour irriguer les amarantes est très mauvaise.

Le pire est que la plupart des producteurs de ces légumes très préférées par la majorité des habitants de la ville de Bujumbura utilisent même des eaux qui proviennent des toilettes.  Une autre anomalie est  que les balances utilisées au Burundi ne sont pas adéquates.  Elles sont  manipulables. Ce qui est à l’ origine du truquage de ces équipements pour voler la population en servant  des quantités insuffisantes.

Insuffisance du personnel, un grand défi

Selon Sindayikengera, un autre grand défi de cette institution est lié à l’insuffisance des travailleurs qualifiés. Le BBN est doté d’une soixantaine d’employés, le personnel d’appui constituant presque la moitié de tout le personnel. Le service de certification ne dispose que de 5 employés.  Selon lui, cela handicape énormément les activités de ce Bureau. Comme le signale Pr. Sindayikengera, avec un tel effectif, le BBN ne pourrait en aucun cas couvrir tout le territoire national et contrôler tous les marchés du pays.  Raison pour laquelle, il se trouve  sur le marché certains produits non contrôlés par le BBN.

Un autre défi est lié au fait que beaucoup d’industriels burundais ignorent les procédures techniques requises pour mettre un produit sur le marché. « La plupart d’entre eux mettent un produit non certifié sur le marché alors que la procédure normale exige qu’il faut avoir un certificat du BBN avant de mettre un produit sur le marché », regrette-t-il.

Le BBN n’est pas encore  doté d’une certification système

Le BBN qui est censé certifier les autres institutions n’est pas lui-même doté d’une certification système et ses laboratoires ne sont pas accrédités pour certifier les produits. Actuellement, le certificat octroyé par BBN donne le feu vert aux industriels de vendre leurs produits dans les pays de l’EAC, mais pas dans d’autres pays situés en dehors de cette communauté. Cela constitue une épine dans le pied des industriels qui veulent vendre leurs produits à l’étranger. Non seulement ils sont limités dans leurs exportations, mais ils éprouvent aussi aussi des gros soucis lorsqu’il s’agit d’exporter en dehors de l’EAC.

Sindayikengera a fait savoir que le BBN travaille en étroite collaboration avec ses pairs de l’EAC et ceux des autres pays. Cependant, il demande aux industriels de toujours faire recours au BBN avant d’exporter  leurs produits pour les guider afin de ne pas avoir des ennuis dans les pays d’exportation. Pour ce qui est de la certification système et de l’accréditation des laboratoires du BBN, Sindayikengera rassure que les procédures sont en cours et sont à une étape satisfaisante.

Certains entrepreneurs burundais qui vendent leurs produits dans les pays de l’EAC se lamentent comme quoi leurs produits sont parfois refusés ou contrôlés de nouveau dans les autres pays de l’EAC alors qu’ils ont un certificat du BBN.

Sur ce, Georgette Nkorerimana, directrice d’assurance qualité et essai au BBN a fait savoir que les conventions entre les pays de l’EAC indiquent que les produits fabriqués dans un des pays membres de l’EAC ont le feu vert d’être vendus dans les autres pays membres de cette communauté. « Toutefois, cette convention souligne qu’en cas de doute sur un produit, celui-ci peut être analysé par un bureau de normalisation du pays de destination. Le problème est qu’il y a des exportateurs burundais qui expédient vers l’extérieur des produits que le BBN n’a pas encore contrôlés », souligne-t-elle.

Malgré ces défis, Sindayikengera conclut qu’il faut renforcer la collaboration entre l’Etat, les consommateurs et les industriels pour inverser la tendance, car la protection de la santé humaine prime sur tout.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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